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deuxième année; 3o depuis le commencement de la troisième année jusqu'à la deuxième enfance.

phane, d'un blanc comme laiteux, élastique et assez tenace. L'eau de l'amnios est trouble, laiteuse et tient en suspension des flocons caséiformes, tandis qu'elle est claire et transparente au commencement de la grossesse. Le cordon ombilical est composé de la veine et des artères ombilicales, de l'ouraque, d'une substance molte gélatiniforme, dont la quantité varie (gélatine de Wharton), de la gaîne membraneuse fournie par l'amnios, et quelquefois des vaisseaux omphalo-mésentériques ; il offre à peu près la longueur du fœtus et la grosseur du petit doigt; sa forme est celle d'une colonne torse, présentant des bosselares de distance en distance. La vésicule ombilicale a disparu dans le plus grand nombre des cas; toutefois quand elle persiste jusqu'à la fin de la gestation, elle est atrophiée, elle se trouve assez éloignée de la racine du cordon et du placenta, à la face fœtale de laquelle elle offre alors deux ou trois lignes de diamètre. Les vaisseaux omphalo-mésentériques, que nous avons dit n'être plus visibles en général à la fin du troisième mois, persistent quelquefois beaucoup plus longtemps, puisque Béclard les a vos chez un enfant de dix à douze ans. SII, Etats anatomiques pendant la vie extra

utérine.

Les auteurs, physiologistes, anatomistes et naturalistes, ont partagé en cinq époques la durée de la vie, savoir: la première enfance, la seconde enfance, l'adolescence, l'âge adulte et la vieillesse. La première enfance s'étend de la naissance à la septième année; la deuxième enfance de sept à douze ans, pour les filles, et de sept à quinze ans pour les garçons; l'adolescence commence à ces deux époques et finit à vingt et un ans pour les filles, et à vingt-cinq pour les garçons. L'âge adulte commence après l'adolescence et finit vers soixante ans; enfin, la vieillesse comprend toute la période de la vie au-dessus de cet âge.

M. Orfila a suivi cette division, et il décrit de la manière suivante les états anatomiques qui y correspondent.

Première enfance.-La première enfance a été subdivisée en trois époques: 4o depuis la naissance jusqu'à sept mois; 2° depuis le septième mois jusqu'à la fin de la

Première époque. - Depuis la naissance jusqu'à sept mois. On ne saurait attacher trop d'importance à reconnaître l'âge d'un enfant né depuis peu de jours; nous dirons en effet, en parlant de l'infanticide, qu'il suffit quelquefois de déterminer approximativement qu'un enfant est né depuis cinq, dix, quinze ou vingt jours, pour prouver qu'il n'appartient pas à une femme que l'on accuse de l'avoir tué après l'avoir mis au monde. Or des questions de cette nature ne se présentent que trop souvent devant les tribunaux, qui, à défaut de preuves testimoniales, ne peuvent les résoudre que d'après les rapports des médecins : c'est ce qui nous engage à les traiter avec détail. Nous examinerons successivement les changements qu'éprouvent le cordon ombilical, la peau, l'épiderme, le système osseux, le canal digestif et la vessie.

Cordon ombilical. — On trouve dans les auteurs de médecine légale, que l'existence du cordon ombilical annonce que l'enfant est né depuis peu, tandis qu'on peut croire qu'il a vécu cinq jours environ, si le cordon est tombé; que, lorsqu'il est frais, humide, spongieux, bien adhérent au nombril, la mort a suivi de très près la naissance; et qu'enfin, il a joui pendant quelque temps de la vie, si le cordon est flétri, sec, brunâtre, détaché en partie ou en totalité, s'il y a au nombril une cicatrice complète ou un cercle rougeâtre qui suppure encore. Le cordon ombilical, étant sans contredit la partie du corps qui peut fournir les caractères les plus propres à reconnaître l'âge de l'individu dans la première période de la vie, on a lieu de s'étonner que son histoire n'ait pas été mieux approfondie. Nous avons tenté de remplir cette lacune en étudiant l'organe dont il s'agit sur un assez grand nombre de sujets, et en engageant le docteur Billard, ancien élève interne à l'hospice des En-fants-Trouvés, à se livrer à des travaux du même genre. (Voy. son mémoire dans les Archives générales de médecine, t. XII.) Pour bien concevoir tout ce qui se rapporte à l'histoire médico-légale du cordon, il faut examiner sa flétrissure, sa dessiccation,

sa chute, le cercle rouge ou travail inflam matoire, et la cicatrisation de l'ombilic.

