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DISCOURS PRONONCÉ PAR LE ROI HUMBERT A L'OUVERTURE DU
PARLEMENT LE 7 MARS 1878.

Messieurs les Sénateurs,

Messieurs les Députés,

(Extrait)

En vous adressant encore une fois la parole, Messieurs les Sénateurs et Messieurs les Députés, je sens renaître en moi la ferme confiance qu'avec l'appui de nos intentions unanimes, nous pourrons consolider et féconder la grande oeuvre à laquelle le glorieux fondateur du royaume a consacré sa vie.

Les sentiments de concorde qui se sont manifestés lors du malheur dont nous fumes frappés, nous donnent la conviction que l'unité italienne est consolidée sur des bases inébranlables et que nous pouvons nous consacrer aux réformes attendues avec une si grande confiance par la population.

Le discours énumère ensuite les projets que le Gouvernement compte présenter au Parlement. Ces projets concernent la réforme électorale, la responsabilité ministérielle, l'autonomie des communes et des provinces, le maintien de l'ordre public, contrôle de l'administration des finances et la transformation des impôts par suite de l'amélioration des conditions financières du pays. Ce dernier projet a pour but d'alléger les charges qui pèsent sur les classes pauvres, et de répartir les impôts d'une manière plus conforme à l'équité sociale. Le Gouvernement présentera incessamment des projets diminuant le prix du sel et l'impôt sur la mouture.

Le discours attend de grands avantages, pour le Trésor et pour l'industrie nationale, du nouveau tarif douanier et des traités de commerce. Il recommande un prompt examen du traité de commerce avec la France, dont de nombreux et légitimes intérêts demandent la prompte application.

On présentera de nouveau les projets de loi relatifs aux biens des paroisses, au cours forcé, aux banques d'émission, aux tarifs des postes et des télégraphes, aux voies de communication.

L'administration de la justice et l'instruction populaire, ajoute le discours, réclament aussi vos soins.

On présentera un projet sur la réorganisation de la haute magistrature, un projet pour résoudre la question des biens ecclésiastiques, des projets relatifs au code de commerce, au' code pénal, et à l'application de l'instruction obligatoire ainsi que des mesures tendant à

augmenter d'une manière efficace l'instruction scientifique et littéraire.

Les grandes expériences des dernières guerres ont obligé tous les États à renouveler leurs institutions militaires. Toujours soucieux de l'honneur de notre drapeau, vous accueillerez certainement avec satisfaction les propositions qui vous seront présentées en vue de ne pas laisser notre armée et notre marine manquer des armes nécessaires, et du matériel que la science perfectionne chaque jour. Mon Gouvernement a conclu une convention tendant à confier l'exploitation des chemins de fer à l'industrie privée.

Nous nous mettons à réorganiser les lois de l'État au moment où l'attention générale est dirigée du côté des événements d'Orient.

Au milieu de ces nouveaux faits, nous maintenons avec toutes les puissances les relations les plus amicales et les plus cordiales. Nous avons religieusement observé les traités et strictement observé la neutralité. Par suite, nous avons consenti, sans hésiter, à prendre part à la Conférence avec le désir d'assurer à l'Europe une paix durable. Notre impartialité sincère donne plus de valeur à nos conseils et l'exemple de notre récente histoire fournira un argument en faveur des solutions les plus conformes à la justice et aux droits de l'humanité. Telle est notre foi qui nous prépare l'alliance la plus précieuse, celle de l'avenir. Cette foi reçoit une confirmation éclatante dans les faits actuels.

Nous avons vu un fait, dans des circonstances pour nous-mêmes extraordinaires, qui était annoncé comme plein de difficultés. Le Pape, qui depuis trente-deux ans gouvernait l'Église, est descendu regretté et vénéré dans la tombe, et les rites traditionnels qui lui ont donné un successeur ont pu librement être observés sans pertubation de la tranquillité de l'État; on a vu la paix des consciences et l'indépendance du pouvoir spirituel.

