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16. 17.

blanc; & les femmes ne ferviront point à l'autel. ¡AN. 1254. Les Grecs peuvent garder leur coûtume de ne point jeûner les famedis de Carême. Les prêtres mariez peuvent administrer le facrement de penitence; mais les évêques peuvent en donner le pouvoir à d'autres qu'aux curez. C'eft que les Grecs fe confeffent plus volontiers aux moines qu'aux prê18. tres mariez. On ne doit point douter que la fimple 19. fornication ne foit un peché mortel. Nous ordonnons expreffément qu'à l'avenir les évêques Grecs conferent les fept ordres, fuivant l'ufage de l'églife Romaine; mais on ne laiffera pas de tolerer ceux qui font ordonnez autrement, à cause de leur granSup. liv. de multitude. J'ai déja marqué que les Grecs ne connoiffoient point les trois ordres mineurs de portier, d'exorciste & d'acolyte.

LXXVI. n. 25.
Mon. ordin.

exerc. 14. c. I.

20.

Les Grecs ne blâmeront point les fecondes ou les troifiémes nôces, permises par l'apôtre; mais ils ne 22 contracteront point de mariage au huitiéme dégré de parenté selon eux, qui eft le quatriéme selon nous. Nous permettons toutefois par dispense, à ceux qui ont contracté dans ce degré, de demeurer enfem23. ble. Puisque les Grecs croyent que les ames de ceux qui meurent fans avoir accompli la penitence qu'ils ont receuë, ou chargez de pechez veniels, font purgez après la mort, & peuvent être aidez par les fuffrages de l'églife : nous voulons qu'ils nomment purgatoire, comme nous, le lieu de cette purgation, quoiqu'ils difent que leurs docteurs ne lui ont point donné de nom. Le pape ordonne à l'évêque de Tufculum de faire expliquer aux évêques Grecs ce reglement, & leur enjoindre de l'obferver exactement.

Comme

Comme auffi d'ordonner à l'archevêque de Nicofie & à fes fuffragans Latins de ne point inquieter les Grecs au préjudice de ce reglement.

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AN. 1254.

XLVIII Retour de S.

Après que faint Louis fut embarqué pour fon retour il demeura deux mois & demi fur la mer, pen- Reisen Frandant lefquels il donna de nouvelles marques de fa ce pieté & de fa charité pour le prochain. Il ordonna Gauffr. c. 23. que dans le vaiffeau il y eût fermon trois fois la femaine; & quand la mer étoit calme, il vouloit qu'il y eut une inftruction particuliere pour les matelots touchant les articles de foi & les pechez: confide. rant que ces fortes de gens entendent fort rarement la parole de Dieu. Il vouloit de plus qu'ils fe confeffaffent tous à des prêtres choifis exprés : il leur fit fur ce fujet une exhortation de fa bouche, leur reprefentant comme ils fe trouvoient fouvent en peril de mort, & leur dit entres autres choses: Si pendant qu'un de vous fe confeffe le vaiffeau à befoin de fon service, je veux bien moi-même tre la main, foit pour tirer un cable foit pour quelque autre manoeuvre. Cette exhortation ne fut pas fans fruit, & plufieurs matelots fe confefferent qui ne l'avoient point fait depuis plufieurs années. Le c. 29. faint roi avoit encore grand foin des malades, principalement de leur faire recevoir les facremens. La c. 30 troifiéme nuit après qu'il fut parti d'Acre son vaiffeau donna fur un banc de fable près l'isle de Chypre,' enforte que tous fe crurent en grand peril. Le roi se profterna en priere devant l'autel où étoit le S. facrement, & le jour venu il fit vifiter le vaiffeau, & on trouva que le choq avoit emporté environ trois toife de la quille qui eft la piece fondamentale. Le Joinv. p. 112. Sff

Tome XVII.

y met

AN, 1254.

roi demanda aux mariniers ce qu'il y avoit à faire. Ils dirent qu'il falloit paffer dans un autre vaiffeau, & qu'il étoit à craindre que ce bâtiment ainsi ébranlé ne pût foûtenir la haute mer. Le roi assembla fon confeil, qui fut d'avis de fuivre le fentiment des mariniers; mais le roi les appella encore, & leurs dit: Sur la foi que vous me devez, fi le vaisseau étoit à vous & plein de marchandises en defcendriez113 vous? Non, répondirent-ils tous d'une voix,

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Joinv. p. 116.

aimerions mieux hazarder nôtre vie, que de per-
dre un tel navire qui nous couteroit quarante ou
cinquante mille livres. Alors le roi dit: Il y a dans
ce vaiffeau cinq ou fix cens perfonnes qui en defcen-
dront fi j'en defcends & demeureront dans l'isle de
Chypre, fans efperance de retourner dans leur païs -
j'aime mieux mettre en la main de Dieu ma vie,
celle de la reine & de nos trois enfans, que
de cau-
fer un tel dommage à un fi grand peuple. L'évene-
ment fit voir la fagesse de ce confeil. Olivier de
Termes le plus puiffant feigneur qui fut sur ce vais-
seau fut plus d'un an & demi avant que pouvoir re-
joindre le roi.

