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Dít que c'est un gentilhomme tellement qualifié, et vivant si noblement et honorablement, qu'il n'y a gentilhomme en ces quartiers qui ne le connaisse ainsi qu'il fait, sachant qu'il est noble de nom et d'armes, et sorti de légitime mariage et d'ancienne tige de noblesse, pour être fils légitime et naturel de feu noble Jean de Fortia, aussi seigneur de Montréal, et de damoiselle Françoise de Seytres, de la maison de Caumont, vivans mariés ; et à l'occasion de sa terre et seigneurie de Montréal, est en Dauphiné, est sujet aux bans, 'arrière - bans, et assemblées de la noblesse dudit pays.

qui

Interrogé s'il a connu lesdits feu Jean de Fortia, et damoiselle Françoise de Seytres, vivants mariés, aïeu! et aïeule paternels dudit présenté, s'ils étaient nobles, et des qualités susdites?

Dit les avoir vus et connus tous deux, lesquels vivaient fort noblement etétaient nobles de nom et d'armes, sortis de maisons et tiges anciennes de noblesse, comme étant ledit feu sieur de Montréal, fils légitime et naturel de feu nobles Marc de Fortia, et de damoiselle Jeanne des Henriques, vivants mariés ; et ladite damoiselle de Seytres étant fille légitime et naturelle de feu noble Louis de Seytres, seigneur de Caumont, et damoiselle Marguerite de Berton, de la maison de Crillon, vivants mariés, duquel mariage est sorti monsieur, frère Christophle de Seytres - Caumont, chevalier dudit ordre, à présent commandeur d'Argenteux, propre frère de ladite demoiselle.

Interrogé sur la noblesse, légitimité et autres qualités desdits feu Marc de Fortia et damoiselle Jeanne des Henriques, vivants mariés, ensemble de Louis de Seytres, sieur de Caumont, et damoiselle Marguerite de Berton, aussi mariés, bisaïeuls et bisaïeules, respectivement du côté paternel dudit présenté ?

Dit ne se ressouvenir point d'avoir vu en vie ledit feu sieur de Fortia,ni moins ladite damoiselle des Henriques, sa femme,mais bien d'avoir toujours ouï dire qu'ils avaient

noblement vécu et étaient nobles de nom et d'armes, et sortis de maison et famille nobles et anciennes, se ressouvenant d'avoir vu et connu deux de leurs autres fils, l'un nommé Gilles de Fortia, qui était seigneur d'Urban, et l'autre appelé Pol de Fortia, qui était seigneur de Piles, mestre de camp de la cavalerie étrangère de France, et commandant du château d'lf: et quant auxdits Louis de Seytres, sieur de Caumont et damoiselle Marguerite de Berton, aussi mariés, il a mémoire de les avoir vus et connus, qui vivaient fort noblement et honorablement, et étaient nobles de nom et d'armes, sortis de maison et famille nobles et anciennes, de toutes lesquelles il y a des chevaliers de notre ordre.

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Interrogé s'il a connu ladite damoiselle Catherine de la Salé, dame de la Garde, mère dudit présenté, si elle était noble de nom et d'armes, si vivait noblement et était sortie d'ancienne maison et tiges de noblesse ?

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Dit l'avoir vue et connue pour une fort sage et vertueuse dame, laquelle vivait fort noblement et honorablement, et était sortie de très-ancienne tige et famille de noblesse et de légitime mariage d'entre feu messire Clément de la Sale, seigneur de la Garde, et dame Marguerite de Brancas, vivants mariés, aïeul et aïeule maternels dudit présenté.

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Interrogé s'il a connu lesdits aïeul et aïeule maternels dudit présenté, s'ils étaient nobles et des qualités susdites?

Dit les avoir vus et connus, lesquels étaient tous deux nobles de nom et d'armes, issus de maisons puissantes et fort relevées, et vivaient fort noblement et splendidement, ayant vu ledit sieur de la Garde, premier consul de cette ville d'Avignon, à laquelle charge on ne met que des principaux et plus signalés gentilshommes de ce pays, ayant outre ce exercé plusieurs belles et honorables charges, même commandé des régiments pour le ser

vice du roi ; et était ledit sieur de la Garde, fils légitime et naturel de feu autre Clément de la Sale, aussi seigneur de la Garde, et de dame Anne de Beaux, mariés; et ladite dame de Brancas était fille légitime et naturelle de feu messire Animon de Brancas, chevalier de l'ordre du roi, baron d'Oize, seigneur de Maubec et autres et de dame Catherine de Joyeuse aussi

places,

mariés.

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Interrogé sur la noblesse, légitimité et autres qualités desdits feu Clément de la Sale, seigneur de la Garde, et dame Anne de Beaux, mariés; ensemble de Auimon de Brancas, seigneur et baron d'Oise, et dame Catherine de Joyeuse, aussi mariés, bisaïeul et bisaïeule respectiment du côté maternel, desdits présentés ?

