Poésies nouvelles, 1836-1852

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G. Charpentier et E. Fasquelle, 1891 - 324 pages
 

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Page 194 - J'admirais quel amour pour l'âpre vérité Eut cet homme si fier en sa naïveté, Quel grand et vrai savoir des choses de ce monde, Quelle mâle gaîté, si triste et si profonde, Que, lorsqu'on vient d'en rire, on devrait en pleurer!
Page 133 - Si mon cœur , fatigué du rêve qui l'obsède , A la réalité revient pour s'assouvir , Au fond des vains plaisirs que j'appelle à mon aide Je trouve un tel dégoût que je me sens mourir.
Page 194 - J'étais seul, l'autre soir, au Théâtre-Français, Ou presque seul ; l'auteur n'avait pas grand succès. Ce n'était que Molière, et nous savons de reste Que ce grand maladroit, qui fit un jour Alceste, Ignora le bel art de chatouiller l'esprit Et de servir à point un dénoûment bien cuit.
Page 53 - Oui, te voilà, c'est toi, ma blonde, C'est toi, ma maîtresse et ma sœur! Et je sens, dans la nuit profonde, De ta robe d'or qui m'inonde Les rayons glisser dans mon cœur.
Page 222 - Oui, j'écris rarement, et me plais de le faire : Non pas que la paresse en moi soit ordinaire; Mais, sitôt que je prends la plume à ce dessein, Je crois prendre en galère une rame à la main.
Page 94 - Une voix sera là pour crier à toute heure : Qu'as-tu fait de ta vie et de ta liberté? Crois-tu donc qu'on oublie autant qu'on le souhaite? Crois-tu qu'en te cherchant tu te retrouveras? De ton cœur ou de toi lequel est le poète? C'est ton cœur, et ton cœur ne te répondra pas. L'amour l'aura brisé; les passions funestes L'auront rendu de pierre au contact des méchants; Tu n'en sentiras plus que d'effroyables restes, Qui remueront encor comme ceux des serpents.
Page 126 - A défaut du pardon, laisse venir l'oubli. Les morts dorment en paix dans le sein de la terre, Ainsi doivent dormir nos sentiments éteints.
Page 91 - L'opinion et l'avarice Viennent un temps de m'emporter. Salut, ma mère et ma nourrice! Salut, salut, consolatrice! Ouvre tes bras, je viens chanter. LA MUSE Pourquoi, cœur altéré, cœur lassé d'espérance, T'enfuis-tu si souvent pour revenir si tard? Que t'en vas-tu chercher, sinon quelque hasard, Et que rapportes-tu, sinon quelque souffrance?
Page 57 - Poète, c'est ainsi que font les grands poètes. Ils laissent s'égayer ceux qui vivent un temps; Mais les festins humains qu'ils servent à leurs fêtes Ressemblent la plupart à ceux des pélicans.
Page 56 - Les plus désespérés sont les chants les plus beaux, Et j'en sais d'immortels qui sont de purs sanglots. Lorsque le pélican, lassé d'un long voyage, Dans les brouillards du soir retourne à ses roseaux, Ses petits affamés courent sur le rivage En le voyant au loin s'abattre sur les eaux. Déjà, croyant saisir et partager leur proie, Ils courent à leur père avec des cris de joie En secouant leurs becs sur leurs goitres hideux.

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