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que le paiement de ces droits ne pût être exigé qu'en monnaie courante, tandis que dans les autres douanes impériales, les négocians étrangers ne pouvaient se libérer en cette monnaie que de la moitié du droit, et étaient obligés d'acquitter l'autre en risdales effectives, à l'évaluation très-désavantageuse pour eux de 1 rouble et 25 copecks par risdale.

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Malgré ces facilités, les droits pesaient beaucoup trop sur plusieurs de nos productions particulièrement sur nos vins ordinaires, qui payaient deux tiers de plus environ que les vins de cette classe, importés des autres pays. Cette grande disparité dans les droits des uns aux autres influait considérablement sur leur consommation respective.

J'ai observé au chapitre sur Odessa, que la publication d'un nouveau tarif des droits à payer aux douanes de Russie, en remplacement du dernier tarif, daté du 31 mars 1816 (vieux style), étant prononcée, il me paraissait superflu d'entrer dans aucun détail sur la franchise accordée à cette ville par un manifeste de l'empereur Alexandre, du 6 août 1817, ensuite d'un ukase du 7 février précédent. Cette franchise ayant été suspendue, suivant une notification officielle du 2 juin 1818, j'ai dans cet état de choses, également

cru,

inutile de faire mention du transit permis par ce port aux marchandises entrant et sortant de l'ancienne Pologne.

J'apprends, au reste, que sous le gouvernement actuel, la réduction du quart des droits n'a plus lieu. Je m'interdis toute espèce d'observation à ce sujet, ainsi que sur la nature des droits à imposer, tant à l'importation qu'à l'exportation. Il est présumable qu'ils seront relatifs, comme je l'ai déjà dit, à la valeur intrinsèque des marchandises et à leur

consommation.

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CHAPITRE XXII.

Activité dans les opérations de commerce, tant pour l'importation que pour l'exportation.-Établissement des postes aux lettres. - Projets de l'empereur Joseph II. Attention de diverses Cours fixée sur le commerce de la Mer-Noire.

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C'EST d'après le tarif indiqué dans le chapitre précédent, que fut acquittée la douane des cargaisons, d'entrée et de sortie des deux navires que j'avais expédiés de Marseille. La satisfaction que me fit éprouver leur heureuse arrivée à Cherson, et celle de plusieurs autres à Constantinople, me dédommagea des soucis et des peines auxquels j'étais livré depuis si long-temps.

J'avais eu à vaincre jusqu'à la répugnance et au dégoût des chefs de mon établissement pour Cherson et pour les Russes. Les circons

tances dans lesquelles ils avaient débuté, étaient tellement difficiles et décourageantes, qu'ils avaient balancé s'ils ne quitteraient pas le pays sans liquider nos affaires.

J'eus le bonheur de leur faire partager ma persévérance. On me marquait du département des affaires étrangères, pour soutenir et exciter de plus en plus mon émulation, que j'étais en mesure de faire la plus grande entreprise du siècle, en fait de commerce.

Mille actions de grâces soient rendues aux ministres, áux bons Français qui m'ont constamment aidé de leur pouvoir, de leur crédit et de leurs lumières! Qu'aurais-je fait sans eux, sans le véhicule puissant de correspondre à leurs bontés, sans le desir ardent de me rendre utile ?

Le mouvement que prenait mon commerce exigeait plus de célérité dans la navigation de mes bâtimens. Pour la rendre plus active, je me déterminai à acheter et expédier un gros allége ne tirant que six pieds d'eau, propre par sa construction au transport, entre Gloubok et Cherson, des cargaisons de mes navidont il faciliterait et accélérerait le débarquement et l'embarquement.

res,

J'étais très-empressé d'en voir arriver un chargé de marchandises de Russie ; j'eus cette satisfaction

satisfaction au mois de juin 1784. La cargai son consistait en chanvre, blé, suif, et en des essais de potasse, cire, miel, soie de porc, thé, graines de lin et de chanvre.

Dans le cours de cette même année 1784, je reçus de Cherson trois autres navires. Ils portaient du suif, du chanvre, du blé, du seigle, et des essais en millet, anis, pois, tabac, peaux de bœufs, de vaches et de

veaux.

La correspondance des villes de la MerNoire avec la Turquie, la Pologne et l'Allemagne avait exigé de nouveaux bureaux de poste sur les frontières méridionales de la Russie et de la Pologne. J'ai déjà dit qu'il en avait été établi sur les deux rives du Bog, l'un à Olviepol, par l'Impératrice, l'autre à Bohopol, par le roi de Pologne.

Quelque temps après, l'Empereur facilita de son côté cette correspondance générale, par l'établissement d'un courrier qui partait, trois fois par mois, de Czernowice, dans la Bukowine, pour Jassy.

Afin d'encourager ses sujets à se livrer à ce nouveau commerce, Joseph II avait auparavant réduit à cinq douzièmes pour cent les droits de sortie sur les marchandises fabriquées

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