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Lanée d'acide cyanhydrique. Pourquoi n'en serait-il pas ainsi lorsque nous voyons du sucre se produire dans le diabète sucré; les oxydes cystique et xanthique, inatières organiques qui n'existent pas dans l'économie animale à l'état normal, venir former dans les reins des calculs urinaires?

» Il n'est point démontré que l'acide cyanhydrique ne soit pas un des produits de la putréfaction. Personne n'oserait

affirmer actuellement qu'il ne se forme jamais d'acide cyanhydrique pendant que les cadavres se pourrissent dans l'air, dans la terre, dans le fumier, dans l'eau ou dans les fosses d'aisances. La chimie est loin d'avoir dit son dernier mot sur ce point; et pourquoi ne pas admettre, au contraire, qu'il est plus que probable qu'il y a production de cet acide dans quelques unes des décompositions putrides que j'ai signalées, sinon à toutes les époques de l'altération des matières animales, du moins à quelques unes d'entre elles? Dans le doute, et jusqu'à ce que l'expérience ait prononcé, il est mille fois préférable d'adopter la proposition ci-dessus énoncée que de la repousser.

>> Mais, dira-t-on, si vous admettez que l'on puisse retirer de l'acide cyanhydrique de cadavres d'individus qui n'en avaient point pris pendant la vie, vous ne pourrez jamais affirmer, dans une expertise médico-légale, qu'il y ait eu empoisonnement par cet acide; lorsque vous aurez extrait des matières suspectes une quantité plus ou moins notable de ce toxique, la défense ne manquera pas de vous dire qu'il existait naturellement dans le corps de l'individu ou qu'il s'est formé pendant les opérations qu'a nécessitées l'expertise, ou bien qu'il s'est développé pendant la putréfaction du cadavre, si celui-ci était pourri. Cette objection n'a rien de sérieux pour ceux qui savent, qu'en matière d'empoisonnement, il faut tenir compte non seule ment des résultats de l'analyse chimique, mais bien encore des symptômes et des altérations de tissu. Ainsi, lorsque l'individu aura éprouvé les accidents si caractéristiques de l'intoxication que détermine l'acide cyanhydrique, et qu'après l'ouverture du cadavre on aura constaté des lésions semblables à celles que détermine ce

poison, à coup sûr l'acide cyanhydrique décelé et bien caractérisé par le chimiste ne pourra pas être uniquement considéré comme un produit qui se serait développé dans l'économie animale ou qui se serait formé par l'acte de la putréfaction. (Orfila, loc. cit., t. III, p. 693.)

SECTION TROISIÈME.

POISONS NARCOTICO-ACRES.

L'arbitraire que nous avons signalé dans la classification des poisons en géné ral est surtout flagrant dans la classe des poisons narcotico-âcres. On a désigné sous ce nom des substances qui déterminent à la fois des symptômes de narcotisme et des lésions propres à l'état inflammatoire : mais nous aurons plus d'une occasion de nous convaincre qu'on a rangé parmi les poisons narcotico-âcres beaucoup de substances qui n'enflamment nullement les tissus avec lesquels on les met en contact, de même que beaucoup d'autres qui ne produisent pas de symptômes de narcotisme. C'est ce qui a fait établir à M. Orfila plusieurs groupes dans lesquels il s'est efforcé de rassembler les poisons qui avaient le plus d'analogie entre eux; quoique ce nouveau groupement soit insuffisant lui-même, et qu'il ne puisse représenter le tableau exact du mode d'action des divers poisons qu'il comprend, nous le suivrons comme le plus rapproché de la vérité.

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PREMIER GROupe. De la scille, de l'ænanthe crocata, de l'aconit, de l'ellébore, du colchique, de la belladone, du datura, du tabac, de la digitale, des diverses espèces de ciguë, et du laurier-rose.

