An. 1256. Chrift & le nouveau testament ne mene point à la dit par le psalmiste, quand il a dit : Les cordes de Pf. xv. 6. mon partage font excellentes. Aussi nul homme pu rement homme , n'est capable d'instruire les autres dans les matieres spirituelles, s'il ne va nuds pieds. On voit bien à ces deux marques de quel ordre étoit l'auteur de l'Evangile éternel. · Il disoit encore : Ce troisiéme ordre de personnes, c'est-à-dire les religieux, ne sont point obli 16. LXXXIII. N. 3: gés comme les autres hommes, de s'expofer à la An N. 1256. mort pour la conservation de la foi; ils passeront chez les infideles, lors qu'ils seront persecutez par le clergé; & il est à craindre qu'ils n'y passent pour les obliger à faire la guerre à l'église Romaine , comme il elt dit dans l’Apocalypse. Voilà les erreurs ex- Apoc. XVI gi. traites de l'Evangile éternel. Il faut se souvenir que "Sup. liv. . Jean de Parme avoit été chez les Grecs, pour tra- ' vailler à leur réunion ; & il pouvoit avoir été frappé de quelques bons restes de l'ancienne discipline qu'il y avoit vûs : sur tout de la frugalité & de la pauvreté de leurs évêques, li éloignée du fafte & de la grandeur temporelle des évêques Latins de son siecle. La suite fera voir qu'entre les Mineurs il se trouva long-tems des particuliers infatués des réveries de l'abbé Joachim · Le pape Alexandre depuis le commencement de XXXV«. fon pontificat , étoit principalement occupé de fa au roi d'Ans guerre contre Mainfroi, dont les affaires prospe- gletes roient de jour en jour. Dès l'année précedente 1255. le legat Octavien voyant le parti du pape le plus foible, avoit fait un traité avec ce prince, par le- 1.91. quel il lui laissoit & à fon neveu Conradin, le roïau- $43. 844. me de Sicile, excepté la terre de Labour, qui demeureroit à l'église. Mais le pape ne voulut pas ratifier ce traité; & tenant la couronne de Sicile pour vacante, il l'offrit au roi d'Angleterre Henri pour Edmond son second fils, comme avoit déja fait Innocent I V. & les conditions de cette concession , Rain, anitesa. avoient été reglées. Le pape Alexandre envoya mobil pour cet effet Jacques Bomcambio évêque de Bou- pies., Matth. Parif. logne, qui avoit été de l'ordre des freres Prêcheurs p.779. Ffff ij Sicile offerte re. Anon. ap. Ughell. 80.2. & qui étant arrivé en Angleterre, le roi convoqua AN. 1256. une grande assemblée de seigneurs, où le prelat investit le jeune prince Edmond, du royaume de Sicile & de Poüille, par un anneau qu'il lui donna de la part du pape. C'étoit après la saint Luc , c'est-à dire vers la fin d'Octobre 1255. . legifte , loûdiacre & chapelain du pape, Gascon par laquelle le pape leur demandoit des sommes p. 790. immenses. Dans l'assemblée tenuë à Londres à la saint Hilaire treiziéme de Janvier 1256. Rustand dit que toutes les églises appartiennent au pape : à quoi un docteur nommé Leonard, qui parloit pour le clergé, répondit modeftement : Il est vrai toutes les églises sont à lui pour la protection, non pour la jouissance ou pour la proprieté : comme nous disons que tout est au prince, pour la défense, & non pour la dissipation. A la Purification de N. Dame, le roi S. Louis tint un grand Parlement où le roi Henri envoya des am- AN. 1236. bassadeurs , entre autres Jean Mansel un de fes plus po 792. confidents. El'alloit demander passage par la France pour l'entreprise de Sicile ; mais les nouvelles qu'il apprit du mauvais état des affaires du pape en ce pays-là, l'empêcherent d'en parler. . Le roi Henri de fon côté envoya en cour de ROme l'évêque élû de Sarisberi, & l'abbé de Ouestminster, pour obtenir une prorogation du terme qui lui avoit été preserit par le pape. Car il s'étoit obligé sous peine de censures, de passer dans le royaume de Sicile à la faint Michel cette année 1256. ou d'y envoyer un capitaine avec une armée convenable. Voyant done ce terme approcher , il envoya' ces deux ambassadeurs , avec lesquels Rufa tand partit d'Angleterre , & l'arehevêque de Tarantaise se joignit à eux. Ils solliciterent fi bien le pape, Rain. n. 34. qu'il accorda au roi un délai de six mois, à compter du premier de Decembre suivant. La lettre eft du fixiéme d'Octobre. Peu de jours auparavant, & le m 178 trentiéme de Septembre le pape avoit fait Rustand fon legat en Guienne, avec ordre aux archevêques de Bordeaux & d’Auch , de lui obéïr, quoi qu'il ne fût que soûdiacre. Le sujet de sa legation, étoit de pacifier les troubles de la province, & de pousser l'affaire de la terre-saintes que le roi d'Angleterre avoit hautement entreprise. Ainsi parle la bulle, mais ce discours ne s'accorde pas avec ce que Rul-tand avoit fait en Angleterre. Mainfroi cependant faisoit progrés de jour en XXXVII. jour, & pendant cette année 125,6. il se rendit maî- Mainfroi. Ffff iij Progrés de vi. ep. 9. 424 - tre presque de toute la Poüille & la Sicile, Il prịt à An. 1217. à Palerme frere Rufin de l'ordre des freres Mineurs A 108. p. 84s. vicaire general du legat Qctavien, & consideré en Sup. n. . Sicile comme le legat même; en sorte que la prise fit venir plusieurs villes à l'obéissance de Mainfroj. Anon. p. 847. Enfin il fut reçû à Naples & à Capouë : l'Aquila lui resista long-tems, & pour l'en recompenser, le pa, Petr.de vin.lib, pe l'érigea en évêché.' Cette ville avoit été bâtie ou du moins reparée par l'empereur Frideric II. entre Furçonium & Amiterne, deux anciennes villes rui nées, & il lui avoit accordé des privileges. Les Ughell. to.p. habitans y ayoient fait bâtir une église pour ferRain. 1957. vir de cathedrale, & ce fut à leur priere que le pa. pe Alexandre y transfera le liege de Furcone dong l'évêque Berard étoit son parent. La bulle est du vingtiéme de Février 1257, mais enfin l'Aquila ceda comme les autres villes à la puissance de Main froí. : : XXXVIII. L'élection du roi des Romains se devoit faire dans ' l'an de vacance, ainsi le terme expiroit à la fin de Janvier 1257, Les princes de l'empire s'étant donc assemblés plusieurs fois, marquerent pour le jour de l'élection l'octave de l'Epiphanie, c'est-à-dire le treiziéme de Janvier, auquel jour ils se devojent or if Urb. IV. trouver à Francfort. Des Tept électeurs, il ne s'en n. 53. segg. trouva que quatre ce jour-là ; savoir , l'archevêque de Cologne en son nom, & comme ayant pouvoir Double élection pour l'empire. Steron. Annal. ap Rain. 1263. |