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AVERTISSEMENT.

AVANT le traité de Kaïnardgy, conclu le 21 juillet 1774, entre la Turquie et la Russie, les ports de la Mer-Noire n'avaient de rapports de commerce qu'avec Constantinople et l'Archipel. La plupart des côtes de cette mer appartenaient au Grand-Seigneur, et les autres au khan de Crimée. Les vaisseaux ottomans pouvaient seuls les fréquenter, et naviguer dans la Mer-Noire et dans la mer d'Azow.

Le commerce des ports de ces deux mers consistait en denrées de toute espèce, nécessaires à l'approvisionnement de Constantinople. Cette capitale leur fournissait en échange diverses marchandises propres à leur consommation; mais comme la valeur de ces objets était très-inférieure à celle des importations, l'excédant était payé en espèces.

un

Ce commerce subsiste toujours autre plus important s'est ouvert pour ces

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contrées depuis le traité de Kaïnardgy. La Russie ayant obtenu de la Porte, par ce traité, la liberté de naviguer dans la Mer-Noire, concession à laquelle l'Autriche, ensuite la France et plusieurs autres puissances après elle, ont successivement participé, des relations commerciales et maritimes se sont établies entre les ports de la Mer-Noire et ceux de la Méditerranée : ils font aujourd'hui un échange respectif de leurs productions naturelles et d'industrie. Celles de la Russie et de la Pologne s'exportent directement de la Mer-Noire à la Méditerranée le canal de Constantinople, et trouvent un écoulement facile et avantageux par cette nouvelle route.

par

J'ai eu le bonheur de la frayer à l'industrie de mes compatriotes. J'ai été puissamment aidé dans cette entreprise par le Gouvernement. Il me fit partir de Constantinople en 1781, et voyager la Crimée, la Russie et la Pologne. Je ne pus toutefois commencer mes entreprises qu'en 1783.

dans

L'extension qu'ont successivement acquise le commerce et la navigation de la Mer-Noire, après le traité conclu à Paris le 25 juin 1802, entre la France et la Porte-Ottomane, traité par lequel l'entrée de la Mer-Noire a été accordée au pavillon français; mais surtout l'accroissement prodigieux qu'ils ont reçu depuis 1805, époque de la publication de cet Essai historique, et les événemens survenus dans cet intervalle, qui ont opéré tant de changemens dans ces deux branches considérables d'industrie, ont paru mériter d'être connus. Ils ont suggéré l'idée d'une seconde édition, qui renfermât dans un seul corps d'ouvrage tout ce qui paraîtrait susceptible de fixer l'attention, à partir du traité de Kaïnardgy en 1774.

J'ai joint aux notions que j'ai recueillies pendant mon voyage en Russie et en Pologne, et durant le cours de mes entreprises dans les ports et dans les provinces du midi de ces deux États, un tableau succinct de mes opérations, celui

des principaux événemens historiques qui intéressent ce nouveau commerce, un recueil d'observations sur la navigation de la Mer-Noire, et une carte topographique indiquant les différentes voies que prend le commerce de Russie par terre, en suivant le cours des fleuves et par mer, au nord et au midi de cet Empire.

Cette seconde édition se distingue de la première par quelques changemens et des additions assez nombreuses. Ils font connaître ce qui est parvenu de plus intéressant à ma connaissance depuis 1805, époque de la publication de cet Essai historique. J'ai ajouté à la fin de l'ouvrage quelques chapitres nouveaux.

Si ces diverses notions, si le précis que j'offre de mes travaux sont de quelque utilité aux navigateurs dans leur premier voyage, aux commerçans dans leurs premiers essais, l'objet de cet ouvrage sera rempli,

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