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« luy promettre pour sa récompense de «<luy accorder de pouvoir vivre du << sang des hommes, et que le patriara che le luy accorda afin d'arrester au « plus tost ce qui auroit pu causer la << submersion de l'arche et l'anéantisse<<ment entier du genre humain. Le << serpent se servit de cette adresse << pour tenir la promesse qu'il avoit «faite ce fut de se rouler en plu<«<sieurs replis et de boucher adroi«tement l'endroit par où l'eau s'in«troduisoit. Après que les eaux se «< furent retirées et que tous les ania maux furent sortis, le serpent se << présenta devant Noé et le somma « de le mettre en possession de ce <<< qu'il luy avoit promis. Dans ce « moment, le partriarche se trouva << dans un très grand embarras et il a ne sçavoit comment luy donner sa■tisfaction. Mais l'ange Gabriel vint « fort à propos, car s'estant apparu « à luy, il lui ordonna de préparer un « feu et d'y jetter le serpent, ce qu'il «<exécuta fort ponctuellement. Après

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d'ouvrages arabes et persans et il cite les manuscrits rares et précieux qu lui passent entre les mains. C'est ici que l'érudition de M. Schefer trouve un champ digne d'elle; des notes bibliographiques étendues servent à faire reconnaître l'ouvrage fort souvent trop brièvement décrit, et ce n'est pas trop dire que la réunion de ces diverses indications formerait un catalogue curieux et utile de publications orientales, digne d'être consulté par les savants.

ni-Nous sommes

qu'il fut bruslé, les cendres se divi« sèrent en deux parts; l'une se con<< vertit en puces et l'autre en poux, lesquels se jettèrent sur les assis<< tans du sang desquels ils commena cèrent à se nourrir, et se commu<< quant continuellement àleurs descen«dants, ils se sont multipliés jusqu'à << nous et ne cessent de nous incom< moder. >>

Mais ce sont les livres surtout qui occupent Galland; il nous fait part de toutes ses lectures, et elles sont variées : l'Histoire de l'Académie française, par Pellisson, l'Histoire de la dernière révolution des États du Grand Mogol par Bernier, l'Hexamèron rustique de La Mothe le Vayer, la Vita e un sogno, comédie de Cicognini. Il nous conte tous ses achats

initiés à la vie quotidienne de l'ambassade de France, attristée parfois par des malheurs comme la mort du frère de l'ambassadeur, mais en général assez gaie; on y joue la comédie : le Dépit amoureux, le Cocu imaginaire, l'Ecole des Maris, le Cid. Galland joue le rôle d'Elvire! Nous vous ferons grâce de la description plaisante qu'il nous fait de son costume.

Il n'oublie pas de signaler les choses curieuses qu'il voit; ainsi :

« Une espèce d'arbalète propre << pour tirer trois coups tout à la fois, « c'est-à-dire deux grandes flèches et « une balle de plomb ou une petite « flèche de trois ou quatre pouces de (( long. »

Nous en avons vu de semblables en Chine.

D'ailleurs incapable d'inventer des nouvelles mensongères pour grossir son journal, Galland n'hésitera pas à écrire lorsque la journée aura été dénuée d'intérêt :

« Il ne s'est rien passé de remar«quable dont j'aye pu augmenter mon «< journal. »

Il n'en est pas de même de nous; nous pourrions multiplier à l'infini ces extraits; ils suffisent toutefois à donner une idée d'une publication pour

laquelle nons ne saurions trop remercier le savant administrateur de l'École des langues orientales. Espérons que l'accueil qui a été fait au Journal de Galland encouragera M. Schefer à

nous livrer encore quelques-uns de ces manuscrits inédits si précieux pour la connaissance des choses d'Orient qu'il sait découvrir avec tant de sagacité.

Henri CORDIER.

Conquête de la Chine par les Tartares, étude historique
par Chrysanthe Notaras.