En maintenant nos institutions, en conciliant toujours le respect des croyances religieuses avec la défense inébranlable des droits de l'État et des grands principes de la civilisation, nous avons démontré et nous continuerons de démontrer au monde combien la liberté est féconde.

Messieurs les Sénateurs,
Messieurs les Députés,

De vastes et multiples sujets sont devant vous. Mais le temps ne vous fera pas défaut, si l'esprit de concorde facilite vos travaux. La patrie attend l'accomplissement d'anciennes promesses. Redevenue,

ARCH. DIPL. 1876-77. —IV.

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aprés tant de siècles, libre et une, elle compte que la sagesse lui conserve et augmente les bienfaits de la fortune. J'ai pleine comance que, dans nos mains, l'Italie gardera le haut rang où l'ont placée la constance magnanime de son premier roi et la vertu de son peuple.

Etats-Unis. DÉPÊCHE DE MONSIEUR EVARTS, SÉCRETAIRE D'ÉTAT ADRESSÉE AUX REPRÉSENTANTS DES ÉTATS-UNIS A L'ÉTRANGER RELATIVE A UNE CONFÉRENCE MONÉTAIRE PROJETÉE.

Washington, le 12 mars 1878.

Monsieur: Je vous envoie sous ce pli une copie de la loi du Congrès autorisant le monnayage de dollars d'argent et rendant à ce métal sa valeur légale. Vous êtes prié de la transmettre au Gouvernement près duquel vous êtes accrédité et, conformément au second article de cet acte, de prier ledit Gouvernement, au nom des ÉtatsUnis, de se joindre à eux dans une conférence pour s'entendre sur la valeur relative de l'or et de l'argent, dans le but de rendre internationale la circulation des monnaies de ces deux métaux, et de rendre plus stable leur valeur relative. Cette conférence devra se réunir dans telle ville de l'Europe ou des États-Unis, et à telle époque qu'il sera résolu d'un commun accord par les pouvoirs exécutifs des Gouvernements ou au moins par trois d'entre eux.

Comme le Président dans son message annuel au Congrès s'est exprimé catégoriquement en faveur du maintien de l'argent pour l'un des deux métaux précieux qui fournissent au monde sa monnaie, et sur le volume, aussi considérable que possible, à dener aux monnaies des deux métaux; comme d'autre part la loi du Congrès, sur laquelle j'appelle votre attention maintenant, a été votée dans les deux Chambres à une grande majorité, la politique de ce pays, relativement à la monnaie bi-métallique peut être considérée comme fixée. La position commerciale du pays, et ses relations avec les nations occidentales et orientales de l'autre hémisphère, rendent d'un intérêt capital l'établissement d'un rapport fixe entre les deux métaux qui doivent fournir en commun la monnaie intrinsèque pour le commerce étranger. En outre, comme principal producteur d'argent, ce pays est très-justement disposé à préconiser l'un des principaux usages de ce métal comme partie constitutive de la monnaie du monde.

Vous aurez, en conséquence, à appeler le plus promptement possi

ble l'attention du gouvernement auprès duquel vous êtes accrédité, sur le grand intérêt que ce pays prend à la mesure proposée actuellement, de rendre uniforme le monnayage et les valeurs relatives des deux métaux précieux dans les systèmes monétaires des pays invités à prendre part à la Conférence pour le bien général du commerce du monde.

Vous ferez observer que la prompte adhésion, d'au moins trois puissances européennes, à ce projet est de la plus haute importance. Lorsqu'on se sera assuré de cette adhésion, le Président nommera les commissaires comme cela est convenu dans la loi du Congrès. Vous me coinmuniquerez les désirs ou les préférences du Gouvernement auquel vous vous serez adressé à ce sujet, et sur l'endroit et l'époque de la Conférence proposée, afin qu'il n'y ait aucun retard, et si vous le croyez nécessaire vous pouvez employer le télégraphe. Je suis, Monsieur, votre obéissant serviteur,

Signé: Wм. M. EVARTS.

