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DE PHARMACIE.

2° Année.-AVRIL 1810.

No IV. — 2° Année.

PÉTITION

Présentée à S. Exc. le comte DE MONTALIVET, ministre de l'intérieur.

MONSEIGNEUR, les Pharmaciens soussignés, pénétrés de l'état d'avilissement où se trouve l'art qu'ils exercent, voient avec peine, que si l'on n'apporte pas un terme à la multiplicité des officines dans la capitale, bientôt cet art, si nécessaire à la santé du citoyen, en deviendra le fléau.

Cet état, qui ne présente pas de spéculations commerciales, repose seulement sur la confiance, et a besoin d'être protégé par le Gouvernement. Le peu de bénéfice qu'il présentait est réduit à rien, et dès le moment que ceux qui l'exercent n'ont pas l'aisance convenable à leur existence, il doit s'y introduire des abus et s'y commettre des infidélités très-préjudiciables : nous n'osons pas dire que cela soit; mais cela arrivera inévitablement, si l'on ne fixe pas le nombre des officines déjà trop considérable.

Le Gouvernement a cru devoir fixer le nombre des notaires, des avoués et des commissaires-priseurs pour la sûreté de la fortune des particuliers: sa sollicitude ne doit pas moins s'étendre sur ce qui à rapport à leur existence; et à quoi ne sera-t-elle pas exposée, lorsque le médecin ne IIeme Année. Avril.

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pourra plus compter sur les effets des médicamens qu'il

administrera ?

Les Pharmaciens soussignés vous supplient donc, Monseigneur, d'être leur interprète auprès de Sa Majesté l'Empereur et Roi, pour provoquer une loi à l'effet d'empêcher de nouveaux établissemens en ce genre, et même d'en diminuer le nombre s'il est possible; de manière cependant que les propriétaires des officines qui seraient supprimées ne soient pas lésés; et pour parvenir à ce dernier résultat, nous vous prions de jeter les yeux sur le mémoire ci-joint, où nous prenons la liberté de vous proposer les moyens d'opérer cette réduction, sans nuire à ceux sur lesquels le sort tomberait.

Nous osons espérer, Monseigneur, que notre démarche près de vous sera bien reçue, puisqu'elle intéresse la santé et la vie même des citoyens, et que vous voudrez bien appuyer notre réclamation auprès du trône. Nous avons l'honneur d'être avec respect,

MONSEIGNEUR,

De votre Excellence,

Les très-humbles et très-obéissans serviteurs.

F. Desrosne, Dufilho, Goupil, Dufour, le Comte, Boudet, Boullay, Trévez, Seguin, Liebert, Morin, Flammant, Deschamps père, Deschamps fils, Labric, Dufau, Chomet, C. L. Cadet, Sureau, Vauquelin, Charlard, Néret, Parra, Fleury-Risso and, Bourgogne, Leclerc, Caylus, Mitouart, Trit, Daubrebis, Danzel, Pelletier, Lescot, Costel, A. Durosier, Lamegie, Vallet, L. Petit, P. Bosse, Cuisenie, Tisserand, Mathias, Courmanceult, Benoit, Lecourt, Dublanc, Labarraque, Borde, Chereau, Trouillet, Bacoffe père, Duret, Langlois, Porcher, Boudrot, Bonneau, Destouches, Couture, Labbé Dumenil, Requiraud, Lepère, Desir, Pestiaux, Traham, Zanetti, Lemaire-Lisancourt, Faure,

A

Garnier, Villemsens, Steinacher, Sillan, Baget, Delalande, Ragou, Bessière, Villy, Lebas, Gaillard, Cadillon, Chaussard, Folloppe, Esteveny, Deharambure, Favre, Lefrançois, Bacoffe fils, Lemuet, Dupont, Lemaitre - Laguetterie, Athenas, Bataille, Mouton Roque, Tripier, Regnault, Leguey, Marcotte, Duchatel, Hainques-de-Faulques, Mottay.

MÉMOIRE

Pour les Pharmaciens de Paris.

LA Pharmacie à qui la France est redevable d'une foule de Savans, qui ont illustré leur siècle par la vaste étendue de leurs connaissances et en portant au plus haut degré la Chimie, cette science d'où dérive la majeure partie des Arts cultivés aujourd'hui avec tant de succès dans tout l'Empire; la Pharmacie, qui a fait naître les Geoffroy, les Rouelle, les Charlard, les Bayen, les Beaumé, les Mitouart, les Cadet, les Pelletier, les Vauquelin, les Fourcroy, les Deyeux, les Parmentier, et tant d'autres dont les noms nous échappent; qui malgré les troubles de la révolution avait conservé son existence en communauté, parce que ceux mêmes qui renversaient tout, avaient senti la nécessité de maintenir cet établissement dont la destruction devait entraîner des maux incalculables; la Pharmacie ne devait, pas s'attendre à être désorganisée au moment où un génie réformateur venait tirer la France d'une perte presque assurée; mais, puisque la loi a voulu que cette compagnie fût détruite, elle espérait au moins ne pas être confondue avec tous les autres états.

L'homme qui passe sa jeunesse à l'étude d'un art pénible, dont les bénéfices suffisent seulement à le nourrir et à élever sa famille (car, quel que soit le préjugé, on citerait à peine deux Pharmaciens dont la fortune ait marqué); l'homme chargé d'une responsabilité effrayante, dont la

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