Dit n'avoir pas mémoire d'avoir vu en vie ledit feu seigneur de la Garde et sa femme, néanmoins qu'il sait fort bien pour l'avoir toujours ainsi ouï dire, qu'ils étaient nobles de nom et d'armes, sortis de maison et famille fort noble et ancienne, et qu'ils avaient toujours fort noblement vécu; et quant auxdits feus seigneur d'Oize et dame Catherine de Joyeuse, aussi mariés, se ressouvient fort bien de les avoir vus vivants, qui étaient personnes fort puissantes et relevées et sortis de maisons grandement nobles et anciennes, même que de leur mariage sont sortis le feu seigneur de Villars, grand amiral de France et gouverneur de Normandie, et messire Georges de Brancas, à présent duc de Villars: et ladite dame Joyeuse (1) était tante paternelle de feu illustrissime cardinal duc de Joyeuse, du seigneur duc de Bouchage, maréchal de France (2), et de monsieur

(1) Elle était fille de Jean de Joyeuse, seigneur de SaintSauveur, et de Françoise de Voisins, baronne d'Arques. (Voyez le grand Dictionnaire historique, par Moréri; Paris, 1759, tome VI, pag. 390.)

(2) Epoux de Marguerite de Lorraine, sœur puinée de la reine Louise, en sorte que le duc de Bouchage, Anne de Joyeuse, était beau-frère du roi de France Henri III.

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d'Arques, si bien que par ce moyen, ladite feue dame de la Sale, mère du présenté, se trouve proche parente de madame la duchesse de Guise, comme étant fille dudit feu seigneur duc de Bouchage.

Interrogé s'il sait que aux tiges et races tant paternelles que maternelles dudit présenté, y ait jamais eu' aucun atteint d'erreur mahométane, JUIVE, ou ma ranne ?

Dit être CERTAIN qu'aucune desdites tiges et familles ne sont jamais été contaminées de telles erreurs.

Interrogé s'il connaît les armoiries et enseignes des quatre maisons et familles d'où ledit présenté est issu, et si sont bonnes et anciennes ?

Dit les bien connaître, et que les armes de la maison de Fortia sont, une tour ronde sur un rocher, le tout d'or, crénelée et maçonnée de sable en champ d'azur ; que les armes de la maison de Seytres sont d'or à un lion rampant de gueules, traversé d'une bande de sable chargée de trois coquilles d'argent; écartelées de gueules et une aigle déployée d'argent: quant à celles de la maison de la Sale, sont lozangées d'argent et de gueules au chef d'argent, chargé d'une étoile d'azur et de deux lézards de sinople; et pour les armes de la maison de Brancas, sont un pal d'argent chargé de trois tours de gueules, soutenu par quatre pates de lion d'or, le tout dans un écu d'azur dentelé d'argent et de gueules; toutes lesquelles armes sont bonnes et bien blasonnées, et ont de toute ancienneté appartenu auxdites maisons et familles.

Interrogé s'il sait que ledit sieur de Montréal détienne injustement aucunes-terres, possessions, juridictions ou autres biens de notre ordre ?

Dit n'avoir jamais ne ni ouï dire qu'il détienne injus→ tement dudit ordre ni d'autre.

Interrogé s'il est parent ou allié dudit présenté, et s'il fait cette déposition pour aucune affection ou amitié particulière?

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A dit que non, mais le contenu de sa déposition être véritable et s'est soussigné Louis de Merles; le chevalier de Limiers, commandeur de Milhau; le chevalier de Paris; Reybaud, notaire et secrétaire: ainsi signés.

Au sortir de la maison dudit sieur de Beauchamps, nousdits commissaires accompagnés dudit maître Reybaud, notaire et secrétaire, nous serions aussi secrétement et d'office acheminés à la maison de noble Charles de Donis, écuyer, citoyen dudit Avignon, où l'aurions trouvé en personne et fait entendre le contenu de notrecommission, moyennant serment qu'avons exigé de lui sur les saints évangiles de Dieu, de dire et déposer vérité sur ce qu'il serait par nous enquis: ce fait, l'aurions interrogé comme s' s'ensuit.

Déposition de noble Charles de Donis, écuyer, citoyen et habitant d'Avignon, âgé de soixante-trois ans ou environ.

Premièrement interrogé s'il connaît Laurens de Fortia, présenté et nommé en notre commission, s'il est noble de nom et d'armes, extrait de légitime mariage et d'ancienne tige de noblesse, s'il est né et baptisé dans les limites du grand prieuré de Saint-Gilles, et de quel âge il est ?

Dit connaître ledit présenté, lequel est encore fort jeune, pouvant avoir environ sept à huit ans, témoignant, à son aspect, d'être, avec le tems, brave et accompli gentilhomme, étant, au surplus, noble de nom et d'armes, sorti d'anciennes maisons et tiges de noblesse, et de légitime mariage d'entre messire Pol de Fortia, seigneur de Montréal, et de feue demoiselle Catherine de la Sale, vivant dame de la Garde, sa femme, habitants audit Avignon, né et baptisé au lieu de Bédarrides, distant deux petites lieues dudit Avi

gnon.

Interrogé s'il connaît ledit messire Pol de Fortia, seigneur de Montréal, père, s'il est noble de nom et

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