Images de page
PDF
ePub

facré ne touche pas immediatement leur habit ordinaire. Défense aux chanoines de manger ou coucher souvent hors l'enceinte de leurs églises; c'est ce que nous appellons le cloître. Ils doivent recevoir le pain de chapitre en efpece d'une boulangerie commune, & non pas du bled pour le vendre. Leurs cloîtres doivent être fermés de murs avec de bonnes portes. On voit ici des reftes de la vie commune des chanoines.

AN. 1260.

C. II.

c. 14..

[ocr errors]
[ocr errors]

6.

c 3.11.

Le reglement pour les moines, montre que leur relâchement étoit grand. Quelques-uns étoient no- c tés d'incontinence, ils fe frapoient quelquefois l'un l'autre, ils avoient quelque chofe en propre au moins par la permiffion de l'abbé. Ils fortoient fre- c. 9. 16. quemment & quelquefois avant prime, ou après complies: quelques-uns mangeoient en particulier, c. 13. 15. fous pretexte d'hofpitalité. Il eft ordonné aux abbés 4. 20. Benedictins de venir tous les ans à Cologne pour y tenir un chapitre à l'Exaltation de la fainte Croix. Il paroît que le confeffeur des moines étoit l'abbé ou le prieur.

C. 2.

LXVI,

'Concile

C. I.

Pierre de Roncevaux archevêque de Bordeaux, LXde Coqui avoit depuis peu fuccedé à Geraud, tint cette gnac & autres. année 1260. un concile provincial à Cognac, où il fit dix-neuf articles de conftitutions. Défenfe de To. 11. conc veiller dans les églifes ou les cimetieres; à cause P.799. des actions honteufes ou violentes qui s'y com- "L mettent, & qui obligent à reconcilier les églifes. Le peuple affiftoit donc encore alors aux offices de la nuit. Défenfe de faire des danfes dans les églises à la fête des Innocens, ni d'y representer des évêques en dérifion de la dignité épiscopale. O oo o ij

C.

AN. 1260.

c. 9.

[ocr errors]
[ocr errors]

Défense de faire combattre des coqs dans les écoles. Défense de donner le faint chrême aux privilec. 7 giés qui refusent de rendre aux évêques diocefains ce qui leur eft dû. Les curés abfens pour leurs études, ou autrement avec la permission de l'évêque, mettront à leur place de bons vicaires, avec une portion congruë. Les monafteres qui ont le patronage des cures, en uferont de même à l'égard des prêtres qui les deffervent, & la portion congruë sera au moins de trois cens fols. C'étoit cent cinquante . 16. livres de notre monnoye. Défense aux curés de tenir d'autres cures à ferme. On ne portera point un corps au lieu de fa fepulture, qu'il n'ait été porté suivant la 15 coûtume, à l'églife paroiffiale, parce qu'on y peut mieux fçavoir qu'ailleurs fi le défunt étoit interdit ou excommunié; & perfonne ne recevra le corps. pour l'enterrer, qu'il ne foit prefenté par le curé. Duchefne to. S. A Paris le dimanche de la Paffion, qui cette année 1260. étoit le vingt-uniéme de Mars, le roi faint Louis affembla les évêques & les feigneurs de fon royaume, royaume, fur ce fur ce que le pape lui avoit écrit que les Tartares avoient vaincu les Sarrafins, foumis l'Armenie, Antioche, Tripoli, Damas, Alep & d'autres places, & que la ville d'Acre & tout le refte de ce que les Latins tenoient outre-mer étoit en peril. Il fut done ordonné dans l'affemblée de Paris, qu'on multiplieroit les prieres, qu'on feroit des proceffions, qu'on puniroit les blasfemes, que le luxe des tables & des habits feroit reprimé, les tournois défendus pour deux ans, & tous les jeux, hors les exercices de l'arc & de l'arbalê

p. 371.
conc. p. 797.

tre.

AN. 1260.

[ocr errors]

Sanut. p. 238.

Ces progrés des Tartares en Orient, étoient la prise de Bagdad, & les autres conquêtes de HouSup. n. 54. lacou-can; & l'on faifoit croire aux Chrétiens de Haiton.c.24. deça la mer, que Mangou-can avoit reçû le baptê- . Vill. 6. c. me & avoit envoyé fon frere Holaon, c'eft-à-dire 61 Houlacou, pour conquerir Jerufalem, & la rendre aux Chrétiens. On ajoûtoit qu'il n'avoit été détourné de cette conquête que par la nouvelle qu'il avoit reçûë de la mort de Mangou, qui l'avoit fait retourner en Tartarie pour lui fucceder. Le pape lui même, fur le rapport d'un Hongrois nommé Jean, crut que Houlacou vouloit embrassfer la religion Chrétienne : il lui écrivit pour l'en feliciter, & l'en- ap. Rain, m 2șicourager, en lui reprefentant combien les Chrétiens joignant leurs armes aux fiennes pourroient l'aider à fübjuguer les Sarrafins. Il paroît toutefois le que pape ne fe fioit pas entierement au rapport du Hongrois, en ce qu'il écrivit au patriarche de Jerufalem, d'examiner la prétendue conversion d'Houlacou, & lui en rendre compte. Le pape donc voïant fes efperances évanouies, & que les Tartares avançoient toûjours, même en Europe, où ils attaquoient la Pologne & la Hongrie, réfolut de tenir un concile Rub. hist. à Viterbe l'année fuivante 1261. à l'octave de la faint Raven. lib. VI, Pierre, & pour s'y preparer il ordonna aux archevêques de tenir des conciles chacun dans leurs pro

