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rechef dans le but de maintenir intact, contre l'inique spoliation, le droit de l'Église sur ses très-anciens domaines, destinés par la divine providence à assurer l'indépendance des pontifes romains, la pleine liberté de leur ministère apostolique, la paix et la tranquillité des catholiques répandus dans le monde entier.

C'est pourquoi le soussigné, exécutant les ordres de Sa Sainteté, émet les plus amples et formelles protestations contre le fait susénoncé et contre la confirmation que, par ce fait, on entend donner aux usurpations déjà commises au détriment du Saint-Siège.

En priant Votre Excellence de porter ces protestations à la connaissance de son Gouvernement, le soussignè profite de cette occasion pour confirmer les sentiments de sa considération distinguée. Signé: JEAN, Cardinal SIMEONI.

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Italie. DISCOURS PRONONCÉ PAR LE ROI HUMBERT 1 AU PARLEMENT LORS DE SA PRESTATION DE SERMENT LE 19 JANVIER 1878

Les paroles que, dans les premiers moments de ma douleur, j'ai adressées à mon peuple, je viens aujourd'hui les répéter devant ses représentants. Je me sens encouragé à reprendre les devoirs que m'impose ma situation en voyant combien le deuil de ma maison a trouvé un sincère écho dans le pays tout entier.

La mémoire bénie du roi libérateur a fait, de toutes les familles italiennes, une seule famille. Une si grande unanimité de sentiments a été un soulagement pour ma chère épouse qui élévera notre fils bien aimé en l'encourageant à suivre les exemples glorieux de son illustre aïeul.

Dans ce deuil inattendu de l'Italie, ont été également une consolation pour nous, la part que l'Europe a prise à notre douleur, jet la présence des augustes princes et des illustres personnages étrangers qui est venue donner une signification solennelle aux honneurs rendus, dans la capitale du royaume, à notre premier roi,

Ces gages de respect et de sympathie sont une nouvelle consécration du droit italien.

Je dois en exprimer ici ma profonde reconnaissance. Ils confirment cette conviction que l'Italie, libre et une, est une garantie de paix et de progrès. C'est à nous de conserver au pays une situation si élevée Nous sommes depuis longtemps familiarisés avec les difficultés de la vié publique.

De combien d'utiles enseignements, en effet, ne sont-elles pas rem

plies ces trente dernières années de notre histoire nationale qui, par leurs vicissitudes, leurs malheurs immérités et les retours de la fortune, résument à elles seules l'histoire de plusieurs siècles? En acceptant la haute mission qui m'est imposée, je puise dans cette pensée toute ma confiance.

L'Italie qui a su comprendre Victor-Emmanuel, me prouve aujourd'hui la vérité des enseignements de mon glorieux pére: que le respect religieux des libres institutions est la garantie la plus sûre contre tous les dangers.

Telle est la foi de ma maison. C'est cette foi qui fera ma force.

Fidèle à la volonté de la nation, le Parlement me guidera dans les commencements de mon règne, avec la loyauté d'intention que le grand roi, dont tous honorent la mémoire, a su inspirer même au milieu des vives compétitions des partis et du conflit inévitable des opinions.

La sincérité des intentions, la concorde dans l'amour de la patrie tels seront, j'en suis sûr, les soutiens que je trouverai dans le chemin difficile que nous allons parcourir ensemble, et au bout duquel il n'y a pour moi d'autre ambition que celle de mériter cet éloge: Il a été digne de son père!

Norwége.

