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cile ordonne que ceux qui feront trouvez avoir con- AN. 1237. tracté de tels mariages, & en general tous clercs mariez feront de plein droit privez de leurs benefices. Que les biens qu'ils auront acquis depuis ces mariages appartiendront aux églifes qu'ils ont poffedées; & que les enfans feront incapables d'être promûs aux ordres ou pourvûs de benefices. Il renouvelle auffi .16.17. les decrets contre les clercs concubinaires, & la défense aux enfans, même legitimes, de fucceder aux benefices de leurs peres. Il ordonne d'excommunier ceux qui protegeoient les voleurs publics, dont l'Angleterre étoit pleine.

c. 18.

Nous avons appris avec joïe, dit le legat, que les "19. abbez de l'ordre de S. Benoist qui font en Angleterre, s'étant assemblez depuis peu dans leur chapitre general, ont ordonné que l'abftinence de la viande fera déformais obfervée felon la regle. Ce que nous approuvons & voulons qu'il foit inviolablement obfervé. Nous ajoûtons, que les novices doivent être obligez de faire profeffion auffi-tôt après l'année de probation finie, fuivant la decretale du pape Honorius: ce que nous étendons aux chanoines reguliers & deregular. aux religieufes. Aucun ne fera receu abbé ou prieur qu'il n'ait fait profeffion. Le legat promet enfuite de travailler plus amplement à la reforme des reguliers. L'évêque de Vorchestre comprit auffi cet article dans sa remontrance, & le legat confentit qu'on écrivît au 519. pape.

Il recommanda aux archidiacres de faire leurs vifites, mais fans être à charge aux églifes, & leur défend d'exiger le droit de procuration, s'ils ne vifitent en effet, & de mener avec eux des étrangers. Ils ne

c. Exparte.zz

to. XI. conc.p

AN. 1237.

6.21.

c. 23. &c.

IX.

Etat des Latins en Romanic.

Petr. de Vin. 1. ep. I.

ibid.ep.35.

prendront rien pour exempter de la visite ou de la correction; & ne comprendront perfone injustement dans leurs fentences pour en exiger de l'argent. Ils affifteront fouvent aux conferences des doïennez, & y prendront foin que les prêtres entendent les paroles du canon de la meffe, & de l'administration du baptême, qui font effentielles à l'un & à l'autre Sacrement. Défense aux archidiacres, & generalement à tous les juges ecclefiaftiques, d'empêcher les parties de s'accommoder à l'amiable. Comme la jurifdiction ecclefiaftique étoit alors trés-étenduë, le refte de ces decrets regarde cette matiere, favoir le choix des juges, le ferment des avocats, les conftitutions de procureurs, la forme des citations, les feaux autentiques. Ce que nous verrons dans la plupart des conciles de ce fiecle & du fuivant. Les decrets de celui-ci ne furent pas exactement obfervez, ainfi que la fuite fera

voir.

Cependant l'empereur Frideric pouffoit ses conquêtes en Lombardie, où il emporta une grande victoire fur les Milanois le vingt-feptiéme de Novembre de cette année 1237. & il en donna part au pape comme d'une joïe commune de tous ces princes de la terre & de l'églife, le priant d'en rendre graces Dieu avec les cardinaux. Au mois de Decembre Lo

à

Ric. S. Germ. p. di fe rendit à l'empereur qui y celebra la fête de Noël avec toutes fortes de réjouiffances. Mais ces bons fuccés retenant l'empereur en Lombardie n'avançoient pas la croifade; & elle étoit encore retardée par le Necrolog. S. mauvais état des affaires de Romanie. Jean de Brienne empereur de CP. étoit mort dès le vingt-troifiéme jour de Mars de cette année 1237. & le jeune Bau

Cathar. Parif. MS,

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Baudouin de Courtenai heritier de l'empire étoit en AN. 1238. Flandres occupé à retirer les terres de son patrimoine & à mandier du fecours pour foûtenir fon empire Du Cange.hift. chancelant. Plufieurs feigneurs des plus qualifiez de France s'étoient déja croifez à ce deffein, fuivant les preffantes exhortations du pape ; & c'étoit autant de perdu pour la croisade de la terre fainte.

26.

n. 24.