Voici quels sont, d'après M. Orfila, les symptômes et les lésions produites par ce premier groupe :

« Symptômes déterminés par ces poisons. - Agitation, cris aigus, délire plus ou moins gai; mouvements convulsifs des muscles de la face, des mâchoires et des membres; pupilles dilatées, contractées, ou dans l'état naturel; pouls fort, fréquent, régulier ou petit, lent, irrégulier¡

douleurs plus ou moins aigues à l'épi- | M. Vogel, que la scille doit ses propriétés gastre et dans diverses parties de l'abdo- | délétères; ce principe est blanc, friable, men; nausées, vomissements opiniâtres, déjections alvines. Quelquefois, au lieu d'une grande agitation, on observe une sorte d'ivresse, un grand abattement, de l'insensibilité, un tremblement général, et les malades n'ont aucune envie de vomir. Les symptômes que nous venons d'énumérer peuvent ne pas se présenter tous chez le même individu; mais ceux qui se sont manifestés ne cessent jamais complétement, pour reparaître quelque temps après, comme cela a lieu pour les poisons rangés dans deux autres groupes de cette classe, dont nous parlerons bientôt.

transparent, d'une cassure résineuse, d'une saveur amère, soluble dans l'alcool et ne donnant pas d'acide mucique quand on le traite par l'acide nitrique. M. Tilloy en a retiré un principe piquant très fugace, et surtout une substance excessivement amère, âcre, dans laquelle résideraient les propriétés de la scille et à la quelle on devrait donner, suivant lui, le nom de scillitine. Les propriétés toxiques de la scille se caractérisent par des vomissements, de la cardialgie, des superpurgations, la violence des battements du cœur, la dilatation des pupilles, la diffi» Lésions de tissu produites par ces poi-culté de la respiration; en un mot, un sons. — Les organes qui ont été pendant quelque temps en contact avec les substances qui font l'objet de ce paragraphe sont le siége d'une inflammation plus ou moins intense, semblable à celle que produisent les irritants. Les poumons, le sang et le cerveau présentent des altérations analogues à celles que développent les poisons narcotiques.

état général qui dénote son absorption, l'inflammation qu'elle détermine sur les parties avec lesquelles elle est en contact, quoique assez vive, ne paraît pas, en effet, propre à expliquer l'état spasmodique et les convulsions qu'elle est capable de produire.

ARTICLE 11.

OEnanthe crocata (ombellifères).

Tige assez forte, haute de deux à trois

» Action de ces poisons sur l'économie animale. Nous dirons, en parlant de chacun d'eux, tout ce qu'il importe de connaître à cet égard; nous croyons de-pieds, remplie, ainsi que la racine, d'un suc voir nous borner ici à indiquer qu'ils sont tous absorbés, qu'ils agissent particulièrement sur le cerveau ou sur quelques autres parties du système nerveux, et que l'inflammation qu'ils déterminent ne peut pas être regardée comme la cause de la mort.» (Orfila, loc. cit., t. III, p. 744.)

ARTICLE PREMIER.

Scille, scille maritime, scilla maritima (liliacées).

Cette plante a un bulbe ou oignon très volumineux, de la grosseur des deux poings ou d'une tête d'enfant ; il est formé de lames ou squames superposées; les plus extérieures larges, rouges, minces et presque sèches; les plus intérieures blanches, et les moyennes d'un blanc rosé; répandant une odeur très acre et pénétrante; contenant un suc visqueux sans odeur, très amer et très irritant, qui fait venir des ampoules aux doigts. C'est à un principe reconnu nommé scillitine par

laiteux blanchâtre, qui devient d'un jaune safrané quand il est exposé à l'air. Feuilles grandes, à pétioles dilatés à la base, trois fois ailés et formés de folioles profondément incisées et à divisions obtuses. Les fleurs sont blanches, serrées les unes contre les autres, les ombelles composées de rayons courts et nombreux, en sorte que les ombellules sont très rapprochées les unes des autres; l'involucre est formé par plusieurs petites folioles linéaires, ainsi que les involucelles. Les fruits sont ovoïdes, allongés, relevés de côtes longitudinales, et couronnés par les cinq dents du calice et par les deux styles qui sont persistants. Les racines acquièrent quelquefois le volume d'un petit navet, circonstance qui, dans quelques cas, a été la source d'erreurs; les feuilles ressemblent assez à celles du persil et à celles du céleri. Cette plante est très vénéneuse dans toutes ses parties; son suc surtout jouit d'une grande âcreté, puisque, au rapport de MM. Cormerais et Pihan-Du