Flétrissure. La flétrissure peut être regardée comme le premier degré de la dessiccation; elle arrive plus tard dans les cordons gros que dans ceux qui sont petits et minces. En général, on peut l'observer depuis le premier jusqu'au troisième jour de la naissance: ainsi sur quinze enfants dont le cordon était seulement un peu flétri, il y en avait un âgé de cinq heures, six d'un jour, quatre de deux jours et quatre de trois jours.

dessécher aussitôt que la vie s'éteint, qu'il ne se dessèche pas du tout si l'enfant meurt en naissant, ou bien ne se dessèche que longtemps après et lentement; 3', de ce que le cordon ombilical subit sur le cadavre une véritable putréfaction bien différente de la dessiccation normale: ainsi il reste mou et flexible; ses vaisseaux sont assez béants, pour qu'on puisse y faire pénétrer une injection; il devient d'un blanc verdâtre, se fronce à son extrémité, se flétrit, l'épiderme se détache, enfin il tombe en putrilage du quatrième au cinquième jour. Dessiccation. La dessiccation du cor- On voit rarement le cordon ombilical d'un don peut commencer le premier, le enfant mort-né sécher avant le cinquième deuxième et même le quatrième jour. Sur ou le sixième jour. Ces faits nous seront quatre-vingt-six enfants, il y en avait vingt- d'une grande utilité, plus tard, lorsque quatre chez lesquels la dessiccation com- nous aurons à déterminer si l'enfant a vécu mençait au sommet, arrivait à la moitié, et le temps pendant lequel il a joui de la ou s'étendait déjà près de la base du cor- vie (voy. l'article Infanticide). En effet, don ombilical: sept n'avaient qu'un jour, comme le dit Billard, lorsqu'on examine onze étaient âgés de deux jours, trois de un fœtus quelque temps après sa naissance, trois jours, et trois de quatre jours. Le ou lorsqu'on en fait l'exhumation, s'il plus ordinairement la dessiccation est com- porte encore son cordon, il faut bien obplète vers la fin du troisième jour; quel server si celui-ci offre les caractères de la quefois cependant elle est opérée dès la dessiccation normale, c'est-à-dire, s'il est fin du premier jour, c'est lorsque le cordon roussâtre, aplati, vrillé, et si ses vaisest très mince; tandis que dans d'autres seaux sont oblitérés et desséchés; ou bien circonstances, elle n'est à son maximum s'il est encore mou ou dans un état de puque vers le cinquième jour; sur quatre- tréfaction analogue à l'état général du cavingt-six enfants, vingt-cinq offraient leur davre : car dans le premier cas, l'enfant cordon entièrement sec; cinq étaient âgés n'était pas mort-né, et pouvait avoir vécu de deux jours, neuf de trois jours, cinq un ou deux jours, puisque la dessiccation, de cinq jours, quatre de quatre jours, un qui n'a lieu que pendant la vie, avait déjà d'un jour, un d'un jour et demi. commencé; tandis que dans l'autre cas, l'enfant pourrait être mort-né ou n'avoir vécu que peu de temps, puisque le cordon ombilical, mollasse et seulement flétri, n'avait point encore éprouvé sa dessiccation normale. Toutes les fois que l'on rencontrera le cordon ombilical desséché, aplati, vrillé et noirâtre, sur le cadavre d'un enfant, celui-ci a dû vivre au moins un jour, cet état du cordon ne pouvant être un effet cadavérique.

Pendant la dessiccation, le cordon acquiert une couleur roussâtre, brune; il s'aplatit, se vrille: ses vaisseaux s'oblitèrent, deviennent tortueux et se dessèchent. S'il est ordinaire de voir la dessiccation commencer par le sommet du cordon, quelquefois cependant elle se manifeste d'abord au niveau de la ligature, tandis que la partie du cordon qui le dépasse reste encore molle pendant quelque temps. Chute du cordon ombilical. — I.e plus La dessiccation du cordon est un phé-ordinairement le cordon ombilical se sénomène vital. Les preuves de ce fait im- pare de l'abdomen du quatrième au cinportant se tirent: 1° de ce que la portion quième jour; quelquefois il tombe plus tôt du cordon qui tient au placenta se flétrit ou plus tard. Sur seize enfants chez leset se pourrit comme un corps inerte, tan- quels la chute de ce cordon venait d'avoir dis que la portion abdominale de ce cordon lieu, il y en avait deux âgés de deux jours, offre tous les phénomènes de la dessicca- trois de trois jours, six de quatre jours, tion; 2° de ce que le cordon cesse de se trois de cinq jours, un de six jours, et un

de sept jours. On ne peut donc pas indiquer d'une manière précise, d'après ce seul caractère, l'âge d'un enfant nouveauné, quoiqu'il puisse servir dans beaucoup de cas à le faire connaître approximative

ment.