Pierre de Dreux duc de Bretagne manda au pape qu'il s'étoit croifé avec deux mille chevaliers & dix mille hommes de pied pour le fecours de l'empire de CP. & qu'il fe preparoit pour le paffage de la S. Jean 1238. Mais le pape averti qu'il y avoit déja beaucoup x1. ep. 351. ap. de troupes foudoïées à CP. lui manda d'y mener R.1238.7.2 feulement quinze cens chevaliers & fix mille hommes de pied. La lettre eft du treiziéme de Janvier ruchesne, somu 1238. La vraïe raison de cette réduction eft que CP. 4 p. 409. extrêmement refferrée par les Grecs manquoit de vivres, en forte que ceux qui y étoient renfermez defertoient de jour en jour. Cependant le pape envoïa en Romanie Philippe un de fes clercs, pour obliger tous les ecclefiaftiques des provinces de Patras, de Corinthe, de Thebes & d'Athenes, à donner la troifiéme partie de leurs revenus & de leurs meubles pour cette guerre, qui les regardoit de fi près; & il exhorta le comte de Cephalonie & de Zacynthe à 1.ẹp. 3.9. apò fournir de fon côté des vivres & des troupes. La lettre Rain. n. 4. est du dix-huitième de Janvier, & le vingt-quatrième de Novembre, il écrivit au roi S. Loüis de faire con- ".23. fentir les prélats de fon roïaume à une levée fur le clergé du trentiéme de leur revenu pendant trois ans, pour le fecours de CP. Il en écrivit autant au roi d'Angleterre.

Tome XVII.

Y

XII. ep. 311. R

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a

Afan roi de Bulgarie aïant quitté l'alliance des Latins pour se joindre aux Grecs, le pape Gregoire écrivit à Bela IV. roi de Hongrie une lettre, où il dit en fubftance: Le perfide Afan qui s'eft retiré de l'unité de l'églife, reçoit & protege des heretiques dans fon roïaume, que l'on dit en être tout rempli. C'étoit principalement des Manichéens qui de Bulgarie s'étoient répandus par toute l'Europe, enforte que ce roïaume étoit comme leur patrie. C'eft pourquoi, continuë le pape, nous avons mandé aux archevêques de Strigonie & de Colocza, à l'évêque de Peroufe nôtre legat & à tous les évêques de Hongrie, de prêcher la croifade contre Afan & fon roïaume, avec l'indulgence de la terre fainte; & comme la pieté des rois doit principalement éclater par leur zele contre les ennemis de la foi, nous vous conjurons de vous élever & vous armer contre cette nation perverfe : nous vous promettons de la part de Dieu, à vous & à tous ceux qui vous fuivront en cette expedition,indulgence pleniere, & nous expofons ce roïaume à être conquis par vous & par les autres catholiques, comme il a été ordonné au concile general. La lettre est du vingt-septiéme de Janvier.

Bela roi de Hongrie répondit au pape Gregoire quatre mois aprés, difant en fubftance: Suivant vos avertiffemens nous avons puiffament exhorté l'empereur Grec Vatace de se foûmettre au S. siege; & nous efperions y réüffir, quand nous avons receu par l'évêque de Perouse vôtre legat la lettre, par laquelle vous nous pressez d'attaquer Afan comme fchifmatique, quoique nous foïons liez avec lui par amitié & par alliance; car il a un fils de nôtre fœur qui doit

être fon heritier, & nous eft foûmis comme un fujet. Vatace auffi a fait épouser à son fils nôtre niéce, il eft frere de la reine notre époufe, & nous eft fort uni: or il fe croira attaqué en la perfonne d'Afan. Toutefois pour vous témoigner nôtre devotion envers le faint fiege, nous entreprendrons de lui foûmettre la Bulgarie pour le fpirituel & à nous pour le temporel, fi vous voulez bien nous acccorder les articles fuivans.

AN. 1238.

7. 8.

Nous demandons que la legation de Bulgarie ne foit donnée qu'à nous; en forte que nous ayons le pouvoir de borner les diocefes & les paroisses, & en ce premier établissement de mettre des évêques par le confeil des prélats & des hommes de pieté, puisque toutes ces prérogatives ont été accordées à S. Eftiene Sup. 1. IV11 nôtre predeceffeur. Nôtre principale raifon pour les demander eft que fi nous entrons en Bulgarie avec un legat du S. fiege, tous les habitans croiront que c'est à l'églife Romaine & non pas à nous que nous les voulons foûmettre, même pour le temporel. Ce qu'ils ont tellement en horreur, que plufieurs qui fe rendroient à nous fans combat, fe défendroient jusques à la mort pour l'éviter; car ils nous reprochent fouvent & aux autres Chrétiens, que nous fommes efclaves de l'église Romaine.

De plus il y a vers la Bulgarie un païs nommé Zemram qui eft repeuplé après avoir été long-tems defert, mais fans être encore attribué à aucun diocefe: nous vous demandons le pouvoir de l'affigner à tel évêché qu'il nous plaira. Ce païs femble être celui de Szreim, qui eft l'ancienne Sirmium. La lettre continuë : Nous demandons auffi qu'il nous soit

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