failly, qui en ont fait l'analyse, l'homme qui fut chargé de la râper pour ce travail a eu une irritation sur les mains, les bras, avec douleurs lancinantes, et une éruption ortiée avec gonflement de la face, accélération du pouls, etc., phénomènes qui ont duré quinze jours. Un morceau de sa racine, de la grosseur d'une noisette, peut faire périr en une ou deux heures; il en résulte des taches rosacées sur le visage, la poitrine, de la chaleur à la gorge, de l'aphonie, la perte de connaissance, le frisson, des convulsions; en un mot, tous les symptômes de l'empoisonnement par les substances narcotico-âcres. L'eau distillée de cette plante ne paraît pas véné

neuse.

ARTICLE III.

Aconit napel, aconitum napellus (renonculacées).

sineux plus que l'extrait aqueux; l'extrait provenant du suc évaporé est beaucoup plus énergique. Toutes les variétés d'aconit sont vénéneuses.

Aconitine, Hesse a retiré des feuilles de l'aconitum napellus une substance blanche, grenue, non cristalline, inodore, ayant l'éclat du verre, d'une saveur amère d'abord, puis âcre, inaltérable à l'air, peu soluble dans l'eau, très soluble dans l'alcool, soluble dans l'éther. Ces dissolutions sont alcalines, et la substance à laquelle M. Hesse a donné le nom d'aconitine forme des sels neutres avec les acides; l'acide azotique la dissout sans la colorer; chauffée, elle fond facilement sans se volatiliser et fournit des vapeurs ammoniacales en se décomposant; appliquée sur l'œil, elle dilate la pupille, mais pour très peu de temps. C'est à elle que Hesse rapporte les propriétés toxiques de l'aconit, et en effet elle est extrêmement vénéneuse.

ARTICLE IV.

Ellebore noir, elleborus niger, rose de
Noël (renonculacées).

Souche ou tige souterraine, horizontale, charnue, comme articulée, noirâtre à l'extérieur, blanche en dedans, donnant naissance par son extrémité supérieure aux

Tige de deux ou trois pieds de hauteur. Feuilles pétiolées, divisées en cinq à sept lobes profonds et incisés. Fleurs violettes formant un long épi au sommet de la tig; calice pétaloïde irrégulier, formé de cinq sépales inégaux: un supérieur, plus grand, en forme de casque ou de capuchon, est dressé, convexe; deux latéraux, planes, inégalement arrondis; deux inférieurs un peu plus petits, ovales, entiers; corolle formée de deux pétales irréguliers, termi-feuilles, et par les déférents de sa surface nés supérieurement par une espèce de petit capuchon recourbé à son sommet: ces deux pétales sont dressés et cachés sous le sépale supérieur; trente étamines environ; trois pistils; ovaire à une seule loge renfermant une vingtaine d'ovules. La plante fraîche, appliquée sur la peau, est mordicante et vésicante; mise sur la langue en petite quantité, elle y détermine un sentiment d'ardeur et de douleur qui s'étend jusqu'au pharynx, et qui engourdit toutes ses parties. Deux à trois gros suffisent pour produire l'empoisonnement et l'ensemble des symptômes suivants: ardeur brûlante, soif intense, vertiges, céphalalgie, vomissements, coliques atroces, fixité des yeux et des mâchoires, petitesse du pouls, respiration précipitée, agitation extraordinaire; sueur froide et mort rapide. Toutes les parties de la plante sont vénéneuses; la racine paraît plus active que les feuilles, et l'extrait ré

