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Italie. DÉPÊCHE DE M. DEPRETIS AUX MEMBRES DU CORPS DIPLOMATIQUE ACCRÉDITÉ A ROME ANNONÇANT L'AVÈNEMENT AU TRÔNE DU ROI HUMBERT 1o, DATÉE DU 10 JANVIER 1878.

En vertu de la Constitution du Royaume, S. A. R. le Prince Humbert succède à son illustre père.

En annonçant à Votre Excellence ce double évènement, que je la prie de porter à la connaissancede son Gouvernement, j'ai l'hon

neur,

etc.

DEPRETIS.

Grande-Bretagne.

DISCOURS PRONONCÉ PAR LA REINE VICTORIA A L'OUVERTURE DU PARLEMENT LE 17 JANVIER 1878.

Milords et Messieurs,

J'ai jugé à propos de vous convoquer avant l'époque habituelle de votre réunion, afin de vous faire connaître les efforts que j'ai faits pour mettre un terme à la guerre qui ravage en ce moment la partie orientale de l'Europe et l'Arménie, et d'obtenir l'avis et l'assistance de mon Parlement dans l'état actuel des affaires publiques.

Vous savez qu'après m'être en vain efforcée d'empêcher cette guerre, j'ai declaré que j'avais l'intention d'observer la neutralité, dans co différend que je regrettais, mais que je n'avais pu écarter, tant que les intérêts de mes États, précisés par mon Gouvernement, ne seraient exposés à aucun danger. J'ai fait savoir en même temps que je désirais sérieusement profiter de toute occasion qui pourrait se présenter pour essayer d'amener une solution pacifique des questions qui divisent les Puissances belligérantes.

Les succès obtenus par les armées russes en Europe et en Asie ont convaincu la Porte de la nécessité d'essayer de mettre fin à des hostilités qui causent d'immenses souffrances à ses sujets. En conséquence, le Gouvernement du Sultan a fait appel aux bons offices des Puissances neutres cosignataires des Traités relatifs à l'Empire ottoman. La plupart des Puissances auxquelles cet appel a été adressé n'ont pas cru devoir satisfaire à cette demande et ont communiqué cet avis à la Porte.

La Porte, alors, a résolu d'adresser un appel séparé à mon Gouvernement, et j'ai aussitôt consenti à m'informer auprès de l'Empereur

de Russie si Sa Majesté Impériale accueillerait des ouvertures en vue de la paix.

L'Empereur, dans sa réponse, a exprimé son plus sincère désir de voir se conclure la paix, et a fait connaître en même temps son opinion sur la procédure à suivre pour atteindre ce but.

Des négociations ont eu lieu à ce sujet entre le Gouvernement de la Russie et la Turquie par mon intermédiaire, et j'ai la sérieuse confiance que ces négociations peuvent amener finalement une solution pacifique des questions en litige et la fin de la guerre. Aucun effort ne sera épargné par moi pour amener ce résultat.

Jusqu'à présent, et tant que les opérations de guerre ont progressé, aucun des belligèrants n'a enfreint les conditions sur lesquelles est basée ma neutralité; je suis très disposée à croire que les deux Parties sont également désireuses de les respecter autant que cela leur sera possible.

Tant que ces conditions ne seront pas enfreintes, mon attitude restera la même, mais je ne puis me dissimuler à moi-même que, si les hostilités devaient malheureusement se prolonger, quelque circonstance imprévue pourrait me faire un devoir d'adopter certaines mesures de précaution. Ces mesures ne pourraient pas être prises d'une manière efficace sans qu'on y fût convenablement préparé. J'ai donc confiance dans la libéralité de mon Parlement, et je compte qu'il me fournira les moyens nécessaires pour obtenir ce résultat.

Les documents relatifs à cette affaire seront placés sans retard sous vos yeux.

Mes relations avec toutes les Puissances étrangères continuent d'être amicales.

Je suis heureuse que la terrible famine qui a ravagé l'Inde méridionale soit près de toucher à son terme. Des efforts vaillants et efficaces ont été faits par mon Gouvernement local en vue de soulager les souffrances de la population. Dans l'accomplissement de ce devoir, il a été puissamment secondé par le généreux concours de mon Peuple tant dans la Grande-Bretagne que dans nos colonies.

J'ai ordonné qu'une enquête fût faite sur les mesures les plus propres à diminuer dans l'avenir le danger de telles calamités.

La situation des affaires indigènes dans l'Afrique méridionale m'a causé dernièrement quelque anxiété et à réclamé la vigilante attention de mon Gouvernement. J'ai pensé qu'il était utile de renforcer mes troupes dans cette partie de mon Empire. J'ai la confiance qu'un arrangement amiable et satisfaisant de toutes les difficultés pourra être promptement conciu.

Messieurs de la chambre des Communes,

J'ai fait préparer le budget de l'année pour vous être présenté sans retard.

Milords et Messieurs,

Il vous sera présenté un bill relatif à l'administration des comtés, et votre attention sera de nouveau appelée sur l'exécution de la loi sur les factoreries et sur la juridiction sommaire des magistrats.

Vous serez appelés, dès le commencement de votre session, à examiner un bill relatif à la question de la peste bovine en Angleterre.

Les questions ayant trait aux routes et aux ponts en Écosse, ainsi qu'aux écoles et aux hôpitaux d'Écosse recevant des subsides, vous seront également soumises.

