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affaires indiennes. Après une série de déplorables conflits, dont la conclusion, bien qu'honorable pour les braves soldats qui l'ont accomplie, ne saurait amoindrir le regret que doivent nous inspirer ces évènements, nous sommes maintenant en paix avec toutes les tribus indiennes sur nos frontières. Conserver cette paix par une politique juste et humaine sera l'objet de nos constants efforts.

Quoi que l'on puisse dire de leur caractère et de leurs penchants sauvages, comme aussi de la difficulté d'introduire parmi eux les habitudes de la vie civilisée, et des obstacles qu'ils ont opposés à la civilisation dans certaines parties du Pays, les Indiens ont certainement droit a notre sympathie et à un respect consciencieux de notre part pour leurs appels à notre sens de justice. Ils étaient les occupants originaires du sol que nous possédons aujourd'hui. Ils ont été refoulés de place en place. L'argent qui leur a été payé dans certains cas, en compensation de ce qui leur appartenait, les a laissés pauvres pour la plupart. Quand ils s'étaient établis sur des terres qui leur avaient été assignées par traité, et qu'ils commençaient à se soutenir par leur travail, ils ont été rudement expulsés et rejetés dans le désert sauvage, Beaucoup de nos guerres indiennes, sinon toutes, ont eu leur origine dans des promesses violées et dans des actes d'injustice de notre part, et l'avancement des Indiens dans la civilisation a été lent parce que le traitement qu'ils ont reçu n'a pas permis qu'il fût plus rapide et plus général.

Nous ne pouvons nous attendre à ce qu'il progressent et à ce qu'ils suivent notre direction, à moins que nous ne leur tenions parole, que nous ne respections les droits qu'ils possèdent, et qu'au lieu de leur enlever leurs avantages, nous ne leur tendions une main secourable. J'approuve entièrement la politique indienne esquissée dans les rapports du Secrétaire de l'intérieur et du commissaire des affaires indiennes. La fidèle exécution de nos promesses est la première condition de la bonne intelligence avec les Indiens. Je ne puis trop instamment recommander au Congrès qu'il soit pris des dispositions promptes et libérales pour l'exécution consciencieuse de tous les engagements contractés par le Gouvernement envers les Tribus indiennes.

Refuser les moyens nécessaires pour l'exécution d'une promesse est toujourss une fausse économie, sujette à amener des conséquences désastreuses. Le plus grand soin est recommandé afin de fournir aux Indiens établis dans leurs réserves des bestiaux et des instruments d'agriculture, et de les aider dans tous les efforts qu'ils peuvent faire pour se soutenir par eux-mêmes, de même afin d'instituer et d'entretenir des écoles qui les amènent sous l'influence de la civilisation.

Je ne vois aucune raison pour que les Indiens capables de donner

la preuve qu'ils ont par leur travail soutenu leurs familles pendant un certain nombre d'années ne fussent pas admis au bénéfice de la loi de Homestead et aux privilèges du titre de citoyen, et je recommande le passage d'une loi à cet effet. Ce sera un acte de justice en même temps qu'une mesure d'encouragement.

Des efforts sérieux sont faits pour purifier le service indien de manière à ce que chaque dollar alloué par le Congrès soit, appliqué directement au profit des Indiens auxquels il est destiné. Ces efforts auront mon ferme appui. Avec un service amélioré et toute espèce d'encouragement offert aux Indiens pour améliorer leur condition ét les élever à l'échelle de la civilisation, nous pouvons espérer accomplir une œuvre utile pour eux et pour nous-mêmes.

ÉDUCATION POPULAIRE

On ne met plus en question la sagesse d'une législation de la part du Congrès, pour concourir avec les États à l'éducation du peuple entier dans les branches d'instruction qui sont enseignées dans les écoles publiques du Pays. Le jugement intelligent du Pays va plus loin, et regarde comme constitutionnel et opportun que le Gouvernement étende à l'instruction technique et supérieure telle assistance qui peut être jugée essentielle à l'intérêt général et à notre position parmi les Nations éclairées et civilisées du Globe. Le règlement final de toutes les questions d'avenir, soit en matière d'administration ou de défense, de sentiment national, dépend de la vertu et de l'intelligence du peuple.

