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fallait choisir, je détesterais moins la tyrannie d'un seul que celle de plusieurs. Un despote a toujours quelques bons momens; une assemblée de despotes n'en a jamais.» Voltaire, Quest., Tyrannie. Aristote pense de même, Polit., IV, 5; V, 2. Montesquieu, Espr. des Lois, VIII, 2, fait aussi la peinture de cette liberté sans frein, qui mène au despotisme, comme l'esprit d'inégalité mène à l'oligarchie. Il ajoute que le despotisme d'un seul finit par la conquête. Lisez Platon et Montesquieu.

Pag. 289. Frélons également nuisibles. Comparaison familière aux anciens, Hésiode, Op. et d., 300; Aristophane, Vesp., 1099; Xénophon, Cyrop., II, 2; Isocrate, de Pace; Plutarque, Præcept. polit.; Maxime de Tyr, Disc. XXI; Dion Chrysostome, Disc. XLVIII; Synésius, de Regno; Epist. 142; Thémistius, Disc. XXIII; Philostrate, Vie d'Apoll., liv. II; Théodoret, de Prov., V; etc. La classe des premiers citoyens, ordinaire victime de l'anarchie populaire, est décrite par Cicéron, pro Sextio, c. 45, sous le titre d'optimates, ou chefs de l'aristocratie.

Pag. 291. Et si jamais il s'élève un tyran.... Ainsi parle Aristote, Polit., V, 10. Le tyran pourrait dire alors, comme l'Athénien de Valère Maxime, II, 6 : « Sois esclave, puisque tu ne sais pas être libre. » L'allégorie suivante s'adresse aux peuples qui voudraient un protecteur. Elle est fondée sur une ancienne fable: «Lycaon, fils de Pélasgus, dit Pausanias, VIII, 2, apporta un petit enfant sur l'autel de Jupiter Lycéen, sacrifia l'enfant, répandit le sang sur l'autel, et devint loup pendant le sacrifice même. Je le crois........ mais je ne crois pas que depuis on soit encore devenu loup en faisant un tel sacrifice à Jupiter Lycéen, quoiqu'on dise que ce n'est pas pour la vie, et que si l'homme métamorphose s'abstient de chair humaine, il redevient homme au bout de dix ans. » On a donc tort de penser que Pausanias soit crédule.

Pag. 293. Donnez-moi des gardes.... Quand Phalaris tint ce langage aux Himériens, Stésichore leur récita l'apologue de l'homme et du cheval, imité par Horace, Epist., I, 10, 34, et par La Fontaine, Fabl., IV, 13, d'après Aristote, Rhét., II, 20. Le même philosophe, Polit., V, 5 sqq., confirme indirectement cette théorie entière de son maître par des exemples pris dans l'histoire des anciennes républiques.

2; de Rep., VI, 6; de Univers., 7, paraissait comprendre ces énigmes, se sert, ad Attic., VII, 13, d'une hyperbole devenue proverbe : Numero Platonis obscurius. On ne trouvera pas la solution du problème dans Aristote, Metaphys., 1,5; Ocellus, de l'Unio., IV, 9; Plutarque, Créat. de l'âme; Diogène Laërce, VIII, 33; Sext. Empiric., ado. Math., IV, 2; Jamblique, Vie de Pyth., c. 27; Plotin, Ennead., VI, 6; Hiéroclès, Aur. carm., v. 47; Macrobe, in Somn. Sc., I, 5 sqq.; Aristid. Quintil., de Music., III; St.-Augustin, Serm. XLI, 23; Boëce, de Music., I, 1; Fr. Patrizzi, Discuss. peripat., III, 7, etc. « Je conçois bien ce que c'est qu'un nombre pair ou impair; mais je ne concevrai jamais ce que c'est qu'un nombre parfait ou imparfait. Les nombres ne peuvent avoir rien par eux-mêmes. Quelle propriété, quelle vertu pourraient avoir dix cailloux, dix arbres, dix idées, seulement en tant qu'ils sont dix? Quelle supériorité aura un nombre divisible en trois pairs sur un autre divisible en deux pairs? Pythagore est le premier, dit-on, qui ait découvert des vertus divines dans les nombres.... On sait assez que la chimère tient à notre nature.... » Volt., Quest., Nombre.

