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par la perte des trois légions qu'il commandoit en Allemagne, et qu'Arminius défit dans la forêt de Tomberg.

Des filles de Prétus les fureurs sont connues.

Lysippe, Iphinoé, et Iphianasse, filles de Prétus et de Stenoboé, se vantèrent d'être plus belles que Junon. La déesse, jalouse et irritée, les frappa d'un genre de folie qui leur fit croire qu'elles étoient métamorphosées en vaches.

Il chante aussi Gallus, des rives du Permesse...

Cornelius Gallus, poëte, ami de Virgile.

Quand l'heureux Eurotas, arrêté sur ses bords ..

Fleuve voisin de Lacédémone.

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Sous de frais alisiers Daphnis étoit assis :
Prés de lui deux bergers, Corydon et Tyrsis,
Gardoient tranquillement, couchés sur des feuillages,
Leurs troupeaux réunis dans les mêmes herbages;
Tous deux jeunes encor, nés aux mêmes hameaux,
Dans l'art de bien chanter furent toujours rivaux.
Ils alloient commencer leur dispute incertaine ;
Le hasard m'amena vers le lieu de la scène :

(Je cherchois mon belier égaré dans ces champs, Tandis que je plaçois mes myrtes loin des vents.)

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«Venez, me dit Daphnis, j'ai vu dans cette route Un belier vagabond, que vous cherchez, sans doute; Soyez moins inquiet, il suivra les troupeaux «Que le soir va conduire aux sources de ces eaux : Partagez avec nous sur ces rives fécondes

« Le plaisir d'un concert et la fraîcheur des ondes. « Ce beau fleuve, en baignant ce bocage secret,

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Coule plus lentement, et s'éloigne à regret ;

A nos yeux enchantés son cristal représente

D'un ciel riant et pur la peinture flottante;

Là le bruit de l'abeille errante sur les fleurs

Joint aux chants des oiseaux des sons doux et flat

«<< teurs. >>

Il dit. De tant d'attraits pouvois-je me défendre ? D'autres soins m'appeloient; mais il fallut me rendre. Déja l'heure approchoit de fermer mon bercail; En faveur des bergers je remis ce travail. Soumis aux doctes lois des muses pastorales, Tour-à-tour ils formoient des cadences égales; Dans ses chansons Tyrsis parut trop plein d'aigreur : Le chant de Corydon avoit plus de douceur.

CORYDON.

Vous qui formez Codrus, déités d'Hippocrène,

Formez aussi mon goût aux plus aimables vers;

Je suspends pour toujours ma flûte à ce vieux frêne, S'il ne m'est point donné d'égaler ses beaux airs.

TYRSIS.

Vous, dont l'art aux beaux vers donne l'ame et la vie,
D'un lierre immortel, Muse, parez mon front;
Que le pâle Codrus en expire d'envie;

Que pour lui mes honneurs soient un mortel affront.

CORYDON.

Déesse des chasseurs, agréez mon hommage;
D'un cerf sur votre autel j'ai suspendu le bois ;
D'un porphyre brillant j'ornerai votre image,
Si Phébus votre frère anime mon hautbois.

TYRSIS.

Tous les ans d'un lait pur une coupe t'est due,
Priape; c'est assez pour un dieu tel que toi :
Si mon troupeau s'accroît, j'ornerai ta statue,
Et dans tous nos jardins nous chérirons ta loi.

CORYDON.

Charmante Galatée, aimable néréide,

Toi dont le plus beau cygne envieroit la blancheur,
Si tu m'aimes encor, quitte ta grotte humide,
Et du soir avec moi viens goûter la fraîcheur.

TYRSIS.

Nymphe que je chéris, que ton cœur me dédaigne,

Qu'il rejette mes soins, mes vœux, et mes présents, Fuis-moi comme l'on fuit les poisons de Sardaigne, Si les jours loin de toi ne me semblent des ans.

CORYDON.

Le printemps est fini: les troupeaux aux lieux sombres Déja cherchent à fuir les premières chaleurs;

Hêtres, couvrez le mien de vos plus fraîches ombres; Ruisseaux, changez pour lui vos bords en lits de fleurs.

TYRSIS.

Quand l'hiver revenu nous chasse des bruyères,
Mon foyer me défend du souffle des Autans,
Je le crains aussi peu qu'un loup craint des bergères,
Et j'attends que Progné m'annonce le printemps.

CORYDON.

Dans la saison des fruits tout rit en ces campagues : Iphis est parmi nous, les jeux sont avec lui;

Mais si ce beau berger sortoit de nos montagnes, Fleurs, fontaines, ruisseaux, tout sécheroit d'ennui.

TYRSIS.

Tout languit dans nos champs quand Phyllis est absente,

L'herbe meurt, l'air moins pur nous voile le soleil ;
Dès que Phyllis revient, la terre est plus riante,
Le soleil reparoît dans un char plus vermeil.

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