Mes deux freres n'étoient pas moins de lui chéris, Je vivois avec eux contente et fortunée; que l'amour bientôt changea ma destinée ! Un étranger qui vint aux fêtes de Burgos, Fit voir en nos Tournois qu'il avoit peu d'égaux. Il feignit de m'aimer, tout de bon je l'aimai. Moi, sans pleurer leur mort, sans rougir de ma flamme, Que j'attendis deux ans à Burgos vainement. Mais qu'on croit aisément alors qu'on se croit belle, Je me vois devant vous comme une forcenée, Hélas! que contre moi le Ciel est irrité, L'ingrat ! car l'autre jour il parut à mes yeux; Pour faire court, je suis votre humble serviteur, SCENE V III. BEATRIX, D. FERNAND, LUCRECE. M BEATRIX. ONSIEUR Votre neveu demande avec instance Madame, je reviens à vous dans un moment.... SCENE D. FERNAND, I X. seul. CETTE femme est la sœur de mon gendre, ou je meure! Il me faut pressentir s'il voudra bien la voir; SCENE X. D. FERNAND, D. LOUIS. D. FERNAND. EH bien, cher Don Louis, quelle affaire vous mene? En quoi puis-je servir un si brave neveu ? D. LOUIS, tenant un billet. Monsieur, un mien ami m'a mandé depuis peu Au moins ne pouvez-vous en employer un autre D. LOUIS. Oui, je vous le lirai. D. FERNAND. Lisez donc aussi bien j'ai perdu mes lunettes; « Le jeune frere de celui » Que vous avez tué, pour quelques amourettes, Part de ce pays aujourd'hui, » Pour aller en Cour où vous êtes: » Mais je sais bien que vous l'écrire, Non, ce fut par mégarde, et durant la nuit noire. Contez-moi le détail de toute cette histoire. Vous vous souvenez bien des fêtes de Burgos, Pour |