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LA PRINSE ET DÉLIVRANCE

DU ROY,

▼ENUE DE LA ROYNE, SEUR AISNÉE DE L'EMPEREUR,

ET RECOUVREMENT

DES ENFANS DE FRANCE.

PAR SÉBASTIEN MOREAU, DE VILLEFranche.

1524-1530.

AVERTISSEMENT.

La relation suivante est inédite et tirée du manuscrit de la Bibliothèque Royale, n. 9902. Trois épîtres dédicatoires précèdent l'ouvrage, et nous apprennent qu'il a été écrit par Sébastien Moreau, de Villefranche, en Beaujolois, référendaire général du duché de Milan, employé à recueillir les deniers offerts par le clergé du haut et bas Limousin, pour aider à payer la rançon du roi. Il s'acquitta en effet de cette mission, et se rendit à Bayonne où devait s'effectuer le paiement, avec les sommes qu'il avait reçues. Là il fut témoin oculaire des faits contenus dans la dernière partie de sa relation. Les trois épîtres dans lesquelles nous avons puisé ces renseignemens sont adressées, la première, à Gilbert Bayart, secrétaire d'état, par les mains duquel toutes les négociations et leur exécution avaient passé, avec prière de corriger les erreurs s'il en trouvait; la seconde à Anne de Montmorency, alors grand-maître et maréchal de France, depuis connétable, chargé de recevoir sur la frontière la reine Eléonor et les enfans de France, remis en otage à Madrid; la troisième au frère de l'auteur, résidant à Bayonne, lors du passage de la reine et des princes, et qui est prié, comme Gilbert Bayart, de faire à l'ouvrage les changemens qu'il jugerait nécessaires. Si Sébastien Moreau n'avait pas dit la vérité, il ne se serait pas exposé à la censure de ces trois personnages. Il faut donc ajouter pleine foi à ses paroles pour les faits dont il a été témoin.

Après les dédicaces vient un prologue; mais le dernier ne contenant rien de plus que la relation et les premières que notre exposé, nous les avons supprimés.

Nous avons passé également une dissertation sur la signification des trois couronnes d'empereur, dissertation étrangère au sujet, et qui se trouve d'ailleurs dans le livre de la coronation par Jérome Balbe, évêque de Gurse, et dédié à Charles-Quint.

La relation que nous donnons au public présente une histoire

complète de tout ce qui se rattache à la journée de Pavie. Les détails curieux donnés par l'auteur ne pouvaient l'être que par un homme de son temps et placé dans sa position. Le style de l'ouvrage manque par fois de correction et de clarté; l'auteur fait lui-même à cet égard sa confession en ces termes, extraits du prologue: Plaise aux lecteurs supporter benignement le gros langaige peu élégant, car j'ay plus de regard à la vérité qu'à la colourer de rhétorique. Heureusement l'obscurité ne tombe pas sur des points essentiels, et les vices de la forme n'enlèvent rien à l'intérêt et à l'importance du fond.

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