portés de toute part à la connaissance du public (1).

Voici l'état des bâtimens des différentes nations entrés à Odessa et sortis de ce port

(1) Le commerce d'Odessa paraît desirer que l'on prévienne les longueurs de la visite des charriots chargés

A la distance de douze lieues environ d'Odessa, se trouve une île appelée île Hate, mais plus généralement Beresen, du nom d'une rivière qui se joint aux eaux du Niéper.

Cette île est éloignée de deux lieues environ d'Oczakow, dans la direction de l'ouest au sud-ouest, par rapport à cette ville placée à l'entrée du golfe auquel on a conservé le nom turc de Liman, et qui est formé par la réunion des rivières de Beresen, du Bog et du Niéper. Il en est fait mention dans le chapitre LV de cet Essai, intitulé: Observations nautiques sur la Mer-Noire. La situation de cette île est indiquée dans la plupart des cartes marines.

Elle est très-bien placée pour le commerce. Son port est spacieux; il pourrait con

de marchandises pour l'extérieur, et que leur expédition soit prompte.

Il se flatte que les relations établies, et déjà trèsactives entre le port d'Odessa et ceux de l'Asie, tels qu'Anapa, Sinope et Trébisonde, seront accrues par des importations en marchandises de la Perse et des Indes, propres à la consommation du pays, ou destinées pour les États de l'Allemagne, favorisées, les unes et les autres, par la franchise du port d'Odessa et par la liberté de leur transit sur son territoire.

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tenir un grand nombre de bâtimens ils y seraient à l'abri de presque tous les vents, et trouveraient à y mouiller jusqu'à la pro

fondeur de 20 brasses environ.

Les navires venant des ports turcs, communément réputés suspects, pourraient y faire les dix ou quinze premiers jours de quarantaine auxquels ils sont soumis à Odessa, avant de pouvoir entrer dans la rade, pour la terminer. L'île de Beresen serait alors pour Odessa ce que celle de Pomègue est pour Marseille.

Les avantages de sa position ont fait regretter à plusieurs navigateurs et commerçans qu'à l'époque de la fondation d'Odessa on n'eût pas cherché à en tirer parti.

Le voyage récent de l'empereur Alexandre dans les provinces méridionales de son Empire, à Odessa, à Cherson et dans la Tauride, formera une des époques remarquables de son règne. Les renseignemens de tous genres qu'il a recueillis à son passage font espérer diverses mesures d'administration, qui asseoiront sur des bases solides la prospérité de ces contrées, fruit précieux des conquêtes mémorables de la Russie sur l'empire Ottoman. Si les Turcs avaient pris quelque ombrage du voyage dans ces pays de

Catherine II en 1787, rassurés aujourd'hui par les sentimens de son successeur, ils n'ont entrevu dans sa course aucun sujet d'inquiétude politique.

Le souvenir de ce voyage sera principalement gravé dans le cœur des habitans d'Odessa. Pour le perpétuer, ils recourront probablement à des monumens dignes d'eux et de leur souverain; peut-être à celui dont les temps anciens et modernes fournissent plusieurs exemples, de changer le nom de leur ville contre celui d'Alexandrie, auquel serait ajouté le surnom du Pont - Euxin, ainsi qu'il a été pratiqué pour distinguer entre elles les différentes villes nommées Alexandrie.

Cet hommage, offert à l'empereur de Russie par ses sujets d'Odessa, ne pourrait-il pas être considéré comme le monument le plus propre à éterniser leur reconnaissance pour le grand nombre de bienfaits qu'il a répandus sur eux et sur les régions environnantes?

Après le départ de M. le duc de Richelieu

pour retourner en France, l'empereur Alexandre a nommé pour le remplacer, en qualité de gouverneur-général, M. le comte de Langeron, également Français. Ce nouveau gouverneur fait chérir et respecter son administration par les habitans de toute

nation qui forment la population d'Odessa (1). Il donne toute la suite desirable aux travaux commencés par son prédécesseur, fait exécuter avec zèle tous ceux que l'Empereur a ordonnés pendant son séjour dans cette ville, et s'empresse de l'en faire jouir.

L'importance de la ville d'Odessa pour le commerce des ports de la Méditerranée, m'a paru exiger d'entrer dans tous ces détails.

L'événement a justifié quelques-unes de mes conjectures. Le nombre des navires qui fréquentent les ports de la Mer-Noire augmente tous les ans. -Odessa en a reçu, en l'année 1819, cinq à six cents, et la majeure partie en est sortie chargée de blé.-Le commerce d'entrepôt s'y est beaucoup accru. - Il en est de même de la population; elle s'élève à présent de trente-cinq à quarante mille ames.La construction des maisons y est dans une

(1) La quantité de colons qui se sont établis à Cherson, à Odessa et dans les pays environnans, a exigé que le 22 mars 1819 il fût formé un comité de tutelle, dépendant du ministre de l'intérieur, pour l'administration des colons de la Russie méridionale.