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treindre les facilités qu'il me donnait, d'après les avantages ou les inconvéniens qu'elles auraient produits. Il me chargea de ses ordres à ce sujet pour le gouverneur particulier de Catharinoslaw et pour celui de Cherson. Il me fit donner un bas-officier pour m'accompagner jusqu'à cette ville.

M. le comte de Vorontzow ne dédaigna pas, de son côté, de me donner plusieurs instructions; elles étaient une suite naturelle de l'intérêt que ce ministre, aussi éclairé que bienfaisant, avait pris au succès de mes démarches et de mes projets; ma respectueuse gratitude envers lui restera à jamais gravée.

dans mon cœur.

J'osai insister auprès de ce président du collége de commerce, sur la nécessité de permettre, par le port de Cherson, l'extraction des grains, des mâtures et des bois de construction, qui était prohibée, et de procurer aux négocians de cette place plus de sûreté pour l'envoi et la réception de leurs fonds dans les différentes villes de l'Empire, en déterminant le Gouvernement à assurer la valeur des envois des billets de banque qui seraient remis à la poste, et à répondre en conséquence de leur consignation, aux personnes à qui les paquets seraient adressés.

Il fut publié une ordonnance de l'Impératrice, le 17 septembre 1782, portant établissement d'un comptoir de banque à Cherson pour l'échange des assignations ou billets de banque contre des espèces de cuivre, et à la suite de cette disposition il fut déclaré que le département des postes garantirait, moyennant demi pour cent, la valeur des billets de banque envoyés d'une ville à l'autre ; que les numéros de ces effets seraient transcrits sur leurs registres, et les paquets scellés de leur cachet.

Le 27 du même mois, Sa Majesté impériale rendit un second ukase pour faire jouir d'une entière liberté le commerce des bois et des grains. Elle permettait aux propriétaires des forêts de vendre les bois destinés à la mâture, avec libre exportation à l'étranger; elle étendit cette dernière faveur aux blés et à toutes sortes de grains.

C'est dans la même année 1782 que fut publié le tarif des droits qui doivent être acquittés par le commerce aux douanes des ports et des frontières de l'Empire.

Ce tarif prescrivait que les droits de la douane seraient payés dans les ports de la Mer-Noire en monnaie courante, et que ceux fixés par le nouveau réglement pour les au

tres ports de l'Empire seraient diminués dans ceux de la Mer-Noire d'un quart, à l'exception cependant de quelques articles qui y sont nommément spécifiés.

Je dois sans doute attribuer aux circonstances politiques, et surtout à la nature de mes demandes, le séjour de près d'une année que je fus obligé de faire à Pétersbourg; mais cette longue résidence me devint fort utile. J'en profitai pour m'instruire de tout ce qui avait trait aux ordonnances de la marine et du commerce, au droit du Sund, aux usages établis pour le frêt, pour les contrats, pour les avances, pour le change, pour les ventes, pour les paiemens des débiteurs, pour les traités par courtier, pour la douane, pour le transport des marchandises à Cronstadt, pour leur pesage, leur port et leur emmagasinement à Pétersbourg, pour les emprunts et autres objets. Je tâchai aussi de connaître les qualités convenables dans les articles qui composent ce commerce, la manière dont il s'exploitait avec nos ports sur l'Océan; enfin, je me procurai des comptes d'achat et de vente simulés de la plupart de ces marchandises.

Ces éclaircissemens me furent fournis, en grande partie, par M. Michel Pastuchow, négociant russe d'un très-grand mérite,

très-versé dans la profession du commerce.

Je m'empresse de payer ici le tribut de reconnaissance que je dois à M. le prince Serge de Gallitzin, pour l'intérêt qu'il daigna constamment témoigner en ma faveur à M. le prince Potemkin son oncle.

Mais, je l'avoue, et je ne me lasserai jamais de le répéter, c'est particulièrement aux bontés de M. le marquis de Vérac et de son gendre, M. le marquis de la Coste, que je suis redevable du succès de mes sollicitations. On ne peut mettre à obliger plus de zèle, plus de grâce, ni plus d'activité.

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maison de commerce dans ce port, continuée jusqu'à cette année, par M. Albrand.

DE

E Pétersbourg je retournai à Cherson, au mois de juillet de 1782. Le commerce des villes que je parcourus se trouvant décrit dans le chapitre IX de cet Essai, je n'y reviendrai pas.

Les dépêches dont j'étais porteur de la part de M. le prince Potemkin furent consignées dans les registres du Gouvernement et de la douane. J'y trouvai en activité la vente des marchandises de Turquie que j'y avais fait expédier de Constantinople. Avant mon départ de Pétersbourg on y était déjà informé de ce début; il avait prouvé mon empressement à faire le commerce de la Mer-Noire, et contribué à disposer les esprits en ma faveur.

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