Nous n'avons pas dissimulé ailleurs le peu de confiance que devaient inspirer les chiffres de la population, grâce à la négligence avec laquelle on procède aux récensemens dans la plupart des localités. En voici qu'on doit à l'exécution des lois de recrutement et sur l'exactitude desquels on peut entièrement compter, Le terme moyen de la population est de 1711 habitans par lieue carrée ordinaire. Maisons. Les maisons sont bâties en pierre, en brique, en charpente ou en terre. Les constructions en pierre sont particulières aux arrondissemens de Caen, de Bayeux, de Falaise et de Vire. Dans ceux de Lisieux et de Pont-l'Evêque, les maisons sont presque toutes bâties en charpente, même dans les villes. A l'exception des arrondissemens de Caen et de Vire où elles sont fort rares, on trouve encore dans le département quelques cabanes construites en terre. Les maisons rurales sont généralement couvertes en chaume; dans l'arrondissement de Vire elles le sont quelquefois en bois. Assurances contre l'incendie. Il existe dans le Calvados une société d'assurance mutuelle contre l'incendie, et plusieurs compagnies d'assurances à prime. La société d'assurance mutuelle qui embrasse, avec ce département, ceux de l'Orne et de la Manche, a été autorisée par ordonnance royale du 9 avril 1820. Le tableau suivant qui présente sa situation au 1e', dé cembre 1834, fera voir à quel haut degré de prospérité elle est parvenue. Les habitans du Calvados sont, en général, bien faits et robustes. Leur stature, élevée dans les pays de plaines, l'est beaucoup moins dans le Bocage. Les femmes sont remarquables par la beauté des formes et la fraîcheur de la carnation. Le peuple y est intelligent, réfléchi, laborieux, plein de courage et jaloux de ses droits jusqu'à l'opiniâtreté. Ce dernier trait de son caractère lui a valu le renom de processif, mais ce n'est pas sur des dictons populaires qu'il faut juger les nations: il faut les suivre dans les progrès de la civilisation et dans les développemens que les phases de l'histoire impriment à leurs actions et à leur génie. L'éducation, les habitudes, le genre de vie donnent d'ailleurs au caractère des nuances différentes. L'habitant de la plaine est plus poli que l'Augeron, quoique moins hospitalier; le Bócain est subtil et défiant; les populations littorales ont conservé toute la rudesse de leur profession. Langage. Le langage s'y est sensiblement amélioré depuis trente ans. L'aisance, l'instruction, les communications commerciales et un système administratif qui nécessite de fréquentes relations entre les citoyens, ont dû néeessairement produire ce résultat. Cependant la prononciation du peuple est demeurée lourde, traînante et trop fortement accentuée. Elle l'est surtout d'une |