Votre attention sera appelée sur la question de l'enseignement secondaire en Irlande, et sur la loi du grand jury dans ce pays. Entre autres mesures tendantes à la modification de cette loi, il vous sera soumis un bill destiné à simplifier et à réunir en un seul corps toutes les lois et la procédure relatives aux délits poursuivables.

Je recommande ces questions à votre plus sérieuse attention, etje prie le Tout- Puissant de bénir et de guider vos délibérations.

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DISCOURS PRONONCÉ PAR LE ROI A L'OUVERTURE DE LA
DIETE LE 17 JANVIER 1878.

Messieurs,

Pendant l'année qui vient de s'écouler, la divine Providence nous a de nouveau préservés de malheurs graves, tandis que d'autres parties de l'Europe ont été éprouvées par des agitations soit à l'extérieur soit à l'intérieur. Toutefois, les troubles dans quelques contrées ont été le théatre n'ont pu nous laisser complètement intacts. La conséquence en est que notre Pays, dont le développement dans toutes les directions se poursuit avec rapidité, doit en ce moment subir l'épreuve de circonstances moins favorables. Cette situation nous impose de la prudence.

Nos relations avec toutes les Puissances étrangères continuent à être des plus amicales. Je ne me suis point trouvé dont l'obligation de ma

servir du crédit mis à ma disposition en vue du maintien de la neutralité.

La conservation de notre unique colonie n'ayant pu être d'aucune utilité ni pour elle ni pour nous, j'ai, sur la demande de la Diète et avec le consentement de la population de Saint-Barthélemy, conclu avec le Gouvernement français un traîté sur la rétrocession de l'île à son ancienne métropole. Ce Traité se trouve en ce moment soumis à l'approbation des Chambres françaises. Vous partagez, j'en ai la conviction, les vœux que je forme pour la prospérité des fidèles sujets qui, d'après toute probalité, vont ainsi cesser d'appartenir à la Couronne de Suède.

Connaissant la diversité des vues qui régnait parmi vous au sujet des bases de l'organisation de notre défense nationale, j'ai demandé pendant la dernière session, votre concours à des mesures qui d'après ma manière de voir, pouvaient rallier toutes les opinions. Je regrette que ce projet n'ait pu obtenir le consentement de la Diète. Des luttes d'opinions ultérieures paraissent inévitables avant qu'on puisse parvenir à cette unanimité de vues sans laquelle le grand but - le renforcement de la défense nationale ne saurait être atteint.

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Je vous proposerai de poursuivre la réorganisation des administrations centrales, et je vous inviterai également à régler sans délai, pendant la présente session, les administrations provinciales, en accordant aux employés de ces administrations, d'une si grande importance pour l'État, une augmentation d'appointements bien nécessaire.

La Diète ayant demandé, pendant une session antérieure, la réorganisation du service du transport des voyageurs, je vous soumettrai un projet y relatif. Les mesures que je vous proposerai sont de nature à diminuer essentiellement les inconvénients de cette charge qui frappe si inégalement.

Dans plusieurs branches de la législation, de nouvelles lois sont en voie de préparation; mais le temps n'a pas suffi pour l'élaboration complète des plus importantes d'entre elles, qui par conséquent ne pourront être actuellement l'objet d'une proposition de ma part.

En déclarant ouverte la présente session, je vous renouvelle, Messieurs, l'assurance de mon affection et de ma bienveillance.

Saint-Siège.

PROTESTATION ADRESSÉE PAR LE CARDINAL SIMEONI AUX MEMBRES DU CORPS DIPLOMATIQUE ACCRÉDITÉ AUPRÈS DU SAINTSIÈGE, A L'OCCASION DE L'AVÈNEMENT AU TRỐNĖ DU ROI HUMBERT 1"

A Son Excellence.....

Du Palais du Vatican le 17 janvier 1878.

Se souvenant du devoir sacré qui lui incombe de sauvegarder les droits imprescriptibles du Saint-Siège, le Souverain Pontife a toujours eu soin de réclamer contre les entreprises sacrilèges qui ont été successivement consommées par le Gouvernement subalpin au détriment du pouvoir temporel de ce même Saint-Siège,

Parmi les réclamations de ce genre, il faut spécialement rappeler, en vue de la gravité des circonstances qui les provoquérent, les notes adressées par ordre de Sa Sainteté au Corps diplomatique: le 24 mars 1860 contre l'annexion des Romagnes au Piémont; les 18 (1) et 24 septembre de la même année, à l'occasion de la violente invasion des Marches et de l'Ombrie; le 15 avril 1861 (2), lorsque le feu Roi Victor Emmanuel prit le titre de Roi d'Italie; enfin, le 20 septembre 1870 (3), date de la néfaste occupation de Rome.

Ces solennelles protestations restent toujours en pleine vigueur, et le cours des années, loin d'en atténuer la force, en a confirmé au contraire toute la justice et la nécessité, attendu qu'une triste expérience a manifesté combien d'obstacles le Saint-Père a rencontrés dans l'exercice de son ministère apostolique depuis le moment ou il a été dépouillé de ses États.

Cela exposé, et puisque maintenant, à la mort du Roi susnommé, son fils aîné, en assumant le titre de Roi d'Italie par un manifeste solennel et public, a prétendu sanctionner la spolation déjà consommée, il n'est pas possible pour le Saint-Siège de garder un silence dont quelques-uns pourraient tirer, peut-être, de fausses déductions et une signification impropre. Pour ces motifs, et aussi afin d'appeler de nouveau l'attention des puissances sur les très-dures conditions, où l'Église continue de se trouver, Sa Sainteté a ordonné au soussigné cardinal secrétaire d'État de protester et de réclamer de

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