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nouveaux services. Le général Oudinot commandait en Afrique la brigade d'avant-garde du corps expéditionnaire, aux ordres du maréchal Clausel, lorsqu'à la suite du combat de l'Habra il fut élevé au grade de lieutenant-général.

Il joint à un caractère droit et franc l'élévation de sentiments, l'esprit de conciliation, l'énergie dans les principes, qui rendent éminemment propres aux fonctions diplomatiques, et qui constituent les qualités de l'homme d'État.

Ce fut dans la matinée du 20 avril que, nommé commandant en chef de l'armée expéditionnaire, il rejoignit les troupes à Marseille. L'armée se trouvait ainsi composée :

ÉTAT-MAJOR GÉNÉRAL :

Général en chef, le général de division Oudinot, ducde Reggio; chef d'état-major, le lieutenantcolonel d'état-major de Vaudrimey-Davoust; souschef d'état-major, le chef d'escadron d'état-major de Montesquieu-Feezensac; capitaines attachés à l'état-major général : Osmont, Zglinicki, Castelnau, Poulle; aide de camp du général en chef, le chef d'escadron d'Espivent de Villeboisnet; officier d'ordonnance du général en chef, le capitaine d'infanterie Charles Oudinot; commandant les troupes de terre, le général de division Regnault de Saint-Jean-d'Angely; officier d'ordonnance, le sous-lieutenant de dragons Duvillier,

PREMIÈRE BRIGADE :

Général de brigade, Mollière; un bataillon de chasseurs à pied ; 20me régiment de ligne et 33me régiment de ligne.

DEUXIÈME BRIGADE :

Général de brigade, Levaillant Charles; 36me régiment de ligne et 66me régiment de ligne.

TROISIÈME BRIGADE :

Le général de brigade Chaydeson; 22° régiment léger; 68 régiment de ligne; trois batteries d'artillerie, deux compagnies du génie, deux escadrons du 1er régiment de chasseurs à cheval.

Ces troupes étaient généralement animées d'un excellent esprit. Le général en chef leur adressa l'ordre du jour suivant :

<< Soldats!

« Le Président de la république vient de me confier le commandement en chef du corps expéditionnaire de la Méditerranée.

<< Cet honneur impose de grands devoirs, votre patriotisme m'aidera à les remplir.

<< Le gouvernement, résolu à maintenir partout notre ancienne et légitimé influence, n’a pas voulu que les destinées du peuple italien pussent être à la merci d'une puissance étrangère ou d'un parti en minorité. Il nous confie le drapeau de la France, pour le planter sur le territoire romain, comme un éclatant témoignage de nos sympathies.

« Soldats de terre ou de mer, enfants de la même famille, vous mettrez en commun votre dévouement et vos efforts : cette confraternité vous fera supporter avec joie les dangers, les privations et les fatigues..

« Sur le sol où vous allez descendre, vous rencontrerez à chaque pas des monuments et des souvenirs qui stimuleront puissamment vos instincts de gloire. L'honneur militaire commande à la discipline autant qu'à la bravoure; ne l'oubliez jamais. Vos pères ont eu le rare privilége de faire chérir le nom français partout où ils ont combattu. Comme eux, vous respecterez les propriétés et les moeurs des populations amies : dans sa sollicitude pour elles, le gouvernement a prescrit que toutes les dépenses de l'armée leur fussent immédiatement payées en argent, vous prendrez en toute occasion, pour règle de conduite, ce principe de haute moralité.

«Par vos armes, par vos exemples, vous ferez respecter la dignité des peuples; elle ne souffre pas moins de la licence que du despotisme.

L'Italie vous devra ainsi ce que la France a su conquérir pour elle-même, l'ordre dans la liberté. >>

L'expédition se composait de six frégates à vapeur: le Panama, l'Orénoque, l'Albatros, le Labrador, le Christophe-Colomb et le Sané; de deux

corvettes à vapeur : l'Infernal et le Véloce; enfin de deux bateaux à vapeur : le Ténare et le Tonnerre. Dans la soirée du 21 l'embarquement du premier convoi de troupes et du matériel était terminé. Le lendemain à six heures du matin tous les bâtiments reçurent l'ordre de chauffer. Le Panama et l'Infernal prirent la mer à huit heures. Le Labrador, sur lequel l'amiral avait arboré son pavillon, ayant reçu à son bord le général en chef, quitta son mouillage à dix heures et fut suivi de près par le Véloce, le Ténare et l'Albatros. A onze heures la flotte entière volait à toute vapeur sur les flots de la Méditerranée. Les soldats, réunis sur le pont, donnèrent en signe d'adieu un dernier regard aux rivages de la patrie. Leur front était serein comme le ciel, leur cœur était calme comme la mer, ils étaient fiers, ils étaient heureux, ils allaient combattre pour la plus juste, pour la plus sainte des causes, ils allaient à Rome terrasser l'hydre de l'anarchie; sans penser au sacrifice ils songeaient à la gloire.

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CHAPITRE XXI.

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Préparatifs de résistance à Rome.-État-major de l'armée romaine.— Arrivée de Garibaldi. —La garde civique sur la place des SaintsApôtres. Parade révolutionnaire. - Revue des troupes de ligne.— Proclamations guerrières. Commission d'orateurs. Arrivée de l'armée française devant Civita-Vecchia. - Débarquement. - Proclamation. Le général s'oppose au débarquement d'un bataillon lombard. Il envoie des officiers à Rome.-Départ de l'armée pour Rome. Journée du 30 avril.

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Tandis que les soldats de la France voguaient, pleins de confiance, en pleine mer, les chefs républicains de Rome, encouragés par les trompeuses espérances que leur donnaient les frères et amis de Paris, s'apprêtaient à une lutte acharnée. L'Assemblée, en conséquence des communications du triumvirat, les chargeait de sauver la république, et de repousser la force par la force.

A ce sujet, les triumvirs s'empressèrent d'annoncer cette résolution par une proclamation commençant ainsi :

<<< Romains!

« L'Assemblée a décrété que Rome serait sauvée

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