Autriche - Hongrie. LETTRE DE L'EMPEREUR FRANÇOIS JOSEPH AU PRINCE AUERSPERG REMERCIANT LES POPULATIONS DE LA MONARCHIE DES TÉMOIGNAGES DE SYMPATHIE QU'ELLES ONT MANIFESTÉS A L'OCCASION DE LA MORT DE SON PÈRE L'ARCHIDUC FRANÇOIS-CHARLES JOSEPH, EN DATE DU 13 MARS 1878.

Cher prince Auersperg, le Tout-Puissant ayant rappelé à lui mon père bien aimé, je suis plongé, ainsi que ma famille, dans la plus profonde affliction. Dans cette circonstance si douloureuse, c'est pour moi, à côté de ma résignation à la volonté de la Providence, un grand sujet de consolation de recevoir tant de témoignages de la part sincère qu'on prend de tous côtés à ma douleur, du deuil général et profond pour le défunt, si digne des regrets de tous. Toujours habitué à partager, dans la bonne comme dans la mauvaise fortune, les sentiments de mes peuples, je pouvais bien être convaincu cette fois de ne pas rencontrer des sentiments diffèrents; je suis néanmoins vivement touché de l'écho sympathique et fidèle qu'a trouvé partout ma profonde douleur. Aussi j'éprouve le besoin de remercier de tout mon cœur la population de la monarchie tout entière de cette nouvelle preuve d'attachement et de dévouement à la maison impériale, et je vous charge de porter cela à la connaissance du public. Vienne, ce 13 mars 1878.

FRANÇOIS-JOSEPH.

Russie.

LETTRE DE L'EMPEREUR DE RUSSIE AU PAPE LEON XIII EN RÉPONSE A SA DÉPÈCHE DU 4 MARS LUI NOTIFIANT SON AVÉNEMENT, AU TRONE PONTIFICAL, DATÉE DU 18 MARS 1878.

(Extrait)

Nous partageons le désir exprimé par Votre Sainteté de voir se rétablir de bonnes relations entre nous. La tolérance religieuse est, en Russie, un principe consacré par les traditions politiques et les mœurs nationales. Il ne dépend nullement de nous d'écarter les difficultés qui peuvent exister, de façon à mettre l'Église catholique romaine en état de remplir, sur un pied d'égalité avec les autres Églises qui existent dans notre empire sous la protection des lois, sa mission qui consiste à élever et à moraliser le peuple, mission qui est en même temps étrangère aux influences politiques. Votre Sainteté peut être assurée que dans notre empire tous les moyens de protection qui peuvent se concilier avec les lois fondamentales de l'État, que nous sommes chargés de défendre, seront employés pour l'Église dont elle est le chef spirituel et que nous seconderons avec le plus grand empressement tous les efforts en vue de garantir les intérêts religieux de nos sujets catholiques romains.

Allemagne. LETTRE DE L'EMPEREUR GUILLAUME AU PAPE LÉON XIII EN RÉPONSE A SA LETTRE DU 20 FÉVRIER DERNIER LUI ANNONÇANT SON AVÉNEMENT AU TRONE PONTIFICAL ET LUI EXPRIMANT LE REGRET DE NE PAS RETROUVER LES BONNES RELATIONS QUI AVAIENT EXISTÉ AUTREFOIS ENTRE LA PRUSSE ET LE SAINT - SIÈGE.

Berlin, le 24 mars 1878.

Guilelmus Dei gratia Imperator et Rex Leoni XIII summo
ecclesiæ romance catholicæ pontifici salutem.

J'ai reçu avec reconnaissance, par l'intermédiaire du Gouvernement. confédéré de Sa Majesté le roi de Bavière, la lettre du 20 février par laquelle Votre Sainteté a eu la bonté de m'informer de son élévation au siège papal.

Je vous félicite sincèrement de ce que les voix du Sacré-Collège se

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