Pag. 383. Les races d'or, d'argent, d'airain et de fer.... Cette allégorie, imitée d'Hésiode, Oper. et d., v. 9 sqq., et réfutée encore par Aristote, Politic., II, 5, se retrouve au troisième livre des Lois, et Républ., III, 21; Théocrite, XII, 16; Lucien, Saturnal., etc. Clément d'Alexandrie l'a souvent rappelée, surtout Strom., V, p. 595. Eusèbe, Prép. Eo., XII, p. 359, la compare aux versets d'Ezéchiel, XXII, 17 et suivans: « La parole de Dieu s'est fait entendre à moi: Fils de l'homme, toutes les races de mon peuple d'Israël ont dégénéré; il n'y reste que le cuivre, l'étain, le fer, le plomb; c'est une rouille qu'il faut livrer aux flammes. Aussi, dit le Seigneur, je rassemblerai ces vils métaux dans la fournaise au milieu de Jérusalem; la fournaise s'allumera pour les fondre; un vaste incendie vous dévorera tous; et, dans mon repos, je vous verrai consumer par le feu de ma colère. »

PENSÉES DE PLATON.

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L'ATLANTIDE.

PROCLUS, dans le premier livre de son Commentaire

sur le Timée, de la p. 24 à la p. 58, nous apprend quelles étaient sur l'histoire de l'Atlantide les différentes opinions des interprètes, Numénius, Origène, Porphyre, Ìamblique, Ammonius. Il y voit comme eux une allégorie, tout en reconnaissant, p. 56, que si la terre est sphérique, il doit y avoir une île semblable dans le grand Océan. Ses longues notes sont précieuses; mais comme ce n'est pas ici le lieu de les traduire, il suffit de renvoyer à quelques anciens, Aristote, de Mund., III, 1; de Cal., II, 14; Diodore, V, 19; Pline, II, 90; Strabon, 1. II; Elien, Var. hist., III, 18; Sénèque le tr. et ses commentateurs, Méd., V. 374; aux ouvrages modernes, et surtout aux lettres de Bailly sur l'Atlantide. St.-Simon, Nyctologues, 14° Nuit, p. 65, parle de ce récit comme d'une fable politique, imaginée par Solon pour instruire les Athéniens. Ailleurs, il l'admet comme un fait historique, Abus d'idées spéculatives, P. 20 et 74; il prétend que l'Atlantide existait entre l'Amé rique et notre continent, et pour le prouver, p. 65, il traduit ou il croit traduire le récit du Timée. Proclus atteste du moins d'après Crantor, p. 24, que Platon l'avait lu, en caractères hieroglyphiques, sur les colonnes Egyptiennes. Iamblique nous apprend, de Myst., I, 2, que c'étaient celles d'Hermès trismégiste. Baudelot, Hist. de l'Acad. des Inscr., 1721, ne doute pas que l'ile engloutie n'existât dans l'océan Atlantique. Buffon, Théorie de la terre, t. I, in-4°, p. 96, semble croire aussi cet évènement réel, et assigne la même place au continent détruit.

Pag. 385. Des Panathénées. L'auteur d'Anacharsis décrit ces fêtes de Pallas, ch. XXIV. Le troisième jour des Apaturies.... Nommé Curéotis. Ibid., ch. XXVI; Larcher, sur Hérodote, I, 147, Vie d'Hom., c. 33; et le Comment. de Proclus sur le Timée, l. I, p. 27.

Pag. 387. Les poemes de Solon. On a recueilli de Stobée,

Clément d'Alexandrie, Philon, Eusèbe, quelques poésies morales attribuées au législateur. Brunck les a données plus correctes, Poët. Gnomic., 1784. Il y a loin de ces vers à une Epopée. Un de nos poëtes a traité avec une mythologie nouvelle le sujet que Solon avait abandonné : nous avons l'Atlantiade.

Pag. 387. En Egypte, dans la province de Delta.... Larcher, table géogr. d'Hérodote, au mot Heliopolis, entend mal ce passage; mais il transcrit de bonnes observations sur le vrai nom de Saïs. Voy. Strabon, 1. XVII, et les notes de M. Letronne. Quant à la déesse Neith, Pausanias ra→ conte, II, 36, qu'il a vu sur le mont Pontinus, près de Lerne, les ruines d'un temple de Pallas Saïtide. Cudworth et Mosheim, Syst. intell., IV, 18, essaient de nous faire connaître cette divinité Egyptienne, et d'expliquer l'inscription qu'on lisait dans son temple à Saïs, suivant Plutarque, de Isid., et Proclus, in Tim., p. 30: «Je suis tout ce qui a été, est, et sera. Nul n'a soulevé le voile qui me couvre. Le soleil est mon fils. »

Pag. 389. Phoronée, le premier de nos rois.... Pline, VII, 56, nomme Phoronée le plus ancien roi de la Grèce. Mais Clément d'Alexandrie, Stromat., I, p. 321, cite le chronologiste Acusilaüs, qui regardait Phoronée comme le premier homme, et il renvoie à ce passage de Platon, rapporté aussi par Eusèbe. On pourrait donc traduire plus littéralement : Phoronée, appelé le premier homme.

