AN. I 257. conc. p. 772. - marcs d'argent, & en fut blâmé par ses confreres, qui l'accusoient d'avoir trahi par foiblesse la justice de sa cause & les droits de l'église , & donné un mauvais exemple qui encourageroit les seigneurs à de pareilles violences. Peu de tems après Boleslas ayant voulu dépouilfer son frere du duché de Glogau, son frere le prit , & en tira pour rançon les deux mille marcs d'argent. Les violences contre les évêques étoient frequentes en Danemarc, comme il paroît par un concile , dont les decrets furent confirmés par le pape Ale xandre, le troisiéme jour d’octobre cette année Rain.n.29 to.11 1257. En voici la preface. L'église de Danemarc eft exposée à une fi rude perfecution des seigneurs, que quand les évêques veulent prendre la défense, ils ne craignent pas de leur faire des menaces insolentes, même en presence du roi : & elles ne sont pas à mépriser, vû que le clergé n'a aucun secours à attendre de la puissance seculiere ; & l'orgueil des seigneurs n'étant aucunement retenu par la crainte du roi, peut les pousser à faire tout le mal qu'ils veulent. C'est pourquoi le concile a ordonné ce qui suit : Si un évêque est pris ou mutilé de quelque membre, ou si on lui fait en la presence quelque autre injure atroce dans l'étenduë du royaume de Danemarc par l'ordre ou le consentement du roi, ou de quelque noble demeurant dans le royaume; ensorte qu'il y ait présomption probable que c'est de la volonté du roi : tout le royaume sera en interdit. Si la violence est faite à un évêque par une personne puissante demeurant hors du royaume, & que l'on conjecture que ce soit par le conseil du roi & des seigneurs de Danemarc: 1257. le roi étant admonesté ne fait justice dans un mois, le royaume demeurera interdit jusques à ce que l'évêque ait satisfaction. . Nous défendons à tout prêtre ou chapelain de quelque noble , de faire l'office divin en fa presence pendant l'interdit , sous peine d'excommunication. La patience eût été peut-être un meilleur remede contre ces violences. L'affaire de l'université de Paris n'étoit pas fi- XLI: , Affair: de nie, & les docteurs ne pouvant se resoudre à rece- l'université voir les religieux mandians , menaçoient toûjours de transferer ailleurs leurs écoles. Pour les appaiser le pape Alexandre leur écrivit dès la fin de lannée precedente une bulle qui commence : Parisinus Duboulai.. peritia , où il s'étend sur les louanges de l'école de Pralines Paris, qui est, dit-il, 'la source feconde d'où les n. 38. sciences se répandent par toutes les nations. Il blâme ceux qui y ont excité du trouble par jalousie contre les freres Prêcheurs & les Mineurs, dont il fait l'éloge & de leur mandicité : disant que si on les obligeoit au travail des mains , on les feroit quitter des occupations plus utiles au salut des ames. Il conclut en exhortant l'université à ne point écouter les ennemis de ces religieux, & à ne point penser à quitter une ville, ou jusques alors leur école a été fi Ãorislante. La bulle est du quinziéme de Novembre 1256. Le septiéme de Janvier suivant il écri- Duboulai, vit au chancelier de l'église de Paris, de n'accor- "Vad R. gefa der à personne la licence pour enseigner en aucune p. 4 faculté, s'il ne promettoit d'observer la bulle Quasi Gggg iij P. 334. An. 1257. lignum vitæ. Il donna encore six autres bulles sur ce sujet pendant le cours de cette année, tant en faCum olim Du- veur des mandians, que contre Guillaume de Saintboul. p. 244.., Amour : enfin le second jour d'Octobre il en donSup. na une septiéme à l'évêque de Paris, où il lui or donne de faire publier l'acte par lequel Eudes de Douai & Chrétien de Bauvais avoient promis d'eSup. n. 33. xecuter la bulle Quafi lignum vita , & le reste que nous avons vû. Et fi dans un mois, ajoûte le pape, depuis cette publication, ces deux docteurs n'accomplissent ce qu'ils ont promis, vous les dénoncerez parjures, & vous revoquerez la restitution d'Eudes aux benefices dont il avoit été privé. · En execution de cette bulle, & du serment des Apologie des docteurs faint Thomas d'Aquin , dont le doctoReligieux man rat étoit retardé depuis deux ans, y fut enfin reçu Echard.p. 294. a Paris te vinger . à Paris le vingt-troisiéme jour d'Octobre 1237. Ce fut alors qu'il publia l'apologie pour les freres man dians , qu'il avoit prononcée à Anagni devant le pa5. Thom. to.17. pe un an auparavant. Cet ouvrage est intitulé : Con tre ceux qui attaquent la religion, c'est-à-dire, la profession religieuse; & le faint docteur y répond en détail & avec une grande exactitude à toutes les raisons & les autoritez avancées par Guillaume de Saint-Amour. Il reduit tout à fıx questions : s'il est permis à un religieux d'enseigner : s'il peut entrer dans un corps de docteurs seculiers : s'il peut prêcher & confeffer sans avoir charge d'ames : s'il est obligé à travailler de ses mains : s'il lui est permis de quitter tous ses biens , sans se rien reserver ni en particulier, ni en commun : enfin s'il peut mandier pour yiyre. dians. opufc. 19. C2 Sur la premiere question faint Thomas soûtient Si les religieux peuvent être docteurs, il n'y a au- Sur la troisiéme question il faut obferver qu'il y c. 46 au, 16.4. I.c.gr de s'attribuer de leur propre autorité les fonctions ibid.6,25. 'An. 1257, ecclesiastiques. D'autres ont donné dans l'excés opa Sur l'objection tirée du concile de Latran, qui ordonne de se confesser au propre prêtre , S. Thcmas soûtient que ce propre prêtre n'est pas seulement le curé, mais encore l'évêque & le pape , ou ceux qu'ils commettent à leur place, & que le propre prêtre n'est pas dit par opposition au pasteur commun, mais par opposition à l'étranger. Il ajoûte que le pape a jurisdiction immediate sur tous les Chrétiens , & qu'il est l'époux de l'église uni verselle Sup.livo LXXVII, N. SI. |