DISCOURS PRONONCÉ PAR LE ROI OSCAR A L'OUVERTURE DU VINGT-SEPTIÈME STORTHING DE NORWEGE LE 4 FÉVRIER 1878

Messieurs,

Depuis la dernière session du Storthing, les rapports amicaux subsistant entre les Royaumes-Unis et toutes les puissances étrangères n'ont subi aueun changement. Mais, quoique nous n'ayons pas été atteints par les complications politiques des temps présents, la gêne dans les affaires et le commerce, laquelle s'est fait sentir dans le reste de l'Europe, n'a pu être sans influence sur plusieurs de nos branches d'industrie, qui par conséquent ont dù travailler dans des conditions peu favorables. En outre, la dernière récolte a été moins bonne presque dans tout le pays. Il est vrai que les revenus de l'État ont continué à donner a peu près les chiffres habituels; mais le développement de la société se poursuivant à tous les égards, et de fortes sommes étant notamment réclamées pour l'achèvement des chemins de fer actuellement en voie de construction pour le compte de l'État, le besoin d'une augmentation des ressources budgétaires s'est fait sentir d'une manière impérieuse.

En outre du projet tendant à cet effet, que j'avais soumis au Storthing précédent, vous serez saisis d'un projet d'impôt sur le revenu. En présence de la question de savoir si le pays devra, après un intervalle de quarante ans, accepter de nouveau la charge d'un impôt direct, nous devons reconnaître, comme un bienfait de la divine Providence, que la nécessité ne s'en est pas imposée par suite d'une interruption quelconque dans le développement pacifique dont il nous a été permis de jouir durant une si longue série d'années, mais qu'il en faut attribuer la cause uniquement aux efforts pour assurer à la patrie, sur une échelle toujours plus large, sa part du progrès qui caractérise notre époque.

J'ai été heureux de pouvoir inaugurer en personne, l'automne dernier, le chemin de fer qui, passant par les montagnes de Dovre, relie deux des parties principales du pays. Une autre voie ferrée d'une importance moins grande, celle entre Stavanger et Egersund, sera ouverte dans le courant de ce mois. Pour ce qui regarde la construction des travaux considérables qui se poursuivent en ce moment dans différentes parties du pays, ainsi que les sommes qui devront y être allouées durant le prochain exercice, le Storthing recevra une communication spéciale.

Les commices agricoles qui ont eu lieu à Christiania au mois d'octobre dernier et l'Exposition qui s'y rattachait ont offert un témoignage très satisfaisant du développement non sans importance qui s'est opéré dans les branches différentes de l'agriculture pendant les dernières années.

Plusieurs projets de lois importants dont le Storthing a déjà été saisi, mais qui n'ont pas trouvé jusqu'ici de solution définitive, vous seront présentés encore cette année. Il vous sera également soumis quelques projets de lois nouveaux. La proposition concernant une augmentation des appointements des fonctionnaires publics, présentée au Storthing en 1876 et en 1877, mais qui ne fut prise en considération à aucune de ces époques, vous sera soumise encore cette fois.

Je considère une amélioration des conditions de ces fonctionnaires comme aussi équitable que conforme à l'intérêt de l'État, et je recommande par conséquent cette matière à l'attention particulière du Storthing.

En déclarant ouverte la session présente du Storthing, j'appelle sur vos travaux la bénédiction du Tout-Puissant, et je vous assure, messieurs de mon affection et de ma bienveillance.

Allemagne.

MINISTRE DES

DISCOURS DE L'EMPEREUR, LU PAR M. CAMPHAUSEN, FINANCES ET VICE-PRÉSIDENT DU CONSEIL, A L'OU

VERTURE DU REICHSTAG LE 6 FÉVRIER 1878.

Messieurs,

Sa Majesté l'empereur a daigné gracieusement me charger de la mission d'ouvrir la session du Reichstag en son nom et au nom des gouvernements fédéraux. Votre sérieuse attention sera appelée, dans le courant de cette session, sur un certain nombre de sujets importants soumis à vos discussions. Le projet de budget de l'empire, qui vous sera présenté sans retard, vous donnera une nouvelle preuve que les exigences financières inévitables du budget ordinaire augmentent dans une mesure plus large que les revenus propres à l'empire. Il n'a pas paru sage aux gouvernements confédérés de couvrir les déficits par l'élévation des contributions de chaque État confédéré en particulier; l'ensemble de la situation financière de l'Allemagne démontre au contraire la nécessité d'augmenter le revenu de l'empire lui-même. Des projets de loi rédigés dans ce sens vous seront présentés; ils portent principalement sur la levée des droits de timbre impérial et sur une augmentation de l'impôt sur le tabac. Dans la mesure où les dépenses extraordinaires ne seront pas couvertes par des revenus spéciaux, nous tâcherons de nous procurer les ressources nécessaires, comme l'année dernière, au moyen de crédits. Le projet de loi d'un emprunt vous sera soumis. On vous présentera également bientôt une loi qui est encore en discussion dans le sein du conseil fédéral et qui a pour but de combler une lacune dans le texte de la Constitution.