On espérerait vainement le succès d'un Gouvernement libre sans les moyens de cultiver l'intelligence de ceux qui sont la source du pouvoir. Il n'y a pas moins d'un septième de la population électorale de notre Pays qui ne sait encore ni lire ni écrire. Il est encourageant d'observer, parallèlement avec le développement des sentiments fraternels dans les États où existait jadis l'esclavage, des symptômes d'intérêt pour l'éducation universelle, et je serai heureux de donner mon approbation à toute mesure qui pourra être prise par le Congrès dans le but de compléter, avec l'assistance nationale, les systèmes locaux d'éducation dans ces États, de même; que dans tous les États, sans distinction.

Ayant déjà appelé votre attention sur les besoins du district de Colombie relativement au système des écoles publiques, j'ajouterai que je crois désirable, non pas tant pour les besoins locaux du district que pour les bénéfices importants et durables du Pays entier, que ce système soit couronné par une université digne, sous tous les rapports,

de la capitale nationale, afin de réaliser les chères espérances de Washington sur ce sujet. Je recommande aussi instamment la requête des régents de l'Institut Smithsonian, qu'une allocation convenable soit accordée pour l'établissement et l'administration d'un musée national sous leur surveillance. La requête de pourvoir au maintien et à l'agrandissement de la bibliothèque du Congrès à également une importance nationale.

Comme dépôt de toutes publications et de tous documents ayant acquis droit de propriété littéraire, cette bibliothèque est devenue trop à l'étroit, et l'on recommande la construction, sur tel emplacement qui sera approuvé par le jugement du Congrès, d'une bibliothèque à l'épreuve du feu, pour conserver les trésors et accroître l'utilité de cette précieuse collection. Je recommande en outre une législation de nature à faire servir à l'instruction, autant que le permettra le service public, les cabinets ou musées d'inventions, de chirurgie, d'éducation, agriculture, et autres collections qui sont la propriété du Gouvernement national.

La capitale de la Nation devrait être quelque chose de plus qu'un simple centre politique. Nous devrions profiter de toutes les facilités que la Providence à mises à notre portée pour développer l'instruction générale du peuple et pour accroître les conditions les plus favorables au succès et à la perpétuité de nos institutions.

3 décembre 1877.

R. B. HAYES

Italie.

DÉPÊCHE DU GÉNÉRAL CIALDINI, AMBASSADEUR D'ITALIE A PARIS AU DUC DECAZES, MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES DE FRANCE, AU SUJET DU TRAITÉ DE COMMERCE DU 17 JUILLET 1863, ENTRE LA FRANCE ET L'ITALIE DATÉE DU 12 DÉCEMBRE 1877.

Monsieur le Ministre,

En vertu de l'accord constaté par les lettres qui ont été échangées entre le prédécesseur de Votre Excellence et moi, en date du 26 avril 1877, la durée du Traité de commerce du 17 janvier 1863 (1) et de la Convention de navigation du 13 juin 1862 (2), actuellement en vigueur entre l'Italie et la France, a été prorogée jusqu'au 31 décembre de (1) Voir Archives 1864, t. III, p. 247.

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l'année courante. Bien que les deux Gouvernements, animés du même désir, aient déja soumis a l'approbation législative le nouveau Traité signé à Paris le 16 juillet dernier, et qu'il y ait, par conséquent, lieu d'espérer sa mise en vigueur très prochaine, l'échéance de l'ancien Traité est désormais trop imminente pour permettre d'attendre jusque-là. Conformément aux instructions que je viens de recevoir du Gouvernement du Roi, j'ai, par suite, l'honneur de proposer à Votre Excellence de proroger le Traité de commerce du 17 janvier 1863 et la Convention de navigation du 13 juin 1862 jusqu'au 1er avril 1878, pour le cas où il ne serait pas possible de mettre en vigueur avant cette date le nouveau Traité signè à Paris le 6 juillet 1877. Si le Gouvernement français adhère à cette proposition, je prie Votre Excellence de vouloir bien considérer cette lettre comme engageant le Gouvernement de S. M. dans ce sens et de me répondre par un engagement pareil.