O Solon, Solon.... Denys d'Halicarnasse, Ars, p. 65, éd. de 1586; Clément d'Alex., Stromat., I, p. 303 et 355; St.-Justin, ad Gr.; Eusèbe, Prep. Ev., X, 5; Mém. de Massieu, Acad. des Inscr., t. II, etc. « A ces gens qui veulent rendre modernes tous les siècles anciens, je dirai ce que les prêtres d'Egypte disaient à Solon: O Athéniens, vous n'êtes que des enfans!» Espr. des Lois, XXX, 14.

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Elle vous apprend qu'après de longues années.... Platon prologue du 111 livre des Lois; Ocellus, de l'Univ., III,5; Aristote, Polit., II, 6; de Mundo, c. 4; Cicéron, de Rép., VI, 14; Sénèque, Nat. Quæst., III, 29; Pline, II, 84, 86; Censorinus, de Die nat., c. 18; Plutarque, de Orac. defect., p. 415; Strabon, 1, p. 83; Josèphe, in Apion., 1, 1; Origène, contr. Cels., IV, 20, 62, etc. Clément d'Alexandrie, Strom., V, p. 549, cite et commente ce passage du

Timée; il dit ensuite: «Nous avons prouvé, dans le premier livre des Stromates, que les philosophes Grecs sont réellement des plagiaires, mais des plagiaires ingrats, qui ont dérobé leurs principaux dogmes à Moïse et aux prophètes. Nous ajouterons ici que ceux des Anges célestes qui se laissèrent corrompre par les voluptés, révélèrent aux femmes mortelles les secrets dont ils étaient dépositaires, tandis que les autres Anges les tinrent cachés, ou plutôt les réservèrent pour l'arrivée du Seigneur. De là se répandirent la doctrine de la providence et la révélation des mystères su prêmes. Les Grecs connurent dès-lors les prophéties; et leurs philosophes, instruits de nos dogmes, ou en comprirent le sens et parvinrent à la vérité, ou n'approfondirent pas les obscurités de l'allégorie prophétique, et s'égarèrent dans leurs mensonges. » Ainsi parle encore Tertullien, de Cultu femin., I, 2, etc.

Pag. 391. Où l'eau s'élève des gouffres souterrains.... Voy. Hérodote, II, 28; Proclus, in Tim., I, p. 37; et M. Letronne, Journ. des Sav., juin 1819.

Et vous ne savez ni vos annales ni les nôtres. « Quant aux trois premières monarchies, ce qu'en ont écrit la plupart des Grecs a paru douteux aux plus sages de la Grèce. Platon fait voir en général, sous le nom des prêtres d'Egypte, que les Grecs ignoraient profondément les antiquités; et Aristote a rangé parmi les conteurs de fables ceux qui ont écrit les Assyriaques. » Bossuet, Disc. sur l'hist., I, 7.

Le déluge, dis-tu: mais tu ignores.... Voy. Mém. de Fréret, sur l'étude des anciennes hist., Acad. des Inscr., 1724; Boullanger, Antiq. dévoilée, et Bailly, lettre III sur les sciences.

Pag. 393. Et les archives de nos temples remontent à huit mille ans. « Les prêtres, qui composaient l'histoire d'Egypte de cette suite immense de siècles qu'ils ne remplissaient que de fables et des généalogies de leurs dieux, le faisaient pour imprimer dans l'esprit des peuples l'antiquité et la noblesse de leur pays. Au reste, leur vraie histoire était renfermée dans des bornes raisonnables; mais ils trouvaient beau de se perdre dans un abîme infini de temps, qui semblait les approcher de l'éternité. » Bossuet, ibid., III, 3.

On distingue les laboureurs, les chasseurs.... Hérodote, II, 164; Diodore, 1, 28 et 74; Strabon, liv. XVII ; Aris

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