A MONSEIGNEUR L'ÉVÊQUE DE LUÇON. Vous dont l'esprit héréditaire, Le plaisir délicat d'en faire; Mortel plus charmant que les dieux, D'une muse ressuscitée, De vos soins généreux, de vous-même enchantée, Et qui n'a point encor paré l'autel des grands, Recevez le premier encens. Protéger Euterpe et Minerve, C'est se montrer l'ami du bien commun. Parmi les noms fameux que Clio nous conserve Ses fastes en comptent plus d'un : Cet accord n'étoit dû qu'aux rives de la Seine, ADIEUX AUX JÉSUITES. A M. L'ABBÉ MARQUET. LA prophétie est accomplie, Et mes jours enfin sont à moi. Victime, tu le sais, d'un âge où l'on s'ignore, Je m'entendois à peine encore, Quand j'y vins bégayer l'engagement cruel... Pouvois-je en fuir l'attrait? Né pour l'indépendance, C'en est fait; à mon sort ma raison me ramène : Je dois tous mes regrets aux sages que je quitte; Mon cœur me survit auprès d'eux; Car ne les crois pas tels que la main de l'envie Si tu ne les connois que sur ce qu'en publie Ils te sont encore inconnus. Lis, et vois de leurs mœurs des traits plus ingénus. Qu'il m'est doux de pouvoir leur rendre un témoi gnage Dont l'intérêt, la crainte, et l'espoir, sont exclus! A leur sort le mien ne tient plus; L'impartialité va tracer leur image. Oui, j'ai vu des mortels, j'en dois ici l'aveu, J'ai vu des esprits vrais, des cœurs incorruptibles, De leurs plus fougueux ennemis; Cherchent, en les quittant, à les rendre odieux: Pour moi, fidèle au vrai, fidèle à ma pensée, C'est ainsi qu'en partant je leur fais mes adieux. SUR LA TRAGÉDIE D'ALZIRE. QUELQUES ombres, quelques défauts, Trois fois j'ai vu la Voltaire nouvelle, Les pleurs décident mieux que les réflexions. L'emporte sur celui de l'art. En dépit du Zoïle et du censeur austère, |