M. Émile Legrand, répétiteur à l'École spéciale des Langues orientales vivantes, vient de donner dans le troisième volume de sa Bibliothèque grecque vulgaire (Paris, Maisonneuve, 1881) le texte inédit de la relation de la conquête de la Chine par les Tartares, écrite par Chrysante Notaras, d'après l'ouvrage également inédit de Nicolas le Spathar. Cette période de l'histoire de Chine nous était déjà bien connue par les nombreux travaux des missionnaires de la Compagnie de Jésus contemporains. (Cf. Bibliotheca Sinica, col. 254 et seq.), aussi l'intention du savant éditeur est-elle simplement de donner aussi correctement que possible le texte de cette Relation, qui nous offre un précieux spécimen de la façon dont les savants grecs les plus éminents du XVIe siècle

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écrivaient la langue vulgaire. » Nicolas, né en Moldavie, de parents originaires de la Laconie, avait été envoyé en 1675 par les Russes comme ambassadeur à Peking; outre sa relation de la conquête de la Chine par les Tartares, il a laissé un récit de son voyage écrit en russe et traduit en grec en octobre 1693 par ordre de Chrysanthe Notaras, qui se trouvait alors à Moscou. Nous n'avons que fort peu de renseignements sur l'ambassade du Spathar et nous espérons que M. Legrand voudra bien nous donner ce nouveau texte. Il existe, croyons-nous, une traduction française manuscrite du voyage de Nicolas dans la collection particulière de M. Charles Schefer, membre de l'Institut.

Liste provisoire de Bibliographies géographiques spécial es, par James Jackson, archiviste-bibliothécaire de la Société de Géographie. Paris, Société de Géographie, 1881, in-8, pp. vm340. Prix, 12 fr.

Ainsi que l'indique le prospectus de cet ouvrage, c'est un premier essai de catalogue établi en vue de fournir une réponse à cette question: Où trouve

t-on la liste des ouvrages et des cartes qui ont été publiés sur tels pays jusqu'à la date la plus récente?

Ce travail, qui n'a été tiré qu'à 400

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The early history of Tibet from Chinese sources, by S.W. Bushell, physician to H. B. M. Legation, Peking. (Journal of the Royal Asiatic Society, october 1880.)

Cet intéressant travail débute par quelques renseignements sur la compilation appelée « Histoire de la dynastie des Tang, » dont le docteur Bushell a tiré la plus grande partie des matériaux qu'il contient. L'utilité d'introductions de ce genre, se fait de plus en plus sentir dans l'état actuel de nos connaissances sur l'Extrême-Orient, elles nous permettent d'apprécier la valeur des sources où le traducteur a puisé ses renseignements; et leur rédaction est rendue facile par les commentaires bibliographiques que les auteurs chinois, qui sont passés maîtres dans l'art de rédiger et de compiler les travaux historiques, placent toujours au commencement de chaque nouvelle édition d'un ouvrage, qu'il s'agisse de

philosophie, de littérature ou d'histoire. Quoique le soin que le docteur Bushell a mis à s'écarter le moins possible du texte dont il nous donne la traduction, en rende la lecture assez difficile et laisse certains passages assez obscurs, son travail n'en contient pas moins des données précieuses qui nous permettent de fixer les limites de la domination chinoise du côté du Tibet sous la dynastie des Tang. Il a aussi joint à sa traduction un itinéraire des frontières de la Chine à la résidence des souverains du Tibet, extrait de la même source, et un essai de reconstitution de l'inscription bilingue du mont Potala, où se trouve reproduite, pour la première fois, la version tibétaine de ce document. Maurice JAMETEL.

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CHRONIQUE

I

FRANCE

M. Edouard Dulaurier, membre de l'Institut, professeur à l'École des langues orientales vivantes, est mort le 21 décembre à l'âge de soixante-quatorze ans. Ce savant laisse un vide qu'il sera difficile de remplir; il était le dernier élève de Sylvestre de Sacy, et il a embrassé dans sa longue carrière les études en apparence les plus dissemblables, mais qui tendaient toutes dans son esprit vers la démonstration d'une idée religieuse personnelle.

Né à Toulouse, le 27 janvier 1807, M. Édouard Dulaurier vint de bonne heure à Paris; il s'intéressa d'abord aux travaux de l'égyptologie et publia en 1833 l'explication d'un passage célèbre de Clément d'Alexandrie sur les diverses écritures de l'ancienne Égypte. Deux années plus tard, il fait paraître la traduction de plusieurs textes coptes. Chargé par le ministre de l'instruction publique d'une mission scientifique en Angleterre pour consulter et copier les manuscrits coptes des bibliothèques de Londres, M. Dulaurier fut envoyé de nouveau dans ce pays en 1840, à la recommandation de M. Pardessus, pour faire un travail semblable sur les manuscrits malais de la Royal Asiatic Society.

Les résultats de cette mission furent assez satisfaisants pour que le ministre chargeât M. Dulaurier en 1841 d'un cours public de langues malaise et javanaise près l'École des langues orientales. Le cours ayant réussi, la chaire fut définitivement instituée en 1844; chose curieuse, M. Dulaurier est le premier titulaire de cette chaire qui figure dans le décret de fondation de l'Ecole des langues orientales (10 germinal an III), à côté de celle de persan.

