Apor.17.6. de la croix representée dans le feau & S. Pierre à la An.1237. gauche; & toutefois il n'y a point de dispute entre 20. Novemb, ces saints qui sont dans une égale gloire, quoique l'un & l'autre eût ses raisons de preference, Ainsi l'archevêque de Cantorberi, qui est primat d'Angleterre , & qui preside à la plus ancienne église & même à celle de Londres dédiée à faint Paul doit être mis à la droite. Ils continuerent donc d'observer cet ordre de séance les jours suivans. Après que l'on eut fait silence, le legat demeurant assis, mais élevant sa voix commença son sermon prenant pour texte ces paroles de l'Apocalypse:Au milieu & autour du trône étoient quatre animaux pleins d'yeux devant & derriere & il dit que les prélats étoient ces animaux mysterieux,qui devoient conduire avec prudence les affaires temporelles & les fpirituelles , en sorte que ce qui suit réponde à ce qui precede. Après le sermon il ficlire à haute voix & distinctement les decrets du concile, entre lesquels il y en avoit un contre ceux qui possedoient plusieurs bene fices au préjudïce de la défense du concile de Latran, Sup. I. LXXVII. Quand on vint à la lecture de cet article, Gautier de Chanteloup évêque de Vorchestre se leva au milieu de l'assemblée, ôta sa mître, & dit au legat : Saint pere, il y a quantité de nobles nos parens qui possedent plusieurs benefices , sans avoir encore obtenu de dispense. Quelques-uns font avancez en âge, & ont jusques à present yêcu honorablement, exerçant l'hofpitalité selon leur pouvoir ; & distribuant de grandes aumônes. Il seroit bien dur de les dépoüiller de leurs benefices, & les réduire à une pauvreté honteuse. D'ailleurs il y a de jeunes hommes fiers & courageux * SI. 20. Novemba qui s'exposeroient aux plus grands perils avant que An. 1222. de se laisser réduire à un seul benefice, ce que je sens par moi-même. Car ayant que je fulle appellé à cette dignité, j'ai bien résolu de tout perdre , li je perdois un seul benefice fous pretexte de ce decret ; & il est à craindre que plusieurs ne soient dans la même résolution. Nous vous supplions donc à cause de la multitude de ceux qui sont dans le même cas, de consulter le pape sur ce decret. Gautier étoit fils de Guillaume baron de Chanteloup , & n'avoit été fait évêque de Vorchestre que cette année 1237. Le legät répondit à la remontrance : Si tous ces prélats qui sont presens écrivent avec vous au pape sur ce sujet , j’ý consentirai volontiers. Il est à croire qu'ils le firent & toutefois la pluralité des benefices est défenduë sp. 13. dans un des decrets qui furent publiez & foulcrits au concile de Londres. Et comme on fit entendre au legat que quelques-uns croïoient que ces decrets ne seroient obfervez que durant le tems de la legation, il fit lire par Otton un de ses clercs dans un livre original une decretale, portant expressément qu'après 1on départ ses ordonnances devoient être perpetuellement observées. Le second jour qui étoit le vingt-uniéme de Novembre, la séance étant déja commencée, vinrent de la part du roi Jean comte de Lincolne , Jean fils de Geofroi & Guillaume de Rêle chanoine de S. Paul de Londres, pour défendre au legat de la part du roi & du roïaume de rien statuer contre la dignité de la couronne. Les deux premiers se retirerene , mais le chanoine Guillaume demeura pour observer ce qui se passeroit. Le même jour Simon archidiacre de Can 21. Novemt. AN. 1237 279. torberi demanda publiquement au legat qu'on lût à la priere du roi une bulle pour celebrer par toute avoit été accordée au roi Henri le vingt-sixiéme de Rain:1136.8.50. Septembre de l'année precedente. On lut aussi par or dre du pape les bulles de la canonisation de S. Fran- Le concile dura trois jours & le dernier qui fut le rerent avec grande joye. bre de trente-un, & dans la préface c'est le legat seul qui parle & dit qu'il en a ordonné l'observation par & le consentement du concile. Dans le premier cha- & jusques-là seront interdites de la celebration de la reux de baptiser les enfans aux deux jours solemnels le nellement en ces deux jours, & que l'église l'observe me un abus horrible l'avarice de quelques prêtres, qui cile de Londres. les autres sacremens jusques à ce qu'ils en eussent re- AN1227 çû quelque retribution. En chaque doïenné l'évêqueétablira des confesseurs pour les curez & les autres cis. clercs qui ont peine à le confesser aux doïens. Ils étoient donc les confesseurs ordinaires du clergé. : . On avoit inventé deux forres de fraudes pour garder ensemble deux benefices à charge d'ames, les vi- .v. Thomaff. difc: caireries & les fermes. Celui qui étoit pourvû d'une petite levo roca cure comme Personne, c'est-à-dire curé en titre, en prenoit encore une autre nommée vicaire , à la charge 6. ro. d'en tirer tout le revenu , de concert avec la persone à qui il donnoit une modique retribution. Ou bien il prenoit à ferme perpetuelle le revenu de la cure, role mais à fi vil prix qu'il n'en revenoit presque rien au titulaire : ou pour avoir plus de revenant bon il faisoit sur le peuple des exaštions simoniaques. Ces abus 6.7. étoient devenus si communs que le legat n'osa les condamner absolument. Il se contenta de défendre que l'on donnâr à ferme les doïennez, les archidiaconez & les dignitez semblables , ou les revenus de la jurisdiction spirituelle & de l'administration des sacremens. Il défendit aussi d'affermer jamais les églises à c.8. des laïques ni à des ecclesiastiques pour plus de cinq ans ; & ordonna que les baux se feroient en presence des évêques ou des archidiacres. Quant aux vicaireries , il défendit d'y mettre personne qui ne fût prêtre, ou en état de l'être aux premiers quatre-tems, ou s'il étoit déja vicaire il devoit se faire ordonner dans l'année. Il devoit aussi renoncer à tout autre be. nefice à charge d’ames, & promettre par serment de resider dans la cure. · Défense de donner un benefice sur le bruit incer- .17. AN,1237 tain de la mort ou de la démission du titulaire absent: On donnoit quelquefois une même église à plusieurs Plusieurs clercs après avoir contracté des mariages clandestins ne laissoient pas d'obtenir des benefices & de recevoir les ordres såcrez. Puis les enfans venus de ces conjonctions s'efforçoient, quand ils le trouvoient avantageux, de prouver par titrés ou par témoins que leurs parens avoient été mariés. Le con C.13. (.IS, |