Ce projet de loi a pour but de lever toute équivoque sur le droit pour l'Empereur de nommer des suppléants au chancelier de l'empire soit dans toute l'étendue de ses attributions, soit seulement dans quelquesunes des branches de ses fonctions, avec le droit de contre-signer.

Comme supplément à la législation judiciaire de l'année dernière, il vous sera présenté un projet de loi réglant la profession d'avocat et admettant toute personne capable à l'exercice de cette profession si importante pour l'administration de la justice, sans diminuer en rien les garanties qui ont jusqu'à présent assuré au barreau une position honorable dans les institutions de l'empire. L'unité désormais établie dans les procédures légales exige pour être complète une uniformité analogue dans le mode de taxe des frais, et des projets de loi dans ce but vous seront présentés.

La fréquence du cas d'introduction de peste bovine dans le pays, durant l'année écoulée, bien que chaque fois le fléau ait été combattu avec succès, démontre la nécessité de renforcer encore les mesures restrictives de l'importation en augmentant les pénalités encourues pour ces délits. Votre coopération sera probablement sollicitée pour la promulgation d'une loi destinée à atteindre ce but. En présence des plaintes nombreuses sur les dangers que présente l'adultération des substances alimentaires et des articles de consommation journalière, les gouvernements confédérés ont cru de leur devoir de rechercher un remède à ce mal, pour l'avenir, dans la législation.

Par suite des voeux exprimés pendant la dernière session, au sujet de la révision des règlements commerciaux, il a été élaboré deux projets de loi, dont l'un a pour but d'établir sur des bases nouvelles les rapports légaux entre patrons et ouvriers, et dont le second est destiné à faciliter le règlement des litiges entre commerçants par l'institution d'un tribunal commercial spécial, qui décidera sur toutes les questions de ce genre. Ces deux projets de loi contribueront à faire disparaitre les difficultés contre lesquelles l'industrie allemande a eu à lutter jusqu'à ce jour, et qui semblent doublement fâcheuses, par suite de la situation défavorable des affaires dans tous les pays, situation qui, malheureusement, dure toujours.

Au grand regret de Sa Majesté Impériale, les négociations suivies avec l'Autriche-Hongrie pour le renouvellement du traité de commerce n'ont pas abouti; et, afin d'avoir le temps nécessaire pour entamer des négociations nouvelles, nous avons été obligés de proroger le traité existant jusqu'à la fin du mois de juin prochain. Nous espérons que, dans cette intervalle, on arrivera à un arrangement qui réponde aux intérêts politiques et commerciaux réciproques, et aux relations amicales et de bon voisinage de l'Allemagne et de l'Autriche-Hongrie.

Afin de faciliter votre jugement sur le cours des négociations, le Gouvernement fera mettre sous vos yeux un rapport relatif à cette question.

Messieurs, lors de l'ouverture de la session du Parlement, l'année dernière, il était encore permis d'espérer que le Gouvernement ottoman prendrait spontanément quelques mesures pour mettre à exécution les réformes sur la nécessité desquelles les puissances européennes étaient tombées d'accord à la conférence de Constantinople. Cet espoir n'a pas été réalisé. Sa Majesté l'empereur n'en espère pas moins qu'une paix prochaine permettra d'appliquer et de réaliser d'une façon durable les principes énoncés à cette conférence.

Des intérêts de l'Allemagne en Orient étant comparativement peu considérables, la politique de l'empire en est d'autant plus libre pour

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