vinces.

Stero. an. 12617

P. 435.

LXVII.

Reglement pour
Chypre

les Grecs de

Append. to 11 conc. p. 2352.

Cependant le pape fit une grande conftitution pour regler les differens furvenus dans l'isle de Chypre entre les Latins & les Grecs, depuis ceux que pape Innocent IV. avoit terminés. Germain ar- Rain. n. 37. chevêque Grec de Chypre, accompagné de trois sum 47% O oo o iij

le

Sup. liv.

AN. 1260.

autres évêques Grecs, & les procureurs de l'archevêque Latin Nicofie dans la même isle, étant venus en presence du pape Alexandre, propoferent ainfi leurs prétentions. Germain difoit: La metropole de Chypre étant vacante, les évêques Grecs obtinrent du pape Innocent votre predecesseur la permiffion d'élire un archevêque, nonobstant l'ordonnance du concile general & celle du legat Pierre Sup. liv. évêque d'Albane. Ils m'élurent, & le cardinal évêque de Tufculum alors legat en Chypre, confirma l'élection fuivant l'ordre qu'il en avoit reçu du pape, & me fit facrer par mes fuffragans: après quoi il reçut notre promeffe d'obéiffance à l'églife Romaine, & mes fuffragans me la promirent aussi selon les

[ocr errors]

canons.

J'étois en poffeffion paisible de ma dignité, quand l'archevêque de Nicofie me cita à comparoître en perfonne devant lui, pour répondre fur certains articles dont il prétendoit informer contre moi, quoi qu'il n'ait aucune jurisdiction, ni fur moi, qui ne connois de fuperieur que le pape, ni fur les Grecs de Chypre, qui me font foûmis. Je n'obéis point à cette citation, comme je ne le devois pas ; mais j'appellai au faint siege, me mis fous fa protection, & partis pour venir en votre prefence. Alors l'archevêque de Nicofie a chassé mes vicaires avec violence, maltraité les Grecs pour les détourner de mon obéissance, cafsé des fentences que j'avois prononcées justement contre quelques-uns d'eux, publié des excommunications contre moi, & m'a caufé beaucoup de dommage & de dépense. C'est pourquoi je vous demande de caffer comme attentat

tout ce que cet archevêque a fait contre moi, & AN. 1260. l'empêcher à l'avenir de faire fur les Grecs de pareilles entreprises. Telle étoit la demande de l'archevêque Germain.

[ocr errors]
[ocr errors]

Le pape nomma pour auditeur ou commiffaire en cette caufe le cardinal Eude de Chafteauroux évêque de Tufculum, qui avoit été legat en Chypre devant lequel les procureurs de l'archevêque de Nicofie propoferent des exceptions, difant qu'il n'avoit jamais été cité pour cette caufe, & qu'ils avoient été envoyés pour d'autres affaires. Toutefois le cardinal les obligea de défendre au fonds par ordre exprés du pape, qui ne vouloit pas donner fujet à l'archevêque Germain de fe plaindre d'un déni de juftice. Les procureurs de l'archevêque de Nicofie foûtinrent donc que l'élection de Germain étoit nulle, parce que les évêques Grecs n'avoient point droit d'élire un archevêque, & que lors qu'ils firent cette élection, ils étoient excommuniés; c'est pourquoi les vicaires de l'archevêque de Nicofie alors abfent, protesterent contre cette élection. De plus, difoient-ils, le pape Celeftin III. qui donna l'isle de Chypre à conquerir aux Latins, à caufe de l'infidelité des Grecs, y établit quatre fieges épifcopaux pour les Latins, & voulut qu'ils fuccedaffent aux dîmes & aux autres droits que les évêques Grecs y avoient eu. Il donna au fiège de Nicofie l'un des quatre, le premier rang & l'autorité de métropole fur toute l'isle; & enfuite l'évêque d'Albane comme legat, ordonna qu'elle n'auroit que quatre évêques Grecs, dont les fieges feroient dans les diocefes des Latins, & foûmis à l'ar

« PrécédentContinuer »