Cercle rouge à la base du cordon, ои travail inflammatoire. La chute du cordon ombilical n'est pas toujours précédée d'un cercle rouge à l'ombilic; bien au contraire, les cas où l'on remarque ce travail inflammatoire sont beaucoup plus rares que ceux où l'on ne l'observe pas. Sur quatre-vingt-six enfants de différents âges, vingt-cinq seulement ont présenté des traces évidentes de ce travail sur le contour du bourrelet ombilical. Chez dix-sept de ces enfants, la rougeur de l'ombilic était accompagnée de tuméfaction, mais sans suppuration; chez les huit autres, il y avait, outre la rougeur et la tuméfaction, une suppuration bien établie. Ces enfants étaient âgés, savoir: quatre d'un jour, neuf de deux jours, sept de trois jours, deux de quatre jours, deux de cinq jours, enfin un de quinze jours, dont le cordon était tombé depuis longtemps, et l'ombilic cicatrisé. Il suit évidemment de ce qui précède, que l'absence ou la présence d'un cercle rouge à l'ombilic ne saurait être considérée comme un caractère de grande valeur pour reconnaître si l'enfant est mort avant, pendant ou après l'accouchement (1).

Cicatrisation de l'ombilic. — La cicatrisation de l'ombilic est complète, et le suintement de l'ombilic est tari, dans le plus grand nombre des cas, du dixième au douzième jour. Souvent cette cicatrice est fermée plus tôt, et le mode d'implantation du cordon ombilical à l'abdomen est une des causes du temps plus ou moins long qu'elle exige pour être achevée. Si le cordon est mince, grêle, et que le bourrelet cutané qui l'environne, peu saillant et peu prononcé, se fronce déjà sur lui-même, la cicatrice se fait promptement. Si, contraire, le cordon est épais, large à sa base, et que le bourrelet cutané soit vo

au

(1) Le travail inflammatoire dont nous venons de parler, et qui semblerait devoir hâter la chute du cordon ombilical, paraît au contraire la retarder, comme on a pu s'en convaincre en examinant les vingt-cinq enfants qui avaient présenté des traces évidentes de ce travail.

lumineux et avancé sur le cordon de trois, quatre ou six lignes, la cicatrisation se fait plus tard. On peut dire, en d'autres termes, qu'un ombilic mince correspond à un cordon grêle, et que la cicatrisation a dû se terminer avant le dixième jour; tandis qu'un ombilic très saillant annonce que le cordon était très probablement épais, et dans ce cas la cicatrisation s'est opérée plutôt après qu'avant le dixième jour.

Peau et chute de l'épiderme.— Si la peau du cadavre est molle, unie, rose, recouverte d'un enduit sébacé blanchâtre, on est porté à croire que la mort a suivi de très près la naissance. Si la matière qui forme cet enduit est desséchée et fanée, il est permis de supposer que le nouveau-né a été exposé pendant quelque temps à l'air. Si la peau est rude, terne, jaunâtre, sans enduit, on peut soupçonner que l'enfant a vécu pendant quelque temps. Si l'épiderme tombe en desquamation, ou s'enlève par petites écailles, par fragments membraneux, l'enfant a joui pendant quelque temps de la vie, d'après Chaussier, Capuron, etc. Le caractère tiré de la chute de l'épiderme nous ayant paru susceptible d'être mieux précisé, nous avons engagé Billard à profiter de son séjour à l'hospice des Enfants-Trouvés pour examiner tout ce qui se rapporte à l'exfoliation de cette enveloppe.

Manière dont se fait l'exfoliation de l'épiderme.- En s'exfoliant, l'épiderme présente des lignes ou sillons, des écailles plus ou moins larges, des lames irrégulières d'une grandeur variable, enfin une sorte de poussière. Cette exfoliation commence dans la plupart des cas par l'abdomen, puis par la base de la poitrine, les aines, les aisselles, l'espace interscapulaire, les membres, les pieds et les mains.

Les lignes ou sillons se remarquent très fréquemment. On les voit surtout à l'abdomen, à la base de la poitrine, aux plis de l'aine et de la région inguinale, au cou, au poignet, au pli du bras, au jarret et sur le cou-de-pied. Ces lignes affectent ordinairement une forme demi-circulaire ; elles sont le résultat des fissures qui s'opèrent à la surface de l'épiderme; elles

ressemblent d'abord aux éraillures de la peau sur l'abdomen des femmes enceintes, mais bientôt elles en diffèrent en ce que les

bords de chaque fissure se soulèvent et se renversent.