Mais l'idée qui dirigeait toujours l'activité scientifique de M. Dulaurier était l'étude de l'Orient chrétien. Aussi, tout en enseignant le malais et le javanais. il continua d'étudier l'arménien, et la connaissance qu'il acquit de cette langue le fit désigner par l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres pour diriger à la place de M. Quatremère la publication des historiens arméniens des Croisades. La chaire de langue arménienne à l'École des langues orientales devint, en 1862, vacante par la mort de M. Levaillant de Florival, et l'avis unanime de ses collègues le désigna au choix du ministre. Depuis cette époque, M. Dulaurier occupa avec d cdistinction la chaire qui lui avait été confiée.

M. Dulaurier, outre un grand nombre de Mémoires dans le Journal asiati

que et dans d'autres recueils, a publié : Collection des principales chroniques malayes, Paris, 1849, 2 vol. - Chronique de Matthieu d'Edesse, traduite de l'arménien, Paris, 1858. Recherches sur la chronologie arménienne, Paris,

1839. Historiens arméniens des Croisades, t. I, Paris, 1869.

M. Edmond Fuchs, ingénieur en chef des mines, vient de s'embarquer sur l'Amazone, se rendant en Cochinchine; ce savant a été envoyé en mission officielle dans notre colonie pour y étudier les mines de houille et les gisements métallifères dont on soupçonne l'existence, mais qui n'ont, jusqu'à présent, jamais été soumis aux investigations d'un homme compétent.

Les recherches de M. Fuchs apporteront sans nul doute un nouvel élément de richesse à notre colonie, en même temps qu'elles consacreront la répu tation de l'éminent et courageux ingénieur. (Le Temps, 9 novembre 1881.)

M. E. Aymonier, dont la demande était appuyée par l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, a obtenu de M. le ministre de l'instruction publique une mission archéologique au Cambodge.

Dans le Catalogue des livres précieux manuscrits et imprimés faisant partie de la bibliothèque de M. Ambroise Firmin-Didot, vendus au mois de juin 1881, figuraient deux manuscrits intéressant l'Extrême-Orient l'un (no 59) un Mandeville en français, in-4, de 90 ff.; miniature, bordures et lettres ornées, vélin, de la fin du xive siècle. L'autre (no 64) La Fleur des hystoires de la terre d'Orient, in-4, de 93 ff., vélin, orné de trois miniatures d'une grande beauté et exécuté au commencement du xve siècle, probablement pour Valeran de Luxembourg, Connétable de France. Ce manuscrit provenait de la Belgique et avait figuré dans la deuxième vente de la bibliothèque du marquis d'Astorga (1870), où il fut adjugé à 4,200 fr. Il a été vendu 6,000 fr. à la vente Didot, à la Bibliothèque Nationale, croyons-nous.

La librairie Maisonneuve et Cie a publié cette année deux catalogues contenant des ouvrages relatifs à l'Extrême-Orient, dont quelques-uns fort rares. Le Catalogue de livres de linguistique et d'histoire orientale n° 6 contient l'exemplaire de la grammaire de Varo qui avait figuré à la vente Thonnelier (no 6678, fr. 1,500) avec un fac-similé du titre plus grand que celui que nous avons donné dans la Bibliotheca Sinica (col. 757); les deux éditions de la réponse aux Tratados de Navarrete Memorial apologetico (Madrid, 1676) et Reparos historiales apologeticos (Pamplona, 1677) (nos 6845 et 6856) qui ne se trouvent réunis qu'au Bristish Museum. Cf. Bib. Sinica, col. 18/19; l'ouvrage de Gaspar da Cruz sur la Chine, Evora, 1570 (no 6832, fr. 600), etc. La Bibliotheca Americana, supplément no 1, novembre 1881, contient une édition non décrite de Mendoça :

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2780. GONÇALEZ DE MENDOZA (fray Juan, del orden de S. Agustin). Historia de la cosas mas notables, ritos y costumbres del gran Reyno de la China... Con vn Itinerario del Nueuo Mundo. Impressa en Madrid, en Casa de Querino Gerardo, Flamenco. 1586, a costa de Blas de Robles librero, pet. in-8, rel.

11 fnc., pour le titre, les licences, dédicace, etc., 368 ff. de texte et 8 fnc. pour la table. — L'Itinerario del Nuevo Mundo du Pere MARTIN IGNACIO, de l'ordre des Franciscains, occupe les ff, 268 à 368 (fin).

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