Fuyons la solitude, empire des ennuis ; horre! pagnes. Fuyez, portez ailleurs vos charmes superflus, Bergers, chasseurs, guerriers, vous ne me charmez plus; J'essuierois vos travaux et vos courses pénibles Sans ramener mon coeur à des jours plus paisibles ; En vain je voguerois sur l'Hèbre impérieux, Ses flots lents et glacés n'éteindroient point mes feux; Quand, pasteur d'un troupeau de l'ardente Libye, Dans ses sables brûlants j'irois cacher ma vie, Bornons ici nos airs; Muses, sortons des bois : Retournons au bercail,c'est trop chanter à l'ombre: Partez, moutons; déja la campagne est plus sombre; Les heures chez Thétis ont conduit le soleil, Et la nuit fend les airs sur l'aile du sommeil. NOTES. Le poëte, sous des images pastorales , déplore l'opiniâtre passion de Gallus pour Cythéris, actrice fameuse du théâtre romain, qui avoit beaucoup d'esprit et de goût. Elle est ici appelée Lycoris, nom sous lequel Gallus l'avoit célébrée dans ses élégies. Pour ajuster son sujet au génie de l'églogue, Virgile fait un berger de son ami. Il feint que Gallus s'est retiré dans les bois de l'Arcadie, où les dieux tâchent en vain de lui faire oublier l'infidèle Cythéris. Aux antres du Lycée , attirés par tes pleurs... Montagne de l'Arcadie. LE SIÈCLE PASTORAL. IDYLLE. Précieux jours dont fut ornée Votre douceur charmante et pure La terre, aussi riche que belle, Tout l'univers étoit champêtre, Tous les hommes étoient bergers ; Sous cette juste indépendance, Leurs toits étoient d'épais feuillages, Les dieux descendoient sur la terre, Vous n'étiez point dans ces années, Sophismes, erreurs, imposture, |