Les écailles épidermiques s'observent sur les parties latérales de la poitrine, au milieu des membres, sur les épaules, entre les deux omoplates, à la paume des mains et à la plante des pieds, au front, sur les fesses, aux coudes, enfin aux extrémités des doigts. Ces écailles sont quelquefois furfuracées, d'autres fois ce sont des lamelles assez grandes; toujours elles sont irrégulières.

44 d'entre eux, tandis qu'elle était en pleine activité chez les 32 autres. Chez trois des onze premiers enfants, l'épiderme n'était encore ni fendillé, ni écailleux, mais il commençait à perdre çà et là, et surtout à l'abdomen, son adhérence avec la peau, car en le pinçant ou en le frottant, il semblait se mouvoir lui seul sous la pression des doigts; il était excessivement sec el contrastait par son aspect avec les autres parties du corps où la peau était lisse et l'épiderme parfaitement tendu sur elle; il offrait quelque ressemblance avec les pellicules qui se forment à la surface du lait, quand il est sur le point d'en

L'exfoliation par lames diffère à peine de celle dont nous parlons; elle résulte souvent de ce que l'épiderme vient à se soulever sur l'abdomen ou sur les mem-trer en ébullition. Ces enfants étaient âgés, bres depuis une ligne jusqu'à une autre ; une large couche épidermique se détache de la peau, et l'on doit toujours considérer alors comme en pleine activité le phénomène dont il s'agit.

Il est des sujets chez lesquels l'exfoliation de l'épiderme se fait sans la moindre apparence de lignes, ni de sillons, ni de lames. L'épiderme tombe pour ainsi dire en poussière, sans qu'il soit possible d'ob server des périodes régulières; l'exfoliation se fait d'une manière insensible.

Dès que l'épiderme se soulève, le derme apparaît au-dessous, rouge et humide; cette humidité, produit de la sécrétion cutanée, ne tarde pas à se dessécher et à se concréter de manière à donner naissance à un nouvel épiderme, dont la formation est extrêmement prompte. Si la sécrétion dermique est trop abondante pour être aussitôt concrétée, si quelque cause s'oppose à son organisation, alors l'épiderme secondaire ne se forme pas; et il en résulte des excoriations humides dans diverses parties du corps, mais tout au pli de l'aine ou de l'aisselle.

l'un d'un jour et demi, l'autre de deux jours, et le troisième de trois. Le lendemain et les jours suivants, on voyait des lignes fendillées et des écailles nombreuses; enfin l'épiderme est tombé. Les 8 autres enfants chez lesquels l'exfoliation était à peine commencée ne présentaient que quelques lignes à l'abdomen et à la base de la poitrine; 3 étaient âgés d'un jour, 4 de trois jours, 4 de quatre jours et 3 de deux jours; chez ces trois derniers, on voyait de légères écailles à l'aisselle, et des lignes dans le sens des plis du cou et de l'aine.

L'exfoliation était en pleine activité chez 32 sujets; un seul était âgé d'un jour, 7 de deux jours, 9 de trois jours, 5 de quatre jours, 6 de cinq jours, 4 de sept jours, 2 de neuf jours et de quinze jours.

Epoque à laquelle finit l'exfoliation de l'épiderme.- La durée du temps pendant lequel s'effectue cette exfoliation est tres variable. Elle peut se terminer au tren. sur-tième, au quarantième jour et même au deuxième mois. Elle dure bien plus longtemps chez les enfants qui tombent dans le marasme, par suite d'affections chroniques.

Epoque à laquelle commence l'exfolia tion de l'épiderme. Sur 86 enfants, l'exfoliation de l'épiderme n'était pas encore commencée chez 43, tandis qu'elle avait lieu chez les 43 autres. Parmi les 43 premiers, 44 étaient âgés d'un jour, 44 de deux, 9 de trois, 5 de quatre, 2 de cinq, 1 de neuf et 4 de dix. Aucun enfant mort-né ne présentait des traces d'exfoliation naturelle de l'épiderme.

Exfoliation de l'épiderme chez 43 enfants. Elle commençait à peine chez

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Différences entre l'exfoliation naturelle de l'épiderme et le soulèvement produit par des maladies, ou par la putréfaction. Dans l'exfoliation naturelle, la peau a bien la coloration rosée particulière aux nouveaux-nés, mais elle est rarement enflammée; l'épiderme, toujours sec, ne tombe pas après avoir été soulevé par un fluide, il se fendille et se renverse en se

roulant comme une coquille; si l'on cher- cas, avant de chercher à tirer des conséche à l'enlever avec les doigts, il se brisequences médico-légales de l'état de l'épiaussitôt, et l'on ne voit pas se déchirer en même temps les connexions celluleuses et vasculaires qu'il pourrait avoir avec le derme.

