Images de page
PDF
ePub

pre

& leurs vices, la chaleur, le mauvais air,les maladies:
la difficulté du retour auffi grande que celle du
mier voïage, au lieu que le pape qui les appelle de-
meure toûjours chez lui fans courir aucun danger.

pe

Puis il vient à la caufe de la convocation. Le pape dit que c'eft pour les affaires importantes de l'églife, & perfonne n'ignore que c'eft pour fon differend avec l'empereur: mais comme il a excité cette tempête fans vous confulter, il peut l'appaifer de même, ou s'il a besoin de vôtre confeil, il peut le demander par lettre ou par un legat, fans vous expofer à tant de rils. On voit bien que voulant pouffer à bout ce prince, le dépofer & mettre un autre empereur à fa place, il veut que vous foïez les inftrumens de fa vengeance, & que vous entriez en part des grandes dépenses néceffaires pour l'exécution. Or c'eft ce qui n'eft pas raifonable, puifque vous n'avez point eu de part au commencement de l'entreprise; & ce feroit fous texte d'obéïffance vous engager à une perpetuelle fervitude.

pre

AN. 1249.

1. 466.

ap. Rain.n.57. to. XI. Conc. p.

350.

Le pape Gregoire craignant l'effet de cette oppofition de Frideric, écrivit une lettre circulaire à tous les évêques : par laquelle il leur ordonne de ne point avoir égard à ces menaces, de préferer Dieu à l'homme, & fe rendre à Rome au terme prefcrit malgré toutes les difficultez promettant de pourvoir à tout ce qui feroit neceffaire pour l'execution de cette grande affaire. La lettre eft dattée de Rome le quinziéme Nang. Gefa.p. d'Octobre. Les prélats de France obéirent au pape & fe mirent en chemin avec le legat Jacques cardinal évêque de Palestrine: mais étant arrivez à Vienne en Daufiné, ils n'y trouverent ni barque pour les

335.

J

AN. 1240.

XLII.

Synode de Vorchestre.

$72.

C. 2.

c. 6.

transporter, ni escorte pour les garentir des gens de l'empereur qui gardoient tous les paffages par terre & par mer. C'est pourquoi plufieurs s'en revinrent: favoir l'archevêque de Tours, celui de Bourges l'évêque de Chartres & grand nombre de députez: les autres plus hardis s'embarquerent.

En Angleterre Gautier de Chanteloup évêque de Vorchestre tint son synode diocesain le lendemain to. x.com. p. de la faint Jacques, c'est-à-dire, le vingt-fixiéme de Juillet 1240. où il publia des conftitutions contenant quelques articles remarquables. En défendant aux laïques de fe tenir dans le chœur des églifes, on excepte les patrons & les perfones relevées. On ordone c. 5. de baptifer fous condition en cas de doute, mais toûjours avec les trois immerfions; & qu'il y ait au moins deux parrains pour les garçons & deux marraines pour les filles. Les parrains prefenteront leurs enfans à l'évêque pour être confirmez dans l'an de leur naissance, fous peine d'être fufpendu de l'entrée de l'églife. On n'attendoit donc pas encore l'âge de raifon, mais unt. rit. lib. 1. on gardoit l'ancien ufage de confirmer le plûtôt qu'il fe pouvoit après le baptême. Défense de dire la Meffe qu'après avoir dit prime. Les fiançailles ne se feront qu'à jeûn, & on n'obfervera pour les mariages, ni les jours ni les mois. Si quelqu'un veut fe confeffer 6-14-15 à un autre qu'à fon propre prêtre, il lui en demandera la permiffion, qui étant demandée modestement ne fera pas refufée.

V. Martenne de

4. 2. p. 235.

C. 12.

C. 16.

Défense aux clercs de porter des armes, si ce n'est pour la neceffité de fe défendre. Je ne vois pas que cet23. te exception fût admise dans la bonne antiquité. Défense aux archidiacres de rien exiger dans leurs visites,

6. 25.

Ni

1

C. 25.

Ni derecevoir de l'argent pour diffimuler les crimes AN. 1249. ou adoucir les peines. Défense aux prêtres de celebrer deux meffes en un jour,finon à Noël, à Pâque,ou pour un enterrement, ou pour une grande neceffité. On le pouvoit donc encore en ces cas. Défense aux 6. 29. curez d'obliger leurs paroiffiens d'aller à l'offrande quand ils communient, par où ils femblent rendre la communion venale. Défense aux Clercs de tenir cabaret. On ne donnera à leurs concubines publiques 34. ni pain benit, ni eau benite, ni la paix à baifer. Les beneficiers qui par mépris negligent de fe faire pro- 37. mouvoir aux ordres convenables, feront privez des fruits jufques à ce qu'ils le faffent. Il semble qu'il falloit plûtôt les déclarer indignes des ordres & des benefices vacans. Défense à aucun Chrétien d'exercer l'usure sous le nom d'un Juif à qui il confie fon argent.

