Préface de la deuxième édition (1901) C'est pour moi un devoir agréable de remercier sincèrement tous les juges compétents qui ont pris la peine d'exprimer par lettre ou dans des journaux philologiques et pédagogiques leur opinion sur la Chrestomathie. Sans doute, elle n'a pas plu à tout le monde, ce qui serait bien étonnant. Les auteurs, en écrivant un livre où ils ont essayé de suivre, dans la méthode de l'enseignement linguistique et dans l'étude d'une langue vivante, des routes encore relativement nouvelles, savaient d'avance qu'ils choqueraient des préjugés et dérangeraient des habitudes invétérées, et aussi qu'ils commettraient des fautes et s'exposeraient aux critiques acerbes de ceux qui pensent différemment. Mais malgré toutes les imperfections inhérentes à un tel ouvrage, et malgré toute l'opposition de la routine, la Chrestomathie a eu plus de succès qu'ils ne l'avaient espéré. Deux ans après la publication de notre livre (1897), il a fallu penser à en préparer une nouvelle édition. Malheureusement j'ai dû m'en occuper seul, sans l'aide de mon regretté ami et collaborateur Jean Passy. J'aurais du reste entrepris ce travail avec beaucoup moins d'ardeur si son frère Paul Passy, à qui nous avons dédié la première édition de notre livre, n'avait pas promis de m'assister de ses conseils, comme il l'avait déjà fait, et de se charger du soin de surveiller l'impression. La Chrestomathie a fait son chemin en Europe aussi bien qu'en Amérique, où, pour des raisons sérieuses qu'il serait trop long d'énumérer ici, le succès semblait d'abord le plus douteux. Je peux constater avec joie qu'elle n'est pas restée entre les mains des érudits et de leurs élèves dans les séminaires des universités, et qu'elle est entrée dans les classes de l'enseignement secondaire, c'est-à-dire des colleges américains, où elle paraît s'établir de plus en plus fermement. Ce dernier résultat est évidemment de la plus haute importance pour l'avenir du phonétisme, et contribuera puissamment, je l'espère, à amener dans l'enseignement scolaire des langues vivantes des améliorations durables et plus étendues. La vie de la Chrestomathie a été trop courte pour permettre dans une seconde édition de très grands changements, qui pourrraient arrêter ou même mettre en question les beaux résultats obtenus dans les collèges et les écoles. On s'habituera mieux à ce livre, qu'on trouve naturellement étrange au premier abord, s'il se présente encore pendant quelque temps sous la même forme; et il y a aussi grand avantage à ce que les élèves d'une même classe puissent se servir sans inconvénient des deux éditions. Je me suis donc décidé à laisser encore les textes à peu près intacts, et à ne changer que peu de choses dans l'introduction, tout en faisant quelques additions; et je me suis contenté, en général, de corriger rigoureusement toutes les fautes d'impression et de faire disparaître toutes les bévues et erreurs de détail. J'ai dédié cette édition à la mémoire de Jean Passy, pour indiquer combien la Chrestomathie doit au travail, au talent et à l'initiative de mon ami. Des renseignements sur la vie et les œuvres du jeune savant dont nous pleurons la mort prématurée, se trouvent dans deux articles du Maître Phonétique, vol. 13, Mai-Juin, 1898, pp. 67-72 (Paul Passy) et des Neueren Sprachen, vol. 6, Septembre Octobre, 1898, pp. 460-462 (A. Rambeau), ainsi que dans la préface' écrite par Paul Passy au livre posthume de son frère, l'Origine des Ossalois (Paris, Bouillon, 1904). Massachusetts Institute of Technology, Boston, décembre 1900. A. Rambeau. Préface de la troisième et de la quatrième édition J'ai changé et complété plusieurs paragraphes de l'Introduction afin de comparer les sons du français non seulement avec ceux de l'anglais, comme nous l'avons déjà fait dans la première édition, mais aussi avec ceux de l'allemand. Les textes sont restés les mêmes, mais ont été revus avec soin. Dans la préparation de la troisième et de la quatrième édition, j'ai eu, comme précédemment, l'avantage d'être aidé par les bons conseils de mon ami Paul Passy. Friedrich-Wilhelms-Universität, Berlin, A. Rambeau. Préface de la cinquième édition Jean Passy et Adolphe Rambeau étant maintenant morts tous les deux, j'ai dû m'occuper seul de préparer cette nouvelle édition. Je n'y ai fait aucun changement important, mais me suis borné à relire soigneusement les textes, en corrigeant toutes les fautes que j'ai pu découvrir. Juillet 1925. Paul Passy. 8. Ce qu'on croit prononcer n'est pas ce qu'on pro- 4. Langue littéraire et langue du peuple, Jean Passy 12. Saint-Germain, madame! Jean Passy (Intonation marquée) 13. Une aventure d'hôtel, Jean PassY. 14. Trois minutes pour dix francs Amusettes phonétiques 15. Monsieur Sans-souci, etc. Calembours et devinettes 16. La fontaine Dauphine, etc. Contes divers Poésie 17. D'où vient l'orage? Jean PASSY 18. Une repartie un peu vive, Jean PASSY. 19. L'empereur Joseph II et le sergent, d'après un 20. Turenne et le valet, J.-J. ROUSSEAU, 1712-1778 21. Le petit mousse, air populaire (chanson de métier) 23. La chanson des matelots, É. SOUVESTRE, 1806-1854 . Prose DEUXIÈME PARTIE 32 38 38 38 42 44 46 48 48 50 52 27. La Chanson de Roland et la nationalité française, 30. Bataille des Pyramides, Adolphe THIERS, 1797-1877. 1847-1916 . . Émile FAGUET, 33. Les trois sommations, Alphonse Daudet, 1840-1897 132 TROISIÈME PARTIE Poésie 34. Le corbeau et le renard, Jean de LA FONTAINE, 1621-1695 144 35. Le corbeau et le renard, Pierre LACHAMBEAUDIE, |