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auteur d'une bonne analyse de la République; de Geer, qui a rassemblé aussi les principes politiques du philosophe; Kiesling, éditeur d'Iamblique; Creutzer, habile commentateur de Plotin; et tant d'autres que l'Allemagne, aujourd'hui toute Platonique, semble présenter à l'émulation de ses voisins.

Espérons que, chez tous les peuples éclairés, cet exemple sera suivi, et que la vérité la plus ancienne de toutes, la vérité religieuse, renversera enfin la puissance ignoble des calculs terrestres et des froids dédains. C'est là le vœu de quiconque a réfléchi sur la dignité de l'espèce humaine et sur ses longues infortunes. Alors tant d'insensés, qui ne savent point le but de la vie, et qui, par ignorance de l'avenir, s'acharnent à se disputer le présent, se souviendront qu'ils ont une âme, et que cette âine est immortelle. Notre belle et chère patrie, trop long-temps égarée par les ambitieux, dont la politique est de tout avilir, redemande ces croyances du cœur, qui seules peuvent nous éléver aux idées vraiment généreuses: l'enthousiasme est aussi la liberté. Que la France revienne à l'étude de l'âme, ou bientôt elle ne . comprendrait plus Bossuet ni Fénélon. Les sens, ces rois aveugles et tumultueux, ont assez régné dans la philosophie comme dans la société; l'empire de l'âme est plus noble et plus doux.

L'auteur de l'ouvrage sur l'Allemagne (Part. III, c. 2 2) exprime ainsi le même vœu : « L'homme a flotté sans cesse entre ses deux natures; tantôt ses pensées le déga- . geaient de ses sensations, tantôt ses sensations absorbaient ses pensées, et successivement il voulait tout rapporter aux unes ou aux autres. Il me semble que le moment d'une doctrine stable est arrivé; la métaphysique doit subir une révolution semblable à celle qu'a faite Copernic dans

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HISTOIRE ABRÉGÉE DU PLATONISME.

le système du monde; elle doit replacer notre âme au centre, et la rendre en tout semblable au soleil, autour duquel les objets extérieurs tracent leur cercle, et dont ils empruntent la lumière. »

J'avais dit, en commençant ce livre, que je ne parlerais pas de Platon: aussi n'est-ce pas de lui que j'ai parlé, mais de ceux qui pendant vingt siècles ont fait leur bonheur et leur gloire d'être ses disciples; ils ont tous travaillé à l'éloge de leur maître, et pour y ajouter quelque chose, il faudrait avoir, comme eux, étonné ou instruit les

hommes.

PENSÉES

DE

PLATON.

PLATONIS ECLOGE.

PARS PRIMA.

DE DEO.

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DEUS.

το

Ὡς κινηθέν τε καὶ ζῶν ἐνενόησε τῶν ἀϊδίων θεῶν γεγονὸς ἄγαλμα ὁ γεννήσας πατήρ, ἠγάσθη τε καί, εὐ φρανθείς, ἔτι δὴ μᾶλλον ὅμοιον πρὸς τὸ παράδειγμα ἐπενε νόησεν ἀπεργάσασθαι· καθάπερ οὖν αὐτὸ τυγχάνει ζῶον αἴδιον, καὶ τόδε τὸ πᾶν οὕτως εἰς δύναμιν ἐπεχείρησε τοιοῦτον ἀποτελεῖν. Ἡ μὲν οὖν ζώου φύσις ἐτύγχανεν οὖσα αἰώνιος, καὶ τοῦτο μὲν δὴ τῷ γεννητῷ παντελῶς προσάπτειν οὐκ ἦν δυνατόν· εἰκόνα δ ̓ ἐπινοεῖ κινητήν τινα αἰῶνος ποιῆσαι· καὶ διακοσμῶν ἅμα οὐρανὸν, ποιεί, μένοντος αἰῶνος ἐν ἑνὶ, κατ' ἀριθμὸν ἰοῦσαν αἰώνιον εἰ κόνα, τοῦτον ὃν δὴ χρόνον ὠνομάκαμεν· ἡμέρας γὰρ καὶ νύκτας καὶ μῆνας καὶ ἐνιαυτούς, οὐκ ὄντας πρὶν οὐρανὸν γενέσθαι, καὶ τότε, ἅμα ἐκείνῳ ξυνισταμένῳ, τὴν γένε σιν αὐτῶν μηχανᾶται· ταῦτα δὲ πάντα μέρος χρόνου.

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Καὶ τό τ ̓ ἦν, τό τ ̓ ἔσται, χρόνου γεγονότος εἴδη φέροντες λανθάνομεν ἐπὶ τὴν αἴδιον οὐσίαν οὐκ ὀρθῶς· λέγομεν γὰρ δὴ ὡς ἦν, ἔστι τε, καὶ ἔσται· τῇ δὲ τὸ ἔστε μόνον, κατὰ τὸν ἀληθῆ λόγον, προσήκει. Τὸ δὲ ἦν, τό τ ̓ ἔσται, περὶ τὴν ἐν χρόνῳ γένεσιν ἰοῦσαν πρέπει λέ-,

PENSÉES DE PLATON.

PREMIÈRE PARTIE.

RELIGION.

DIEU.

L'ÉTERNEL créa le monde ; et quand cette image des êtres intelligibles eut commencé à vivre et à se mouvoir, Dieu, content de son ouvrage, voulut le rendre plus semblable encore au modèle, et lui donner quelque chose de cette nature impérissable. Mais, comme la création ne pouvait ressembler en tout à l'idée éternelle, il fit une image mobile de l'éternité; et gardant pour lui la durée indivisible, il nous en donna l'emblême divisible que nous appelons le temps, le temps créé avec le ciel, dont la naissance fit tout-à-coup sortir du néant les jours, les nuits, les mois et les années, ces parties fugitives de la vie mortelle.

Nous avons tort de dire en parlant de l'éternelle essence, Elle fut, elle sera : ces formes du temps ne conviennent pas à l'éternité; elle est, voilà son attribut. Notre passé et notre avenir sont deux mou

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