Les 'phlyctènes qui précèdent lá gangrène, ou les bulles érysipélateuses, sont toujours accompagnées d'un épanchement sous-épidermique d'un fluide sanguinolent ou séreux, et n'existent d'ailleurs qu'au niveau des parties enflammées. Quant aux vésicules et aux pustules, leur aspect est trop tranché pour que l'on puisse les confondre avec l'exfoliation dont il s'agit.

Le soulèvement de l'épiderme, qui est le résultat de la putréfaction, est accompagné d'un état général de décomposition, propre à donner l'éveil sur la cause qui le détermine. D'ailleurs, on observe en arrachant les lames épidermiques putréfiées, des tractus ou filaments peu résistants, mais susceptibles cependant de s'allonger assez pour qu'on puisse aisément les voir, ce qui n'a pas lieu dans l'exfoliation naturelle.

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Conclusions. Il résulte de ce qui précède: 4° que l'exfoliation épidermique est un phénomène de la vie extra-utérine, puisqu'on ne l'observe pas chez des fœtus au sortir de l'utérus; par conséquent, lorsqu'on pourra constater qu'elle existe sur le cadavre d'un enfant, on conclura que ce cadavre n'est pas celui d'un enfant mort-né, pourvu que l'on évite dans ce cas de confondre la chute de l'épiderme par la putréfraction' avec l'exfoliation naturelle; 2° qu'elle commence à une époque extrêmement variable; toutefois elle n'a jamais lieu immé diatement après la naissance, et il faut au moins qu'un jour s'écoule pour qu'elle se manifeste; d'où il suit que toutes les fois qu'on verra sur le corps d'un enfant l'épiderme se fendiller et se soulever, il sera permis de soupçonner que l'enfant a au moins un jour; 3° que c'est du troisième au cinquième jour qu'elle est dans la plus grande activité chez la plupart des enfants; 4' qu'il n'est guère permis de rien statuer de général sut sa durée et sa terminaison, ce phénomène présentant sous ce rapport des variétés infinies; 5° que dans tous les

derme, il importe de reconnaître, ce qui n'est pas difficile, si l'exfoliation de la couche épidermique est naturelle, ou si elle est le résultat d'une maladie ou de la putréfaction. (Voy. pag. 49.)

Pour le système osseux et dentaire, voyez à la fin de la dernière époque.

Canal digestif et vessie. Si l'estomac ne contient que peu de mucosité, si le gros intestin est encore rempli de méconium, s'il y a beaucoup d'urine dans la vessie, la mort a probablement suivi de très près la naissance; l'enfant, au contraire, sera présuméavoir vécu pendant quelque temps, si l'estomac renferme du lait ou d'autres substances alimentaires, s'il n'y a plus de méconium dans l'intestin, ni d'urine dans la vessie. (Voy., pour plus de détails sur le méconium, l'article Infanticide.)

Les caractères suivants, indiqués par Fodéré et par d'autres auteurs de médecine légale, nous paraissent tout au plus devoir être considérés comme secondaires dans la solution du problème qui nous occupe. Jusqu'au quarantième jour, l'enfant est faible et petit; sa tête est molle et plus ou moins penchée en avant, en arrière ou sur les côtés, suivant sa vigueur naturelle, La fontanelle antérieure est d'autant plus molle qu'il s'approche moins du quarantième jour. Ses yeux sont peu sensibles à la lumière; il ne voit ni n'entend; ses cris ont fort peu d'étendue; la chair est molle, le nombril saillant. Du deuxième au cinquième mois, ses pleurs sont plus marqués; sa tête est redressée, ses traits formés; il est plus coloré; ses yeux cher chent la lumière ou les objets brillants; il s'agite à l'occasion d'un bruit très fort, le sommeil a plus de durée; il a plus besoin de teter; enfin sa stature est plus marquée. Du sixième au septième mois, il témoigne du plaisir à voir sa nourrice et d'autres personnes; il porte ses doigts et tous les corps durs à la bouche; il mâche le pain avec facilité. (Fodéré, Médecine légalé, t. I, p. 40.) La connaissance des maladies auxquelles l'enfant est sujet pendant cette époque de la vie nous semble encore beaucoup moins propre à résoudre le problème que les caractères dont nous venons de parler en dernier lieu; aussi ne ferons

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