Images de page
PDF
ePub

<< vérité votre âme sensible et généreuse. Roi citoyen d'un peuple « libre, votre bonheur va désormais être inséparable du sien. « Vous allez éprouver de nouveau que l'amour des Français pour <«<leur roi est un sentiment que les circonstances peuvent << affaiblir, mais que rien ne peut jamais effacer... >>

Les communes accueillirent avec joie l'acceptation par le roi de la Constitution que beaucoup considéraient comme le prélude du rétablissement de la paix ; des Te Deum furent chantés dans les églises à cette occasion.

Dans la séance du 14 septembre, l'Assemblée constituante, à la veille de l'achèvement de ses travaux, adoptait un décret abolissant toute procédure relative aux événements de la Révolution, abrogeant la loi sur les émigrés votée le 1er avril, etc... ; le 5 octobre, le Directoire du Département déclarait éteintes par cette amnistie les poursuites dirigées contre les catholiques de quatre paroisses.

La moitié des membres des administrations des Districts était à renouveler ou à renommer, et, préalablement, la voix du sort devait indiquer les noms des membres sortants (Loi du 5 juin 1791).

Les Conseils et les Directoires des Districts de Saint-Etienne, de Montbrison et de Roanne procédèrent à cette opération les 27 juin et 3 et 13 septembre, le nombre des postes vacants se calcula en tenant compte des démissions et des nominations à l'Assemblée nationale et à l'Assemblée départementale.

Les Assemblées électorales se réunirent les 25 et 26 septembre; chacune d'elles nomma les membres du Conseil de son district et le procureur-syndic; puis, le mois suivant, les Conseils tinrent leur première séance et ils désignèrent leur président et leur secrétaire et constituèrent les directoires des Districts.

Les administrations furent ainsi formées :

[merged small][ocr errors]

Laurent Crozet, à Saint-Paul-en-Jarez, président;
L.-J. Praire-Royet, à Saint-Etienne;

Marcellin Beraud, à Valbenoîte;
B.-A. Pourret, à Bourg-Argental;
J.-F. Véricel, à Saint-Romain;
A. Chandon, à Firminy;
C.-A. Detours, à Saint-Etienne;
J.-F. Jurie, à Véranne;
L. Vier, à Rive-de-Gier;
V. Brisson, à la Fouillouse;
B.-C. Palle, au Chambon;

E. Basset, à Saint-Chamond;

Rambert Gonon, à Saint-Etienne, procureur-syndic.

DIRECTOIRE

Praire-Royet, vice-président; Pourret; Detours; Jurie. Suppléants: Basset et Vier. Secrétaire du District: J.-F. Teyter.

DISTRICT DE MONTBRISON.

CONSEIL DU DISTRICT

Dupuy père, président, à Montbrison;

Montet, à la Chapelle ;

Nizey, à Saint-Thomas-la-Garde ;

Rochat-le-jeune, à Saint-Jean-Soleymieu;

G.-D. Chavassieu-Daudebert, à Montbrison;

Noyaux, notaire, à Usson;

Coupat, homme de loi, à l'Hôpital-sous-Rochefort;

Recorbet, homme de loi, à Chalmazel;

Papon, à Pouilly-les-Feurs ;

Morel de la Bruyère, à Montbrison;
Pinand, juge de paix, à Saint-Marcellin;
Javogues, homme de loi, à Montbrison;

Mey de Challes, homme de loi, à Montbrison, procureur-
syndic;

DIRECTOIRE

Papon, vice-président; Morel de la Bruyère; ChavassieuDaudebert; Coupat; Secrétaire du District: Gras, à Montbrison.

[blocks in formation]

Alesmonière, Jouvencel, Lablanche, Gaune. - Suppléants Verne et Tardy. Secrétaire du District: A. Geoffroi.

AFFAIRE IMBERT; VOLONTAIRES DE 1791;
LEVÉE DES BATAILLONS DE RHÔNE-ET-LOIRE

L'Administration et le Directoire du Département étaient assez impopulaires, à Lyon surtout; leurs membres étaient considérés comme des contre-révolutionnaires, ce qui était faux pour la très grande partie; mais certaines maladresses commises par quelques-uns, permettaient à ces bruits de s'accréditer.

Imbert, de Montbrison, vice-président du Conseil général, avait tenté, dans la session du 11 décembre, de prononcer un discours où l'aristocratie se déployait sans contrainte, où les outrages étaient prodigués à l'Assemblée constituante, où il proposait enfin une coalition entre tous les départements tendant à dissoudre le premier corps législatif et à établir une autre assemblée représentative ailleurs que dans la capitale. L'orateur fut interrompu dès les premières phrasee, mais, plus tard, il fit imprimer le texte complet, et, le 13 juin, la Municipalité de Lyon, instruite qu'il se distribuait en ville un ouvrage intitulé: Opinion de M. Imbert de Montbrison proposée à la session générale du département de Rhône-et-Loire le 11 décembre 1790, signée : Imbert, vice-président; renfernant les déclarations les plus injurieuses et les plus calomnieuses contre les lois et contre les représentants de la Nation, chargea des commissaires choisis dans son sein, de se rendre chez Imbert afin de savoir s'il était l'auteur de l'ouvrage. La réponse ayant été affirmative, la Municipalité décida de dénoncer l'écrit et son auteur à l'accusateur public et de renvoyer par-devant le Tribunal du District Imbert qui serait conduit immédiatement au château de Pierre-Scize et tenu à la disposition du Tribunal (1).

[merged small][ocr errors]

Le Directoire dont Imbert était l'un des membres le désavoua, mais dès que la nouvelle de l'arrestation du vice-président du Conseil général se répandit, la conduite de la municipalité lyonnaise fut vivement critiquée. Le corps municipal de Roanne considéra le fait de l'arrestation comme un abus d'autorité, une usurpation de pouvoir, et il décida d'adresser des représentations aux administrateurs du département pour les prier d'examiner la nature du délit dont Imbert était accusé, de déterminer, s'il y avait lieu, à l'arrestation, et, dans le cas contraire, de déclarer la délibération de la municipalité de Lyon illégale, vexatoire et comme non avenue ainsi que tous les actes qui avaient pu suivre (1).

Cette délibération fut envoyée aux six districts et à l'administration départementale. Montbrison se hâta de protester dans des termes à peu près semblables.

Le Tribunal se déclara incompétent pour juger Imbert, attendu qu'un fonctionnaire administrateur ne pouvait être traduit devant lui, pour raison de ses fonctions. Dans cette situation, la Municipalité rendit la liberté à Imbert qui ne revint pas au Directoire.

Au mois de novembre 1790, l'Assemblée constituante s'occupa de l'organisation des gardes nationales appelées à maintenir l'ordre à l'intérieur et à défendre la Patrie contre les ennemis du dehors. Elle décréta que tous les citoyens actifs et leurs enfants mâles de 18 ans déclareraient solennellement la résolution de remplir au besoin les devoirs énoncés ci-dessus en s'inscrivant sur les registres à ce destinés; les citoyens non actifs ayant servi comme garde nationale pouvaient être autorisés à remplir les fonctions de citoyens actifs.

Le 28 janvier suivant, l'Assemblée pria le roi de donner les ordres pour que les différents corps de troupes fussent incessamment portés au pied de guerre; elle estimait à 100.000 soldats auxiliaires le nombre d'hommes à répartir dans les régiments

(1) Archiv. départ. de la Loire. Roanne, le 18 janvier 1791. L. 312:

« PrécédentContinuer »