Images de page
PDF
ePub

la traduction, avoit, plus qu'aucun autre de ses confrères, intérêt de découvrir ce qui compofoit ce fecret merveilleux; il avoit eu une attaque de Néphrétique, & il en craignoit les fuites. Il parvint à fe convaincre que ce n'étoit autre chofe que la Leffive des Savoniers; il fit part de fa découverte au Public. L'accueil qu'on a fait à fon ouvrage en Angleterre, garantit le fuccès qu'il obtiendra dans ce pays-ci. M. Turgot, Contrôleur-Général des finances, à qui rien n'échape de ce qui peut contribuer au bien de l'Humanité, alloit charger quelqu'un de rendre ces Recherches dans notre Langue. Mais il fe défifta de ce projet, dès qu'il fut informé que M. Guilbert Docteur en Médecine, s'occupoit de cette verfion. M. Guilbert s'eft affocié M. Bourru fon confrère & fon ami, &, par ce fecours, l'ouvrage a été bientôt terminé. Ils ont répété la plupart des expériences de l'auteur; ils en ont tenté de nouvelles ils ont même ajoûté quelques Notes, lorfqu'elles leur ont paru néceflaires. De tout ce travail vraiment utile, il réfulte que la Leffive des Savoniers eft un excellent

remède pour la Pierre & la Gravelle; les fçavans Traducteurs ont reconnu que fes effets étoient les mêmes à Paris qu'ils le font à Londres; plufieurs malades, auxquels ils en ont confeillé l'ufage, les ont convaincus de fon efficacité. On apprendra dans le Livre même la manière de s'en fervir.

Antilogies & Fragmens Philofophi-, ques; ou Collection Méthodique des morceaux les plus curieux & les plus intéreffans fur la Religion, la Philofophie, les Sciences & les Arts, extraits des Ecrits de la Philofophie Moderne; 2 Volumes in-12 de plus de 500 pages chacun, à Paris chez Vincent Imprimeur-Libraire, Hôtel de Clugny, rue des Mathurins. Combien de fois n'avezvous pas gémi, Monfieur, de voir des hommes, nés pour être la gloire de notre Littérature proftituer à l'erreur, au menfonge, au libertinage, à l'impiété, de grands talens, de vaftes connoiffances, un ftyle éloquent. Il fe trouve, dans leurs Ecrits les plus repréhenfibles, des vûes utiles à la fociété, des tableaux précieux de

[ocr errors]
[ocr errors]

moeurs, des peintures admirables des vertus des Arts & du coeur de l'homme. Ce font ces morceaux fupérieurs qui, tous les jours, engagent une jeuneife imprudente à rechercher avec empreffement, à lire avec avidité, les productions de la nouvelle Philofophie. Ils fe laiffent féduire par des raisonnemens captieux contre le Chriftianifme, par des images qui bleffent la pudeur, par des fatyres du Gouvernement, & ne recueillent de leurs lectures que la dépravation du cœur & l'indépendance de l'efprit. Ne feroit-ce pas rendre un service important à la Religion, aux Mœurs, à l'Etat, que d'arrêter le cours d'une épidémie auffi funefte, & de ne préfenter aux jeunes gens que les fragmens eftimables des Livres Philofophiques, dépouillés de ces traits d'audace & d'obfcénité, qui en interdifent la lecture à un grand nombre de citoyens. Tel eft précisément, Monfieur, l'objet de l'ouvrage que je vous annonce.» Tout ce qui, dans »les Traités de la nouvelle Philofo>phie, dit l'Editeur, porte l'empreinte du bon goût, d'une Critique hon

[ocr errors]

»nête, de l'amour de la Vertu, de » la Patrie & des Arts, fans affecter » la haine de l'autorité publique, fans toucher au dépôt des mœurs, fans contrarier les vérités du Ciel: tout » cela appartient aux Sciences & » à la bonne Littérature qui l'ont produit. Nous avons droit de le reven»diquer, de nous en faifir, de le reproduire, & de l'offrir aux efprits » cultivés, en plongeant dans l'oubli, » s'il eft poffible, l'acceffoire infiniment dangereux qui accompagne ces richeffes. Les perfonnes, que leur état ou la délicateffe de leur confcience empêchent de lire des Auteurs qui fouvent font les Apôtres de » l'irréligion & de la volupté, & qui néanmoins feroient curieufes de connoître quelques morceaux intéresfans de ces Auteurs, nous fçauront gré fans doute d'avoir exécuté ce deffein. D'ailleurs, nous ôtons aux jeunes Lecteurs tout prétexte de confulter les originaux, dont nous leur préfentons les extraits; ils peuvent, en les lifant attentivement, fe former le goût, comme ils le difent, y puifer les graces du

[ocr errors]

langage, étudier la manière de ces » Peintres habiles, fans courir le danger de refpirer le poifon le plus actif & le plus incurable. On peut les affûrer que, dans les livres Etrangers & Nationaux qui font cités,

[ocr errors]

.

on a tranfcrit exactement tout ce » qui a paru bon d'après les principes expofés ci-deffus. Le refte ne con»tient que des diatribes contre la Re»ligion, qui annoncent ou une mauvaife foi bien indécente, ou une ignorance incroyable; que des ta»bleaux propres à faire baiffer les »yeux à l'honnêteté; que des décla»mations, contre l'administration pu

blique. Nous fommes perfuadés que - ces objets facrés paroîtront trop » refpectables aux jeunes citoyens, » pour qu'ils puiffent aimer & re>> chercher des écrits qui traitent ces mêmes objets avec une fureur » & un mépris, bien antiphilofophi » ques».

La lecture de cet ouvrage eft d'au tant plus agréable que l'Editeur intelligent a évité le défordre qui regne dans la plupart des rédactions. Les matières analogues font raffemblées

« PrécédentContinuer »