Pour apprēdre aisement à obeir à vos Superieurs, condefcendez ayfement à la volonté de vos femblables, cedant à leurs opinions en ce qui n'eft mauuais, fans eftre contentieufe ny reuefche; accommodez vous volontiers aux defirs de vos inferieurs, autant que la raifon le permettra, fans exercer aucune auctorité imperieufe fur eux tandis qu'ils font bons.

C'eft vn abus de croire que fi on eftoit Religieux ou Religieufe, on obeïroit aifément, fi l'on fe trouue difficile & reuefche à rendre obeiffance à ceux que Dieu a mis fur nous.

Nous appellons obeiffance volontaire, celle à laquelle nous nous obligeōs par noftre propre electio, & laquelle ne nous eft point impofee par autruy. On ne choifit pas pour l'ordinaire fon Prince, & fon Euefque, fon pere, & fa mere, ny mesme fouuetes fois fon mary: mais on choisit bien fon confeffeur, fon directeur. Or foit qu'en le choififfant on faffe vou d'obeyr

T. II.

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(comme il eft dit que la mere Therese outre l'obeiffance folemnellement voüee au superieur de fon ordre, s'obligea par vn vœu fimple d'obeïr au pere Gratian) ou que fans vou on fe dedie à l'obeifsace de quelqu'vn, toufiours ceste obeïffance s'appelle volontaire à raifon de fon fondement qui depend de noftre volonté, & election.

Il faut obeïr à tous les Superieurs, à chacun neantmoins en ce dequoy il a charge de nous. Comme en ce qui regarde la police, & les chofes publiques, il faut obeïr aux Princes, aux Prelats en ce qui regarde la police Ecclefiaftique, és choses domeftiques, au pere, au maiftre, au mary; & quant à la conduite particuliere de l'ame, au directeur & confeffeur particulier.

Faites-vous ordonner les actios de pieté que vous deuez obferuer, par vostre pere fpirituel, parce qu'elles en feront meilleures, & auront double grace & bonté : I'vne d'elle-mefme, puis qu'elles font

pieufes, & l'autre, de l'obeïffance qui les aura ordonnées, & en vertu de laquelle elles feront faictes. Bien-heureux font les obeyffans, car Dieu ne permettra iamais. qu'ils s'efgarent.

A chafteté eft le lys des vertus: elle rend les hommes prefque efgaux aux Anges, rie n'eft beau que par la pureté, & la pureté des hommes c'eft la chafteté. On appelle la chafteté honnefteté, & la profeffion d'icelle hōneur; elle eft nommee integrité, & fon contraire corruption. Bref, elle a fa gloire toute à part, d'eftre la belle, & blanche vertu de l'ame & du corps.