En in le roi arriva fain & fauf en Provence avec toute fa flotte, & defcendit au port d'Hieres le fap.17. medi onzième de Juillet 1254. Il y entendit parler d'un cordelier nommé frere Hugues qui prêchoit dans le païs avec tant de réputation, qu'une grande quantité de peuple, d'hommes & femmes le fuivoient à pied. Le roi le fit prêcher devant lui, & son premier fermon fut contre les religieux qu'il voïoit en grand nombre à la fuite du roi. Il difoit qu'ils n'étoient pas en voye de falut, parce qu'un reli

gieux ne peut conferver l'innocence hors de fon cloître, non plus que le poiffon vivre hors de l'eau. AN. 1254. La bonne chere qu'ils font à la cour eft une tentation continuelle contre l'aufterité de leur profeffion. S'adressant enfuite au roi, il l'exhorta à garder la justice, s'il vouloit vivre en paix & aimé de fon peuple. J'ai lû difoit- il, la bible & les autres livres de l'écriture fainte, mais je n'ai point vû que foit entre les Chrétiens, foit entre les infideles les états ayent changé de maître, finon faute de rendre juftice. On nommoit alors Ecriture fainte non feulement les livres canoniques, mais tous les livres des auteurs ecclefiaftiques. Le roi fit plufieurs fois prier ce bon cordelier de demeurer avec lui tandis qu'il féjourneroit en Provence, mais il n'y fut qu'un jour & fe retira, Il mourut depuis à Marfelle en odeur de fainteté.

2. p. 520.

D'Hieres le roi vint à Aix en Provence pour aller à la fainte Baume, où l'on croyoit avoir le corps de fainte Magdelaine, & on difoit même qu'elle y p. 118. avoit vêcu long-tems en folitude. C'est ce que dit le fire de Joinville qui accompagnoit saint Louis en ce voyage; c'eft le premier témoignage que Tilmont. to. l'on trouva pour cette opinion que fainte Magdelaine foit en Provence. Vous avez vû qu'en 898. l'empereur Leon le philosophe fit apporter à C. P. le corps de cette fainte, & qu'en 1146. on croyoit l'avoir à Vezelai en Bourgogne, & vous verrez bien-tôt qu'on le croyoit encore du tems de faint Louis. Il revint par le Languedoc & l'Auvergne, & Not. Joinʊs, på étant arrivé à Paris il alla à faint Denis le dimanche treizième de Septembre, & y offrit des étoffes puch.p. 362;

Sup. liv.

LIV. n. 34.

Sup. liv. LXIX. n. 146

ΙΟΙ.

de foye en actions de graces. Mais il demeura croiAN. 1254. fé, pour montrer qu'il ne croyoit pas avoir accomMatth. Parif. pli fon vœu, & qu'il en avoit feulement suspendu p. 766. l'execution pour un temps..

XLIX.

p. 720.

ail.

1. p. 680.

Sup. liv. xxxix. n. 38.

le

Paffant en Languedoc il ordonna la tenuë d'un Concile d'Albi. concile, qui fut affemblé cette même année à Albi To. 11. Conc. par Zoën évêque d'Avignon & le legat du faint fiege. Il s'y trouva plufieurs évêques & autres prelats ext to 30. Spi- des provinces de Narbonne, de Bourges & de Bourdeaux, & par leur confeil & leur approbation, legat publia un reglement de foixante & onze canons, partie pour l'extirpation de l'herefie, partie pour la reformation du clergé. Quant aux heretiques ce concile d'Albi ne fait prefque que renouveller les canons de celui de Toulouse tenu vingtcinq ans auparavant en 1229. J'observe seulement qu'en celui-ci on nomme Emmurez les heretiques que l'on enfermoit comme convertis par force, 6. 27. 28. parce qu'en effet on les mettoit entre quatre murailles. On ordonne aux évêques & aux curez d'expliquer au peuple les articles de la foi, & d'apprendre aux enfans le Credo, le Pater & l'Ave, c'est-àdire leur faire le catechifme. On défend aux évêques & aux autres fuperieurs de rien exiger pour . 36. l'abfolution des cenfures, & aux collateurs des benefices de faire aucune paction en les conferant ou les charger de pensions. On défend aux clercs de joûter dans les tournois avec l'écu & la lance.

L.

ε. 36.

Decretale fur Jes études,

A Rome le pape Innocent fit une conftitution notable touchant les études, qu'il adreffa à tous les Matth. Par.p. prélats de France, d'Angleterre, d'Ecoffe, de Galles, d'Espagne & de Hongrie, où il difoit : Nous

739.

Addit p. 4.

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