XLIV.
Fin de faint

Edmond de
Matth. Parif.

Cantorberi.

Sup. a. 37.

S. Edmond archevêque de Cantorberi étoit fenfiblement touché des maux dont il voïoit l'églife d'Angleterre affligée de jour en jour. Sa condefcendance pour confentir à la levée des deniers demandée "$76. par le pape n'avoit produit aucun bon effet : au contraire l'église n'en étoit que plus opprimée & dépoüillée de fes libertez & de les biens temporels. Il fit des reproches au roi d'avoir permis cette levée, & n'en receut pour réponse que des remifes. Le S. prélat cablé de douleur & trouvant la vie à charge fe condamna à un exil volontaire & paffa en France, où aïant retranché fon train, il se retira dans l'abbaye de Pontigni à l'exemple de saint Thomas fon prede

ceffeur.

Il y fut receu avec un grand respect, & s'y étant
Tome XVII.

[ocr errors]

AN. 1240.

Vita c. 21. ap.

486.

établi il s'appliqua à la lecture, à la priere continuelle & aux jeûnes : il écrivoit des livres de fa main; Sur. 16. No. & quelquefois il alloit prêcher dans les lieux voisins. Matth. Parif. Après avoir demeuré quelques jours à pontigni épuifé d'abftinence & confumé d'affliction, il tomba griévement malade pendant les chaleurs de l'esté ; & par le confeil des medecins pour être en meilleur air il fe fit transporter à Soiffy monaftere de chanoines reguliers près de Provins. Pour consoler les moines de Pontigni affligez de son départ, il leur promit de revenir chez eux à la fête de S. Edmond roi d'Angleterre & martyr, c'est-à-dire, le vingtiéme de Novembre. Cependant il apprenoit toûjours de mauvaises nouvelles d'Angleterre, entre-autres que tous ceux qu'il avoit excommuniez avoient été absous par le legat.

Sa maladie qui étoit une dyffenterie continua à Soiffy & augmenta de telle forte, qu'il connut que fon dernier jour étoit proche. Alors s'étant fait apporter le corps de N. S. il étendit les mains, & lui dit avec une grande confiance: C'est vous, Seigneur, en qui j'ai cru, que j'ai prêché, que j'ai véritablement enfeigné, & vous m'êtes témoin que je n'ai cherché que vous feul fur la terre. Les affiftans croïoient que fon efprit s'égaroit: car il parloit comme s'il eût vû devant lui J. C. crucifié. Après avoir reçû leviatique il fut tout le jour dans une telle joïe qu'il ne fembloit pas malade, & il parut de même quand il eut reçû l'extrême-onction. Enfin il mourut le feiziéme de Novembre 1240. On ouvrit fon corps & on laissa à Soiffy son cœur & fes entrailles : puis on porta le corps à Pontigni, où il arriva le jour de S. Edmond

AN.1240.

suivant fa promeffe. Il y fut enterré & il fe fit plufieurs AN. 1240. miracles à fon tombeau. Il est connu dans le païs fous

le nom de S. Eme & fa mémoire y eft en finguliere Bibl. PP. Parisveneration. Il reste de lui un traité de pieté, intitulé ».5.1-583. le Miroir de l'église, qu'il composa pour l'édification

des moines de Pontigni.

1240.

XLV.

Frideric pouffe

Ric.s. Germ. p.

1035.

L'empereur Frideric pouffoit toûjours la guerre en Italie, où il affiegeoit Faïence; & au mois de No- la guerre. vembre il chaffa de fon roïaume de Sicile tous les freres Prefcheurs & les freres Mineurs, n'en laiffant à chacune de leurs maifons que deux pour la garder, encore falloit-il qu'ils fuffent natifs du roïaume. Deux freres Mineurs Siciliens étant venus se plaindre à frere Gilles d'Affife que Frideric les avoit Ms.ap.Vading. chaffez de leurs païs, il leur dit : Vous avez tort de parler ainfi. Des freres Mineurs ne peuvent être chafTez de leur patrie, puisqu'ils n'en ont point sur la terre, étant hors du monde ils ne fe mettent pas en peine où ils demeurent dans le monde, n'ayant aucun lieu qu'ils puiffent appeller le leur : leur patrie est tout. Vous avez donc peché contre Frideric quoiqu'il foit grand pecheur, vous l'avez calomnić, il vous a plus fait de bien que de mal; vous donnant occafion de merite, fans vous ôter vôtre patrie. Ainsi parloit ce vrai difciple de S. François.

par

Dès l'année 1239. le pape avoit envoïé le cardinal Jean de Colomne en qualité de legat dans la marche Ricard. p. 1038 d'Ancone, pour s'oppofer à Hents qui y étoit entré avec une armée au nom de l'empereur fon pere: mais ce cardinal mal fatisfait du pape le quitta, prit le parti de l'empereur au mois de janvier 1241. & fix: mois après quitta Rome & prit plufieurs places fur p. 1033. 1034

« PrécédentContinuer »