Signé: CIALDINI.

France.

MESSAGE DU MARÉCHAL DE MAC-MAHON, PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE, LU AUX CHAMBRES LE 14 DÉCEMBRE 1877

Messieurs les Sénateurs,

Messieurs les Députés,

Les élections du 14 octobre ont affirmé une fois de plus la confiance du Pays dans les institutions républicaines.

Pour obéir aux règles parlementaires, j'ai formé un cabinet choisi dans les deux Chambres, composé d'hommes résolus à défendre et à maintenir ces institutions par la pratique sincère des lois constitutionnelles.

L'intérêt du Pays exige que la crise que nous traversons soit apaisée; il exige avec non moins de force qu'elle ne se renouvelle pas. L'exercice du droit de dissolution n'est, en effet, ¡qu'un mode de con.. sultation suprême auprès d'un juge sans appel, et ne saurait être érigé en système de Gouvernement. J'ai cru devoir user de ce droit, et je me conforme à la réponse du Pays.

La Constitution de 1875 a fondé une Républiqué parlementaire en établissant mon irresponsabilité, tandis qu'elle a institué la responsabilité solidaire et individuelle des ministres.

Ainsi sont déterminés nos devoirs et nos droits respectifs. L'indépendance des ministres est la condition de leur responsabilité.

Ces principes tirés de la Constitution sont ceux de mon Gouverne

ment.

La fin de cette crise sera le point de départ d'une nouvelle ère de prospérité.

Tous les pouvoirs publics concourront à en favoriser le développement. L'accord établi entre le Sénat et la Chambre des députés assurée désormais d'arriver régulièrement au terme de son mandat permettra d'achever les grands travaux législatifs que l'intérêt public réclame.

L'Exposition universelle va s'ouvrir; le commerce et l'industrie vont prendre un nouvel essor, et nous offrirons au monde un nouveau témoignage de la vitalité de notre Pays, qui s'est toujours relevé par le travail, par l'épargne et par son profond attachement aux idées de conservation, d'ordre et de liberté.

Maréchal DE MAC MAHON,
duc DE MAGENTA.

France.

DÉPÊCHE DE M. WADDINGTON AU GÉNÉRAL CIALDINI AMBASSADEUR D'ITALIE A PARIS, RELATIVE A LA PROROGATION DU TRAITÉ DE COMMERCE DU 17 JUILLET 1863 ET DE LA CONVENTION DE NAVIGATION DU 13 JUIN 1862, EN DATE DU 20 DÉCEMBRE 1877.

Monsieur l'Ambassadeur,

Paris, le 20 décembre 1877.

Par une lettre adressée à mon prédécesseur le 12 de ce mois, Votre Excellence a proposé, au nom de son Gouvernement, de proroger de nouveau, jusqu'au 1er avril prochain, le Traité de commerce du 17 janvier 1863 (1) et la Convention de navigation du 13 juin 1862 (2), qui doivent continuer à régir les rapports commerciaux et maritimes entre la France et l'Italie, en attendant la ratification du Traité signé à Paris le 6 juillet de cette année. Vous avez en même temps déclaré que cette lettre devait être considérée comme engageant formellement le Gouvernement de S. M. le Roi d'Italie.

En vous donnant acte de cette communication, je m'empresse, Monsieur l'Ambassadeur, de déclarer, de mon côté, que le Gouvernement de la Républiquo s'engage également à proroger jusqu'au (1) Voir Archives, 1864, t. III, p. 247.

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