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en 1454; elle ne sortit de cette maison qu'en 1204. Les prétentions qu'Edouard fit valoir en 1332, datent de l'origine de la donation de ce fief, et les guerres et les désastres dont la France a été longtemps le théâtre furent vivement ressentis en Au–

vergne.

Plusieurs comtes d'Auvergne se firent entre eux, ou contre les évêques, une guerre à peu près continuelle pendant ce siècle. Les rois et les papes intervinrent pour ramener la paix. Les villes de Clermont, de Brioude, d'Issoire, les domaines des églises et des monastères de l'Auvergne et du Velay souffrirent beaucoup de ces dissensions.

Le commencement du TREIZIÈME SIÈCLE a été signalé par les vives contestations qui s'élevèrent entre Guy II, comte d'Auvergne, et Robert, son frère, évêque de Clermont. Le comte pillait les monastères et les églises, l'évêque leva une troupe de routiers et ravagea les terres du comte, puis les mit en interdit. Philippe-Auguste envoya des troupes au secours du prélat. Guy de Dampierre, seigneur de Bourbon, et Renaud, archevêque de Lyon, oncle des deux frères ennemis, commandait l'armée, qui ra

vagea le pays et prit plusieurs forteresses: Nonette, Tournoelle, etc. La liberté fut rendue à l'évêque et le comté d'Auvergne fut confisqué.

Dans le cours de ce siècle, Louis VIII vint mourir au château de Montpensier (1226). Saint Louis fit un premier voyage en Auvergne; à son retour de la Terre Sainte, en 1254, et 1262, il y revint, accompagné de presque toute la noblesse du royaume, pour le mariage de Philippe-le-Hardi, son fils, avec Isabelle d'Aragon.

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Le QUATORZIÈME SIÈCLE est marqué par des faits capitaux des malversations et des exactions sont commises par les officiers royaux. Des inquisiteurs sont envoyés par Philippe-le-Bel, avec des pouvoirs très-étendus pour réprimer les abus; mais ils ne peuvent rien obtenir. Un grand nombre de villes et de communes obtinrent des priviléges et des confirmations de priviléges. Dès l'année 1357, les plus affreuses calamités affligèrent l'Auvergne. Les Anglais y pénétrèrent et ravagèrent tout sur leur passage. Pour les expulser, les états de la Provence et les états du royaume furent plusieurs fois convoqués à

Clermont (4). Ils ne se retirèrent qu'en 1390, époque où Charles VI envoya une armée sous le commandement de Robert de Bethune. En 1384, une grande révolte des paysans contre les nobles et le clergé éclata.

La guerre civile ensanglanta deux fois l'Auvergne dans le cours du QUINZIÈME SIÈCLE. Les seigneurs se liguèrent contre l'autorité de Charles VII et organisèrent la Praguerie. Le roi marcha contre eux et vint par Aigueperse jusqu'à Clermont, où il resta quinze jours. Pendant ce temps, il convoqua les états de la province et en obtint un aide assez considérable. La paix, qui termina la Praguerie, fut accordée et publiée, à son de trompe, à Cusset, le 24 juillet 1440.

Louis XI fit tous ses efforts pour abaisser les grands, et les grands, pour conserver leurs privi

(1) Clermont était la capitale du comté d'Auvergne, qui revint à la couronne après la mort du comte Alphonse. Le roi Jean érigea ce comté en duché, en 1360, en faveur de Jean, duc de Berry, son fils. Les nouveaux ducs d'Auvergne établirent leur résidence à Riom, où se réunirent aussi les plus nobles familles. Ce duché passa dans la branche des ducs de Bourbon en 1416, et fut définitivement réuni à la couronne en 1531, après la mort de Louise de Savoie, mère du roi François Ier.

léges, organisèrent contre lui la ligue du bien public. Le duc de Bourbon fut le premier qui arbora l'étendard de la révolte dans le Berry, le Bourbonnais et l'Auvergne. Le roi, à la tête de 24,000 hommes, s'empara de Gannat et de Riom, où se trouvaient les ducs de Bourbon et de Nemours, le comte d'Armagnac et le sire d'Albret; un armistice fut signé à Mauzac, près de Riom, le 4 juillet 1465. La guerre ne cessa qu'après le traité de Conflans, du 5 octobre de la même année.

Le sort du peuple fut plus heureux dans le SEIZIÈME SIÈCLE; mais les guerres civiles et religieuses recommencèrent. Antoine Duprat, premier président, et plus tard chancelier de France, fut envoyé en Auvergne, avec d'autres commissaires, pour la rédaction de la Coutume (1510). Le voyage de François I, en 4533, fut l'occasion de grandes fêtes. En 1540, commencèrent les divisions religieuses, les massacres et les supplices. Saint Hérem, grandprieur et gouverneur d'Auvergne, le baron de Lastic, d'Urfé, l'évêque du Puy, Jean de La Fayette, seigneur d'Hautefeuille, et quelques autres seigneurs rassemblèrent une armée, marchèrent contre les re

ligionnaires et les joignirent entre Gannat et Cognat, où un combat très-sanglant fut livré (1568). Un grand nombre de villes, de bourgs et de châteaux furent pillés et incendiés par le fanatisme. Un autre combat, très-sanglant aussi, eut lieu près d'Issoire, dans la plaine de Cros-Rolland, en 1590. La victoire remportée là par les royalistes porta un coup mortel à la ligue en Auvergne.

Marguerite de Valois vint dans ce temps habiter le château d'Usson, qu'elle ne quitta qu'en 1605.

Au dix-septième SIÈCLE, les brigandages et les violences des gentilshommes sont portés à l'excès. L'administration des finances, la justice et même le clergé, commettaient les plus grands abus. Pour mettre fin à tant de désordres, Louis XIV ordonna, en 1665, la tenue des Grands-Jours à Clermont et y envoya des commissaires qui rendirent, dans l'espace de six mois, plus de 12,000 sentences. Les plus coupables des nobles avaient pris la fuite; beaucoup furent décapités ou pendus en effigie, ou condamnés au bannissement ou aux galères; leurs biens furent confisqués et leurs châteaux démolis.

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