extérieure aux fibres radicellaires, qui sont simples, très allongées, charnues, brunâtres, et qui deviennent noires en se desséchant. Feuilles radicales. Hampes de deux à six pouces, supportant une ou deux fleurs roses très amples et penchées. L'ellébore noir du commerce est par petites souches épaisses, noirâtres, d'où partent beaucoup de petites racines et de radicules à écorce épaisse, dont le méditullium est grisâtre, et se détache assez facilement; il est inodore, d'une amertume très prononcée et d'une saveur très âcre dans son état de sécheresse. Cette racine, récente, contient un principe volatil âcre, dans lequel résident surtout ses propriétés, et que, d'après Murray, on pourrait enlever à l'aide de l'eau en ébullition. Cette plante est vénéneuse pour tous les animaux; elle est essentiellement émétique; elle augmente la sécrétion salivaire; son séjour dans l'estomac amène des dou

leurs abdominales très intenses, une irré gularité très grande dans la circulation et dans la respiration, qui quelquefois même est douloureuse; une faiblesse marquée des muscles, des convulsions, l'opisthotonos, l'emprosthotonos et la mort; elle enflamme les parties avec lesquelles elle est en contact. Elle est absorbée, car elle produit les mêmes effets quand on l'applique sur des plaies à l'extérieur du corps, que lorsqu'on l'introduit à l'intérieur.

ARTICLE V.

Varaire, verutrum varaire blanc,

ellebore blanc (colchicées).

Racine de la forme d'un cône tronqué, noirâtre et ridée au dehors, blanche à l'intérieur, d'une saveur âcre, longue de deux à trois pouces, large d'un pouce, à radicules nombreuses, de trois à quatre pouces de longueur, de la grosseur d'une plume de corbeau, blanche à l'intérieur, et jaunâtre à l'extérieur. Elle agit sur l'économie animale comme l'ellébore noir; elle doit ses propriétés aux gallates acides de vératrine qu'elle renferme. Vicat a vu un tailleur et sa femme être empoisonnés pour avoir mangé de la soupe dans laquelle on avait mis de la poudre de cette racine au lieu de poivre. Elle agit comme caustique sur la peau; elle est absorbée, ce que démontre l'application qui a été faite de vingt grains de poudre dans les chairs de la cuisse d'un chien, qui produisit la dilatation des pupilles, des efforts de vomissements, des vertiges considérables, et la mort en sept heures. Hahnemann dit que l'antidote de cette plante est le café.

ARTICLE VI.

Cévadille, cébadille, veratrum sabadilla (colchicées).

Les capsules de ce végétal, seule partie connue et employée dans le commerce, sont longues de trois à quatre lignes, sur une ligne à une ligne et demie d'épaisseur, obtuses du côté du pédoncule, oblongues, à trois coques, à trois cornes, jaunâtres, glabres, inodores, d'une saveur un peu amère; elles sont à trois loges contenant chacune deux semences allongées, noires, un peu ridées, aiguës aux deux

extrémités, à plusieurs faces, d'une saveur âcre et même caustique. Cette plante doit ses propriétés vénéneuses à la vératrine et à la sabadilline.

Vératrine. - Alcalt découvert en 1829 par MM. Pelletier, Caventou et Meïsner, dans les graines du veratrum sabadillu, dans les racines de l'éllébore blanc et des colchiques, sous forme d'une résine presque entièrement blanche, incristallisable, inodore, mais pouvant provoquer des éternuments très violents, lorsque sa poudre vient à pénétrer dans les fosses nasales; d'une saveur excessivement âcre, fusible, et offrant l'apparence de la cire; se prenant par le refroidissement en une masse transparente de couleur ambrée; très peu soluble dans l'eau, à laquelle elle donne cependant une àcreté sensible; soluble dans l'éther et dans l'alcool; rougissant par l'acide nitrique, puis devenant jaune ; l'acide sulfurique la colore d'abord en jaune, puis en rouge de sang, puis en violet. Il résulte des expériences de MM. Andral et Magendie que la vératrine est un poison extrêmement actif; qu'il suffit d'un à deux grains d'acétate de vératrine pour enflammer l'estomac et les intestins d'un chien, déterminer des vomissements et des évacuations alvines; qu'une dose un peu plus forte accélère la respiration, amène le tétanos et la mort. M. Magendie assure cependant l'avoir donnée à un vieillard frappé d'apoplexie à la dose de un et demi à deux grains par jour, en commençant toutefois par un quart de grain. Sabadilline. Cette substance a été découverte en 1833 par M. Couerbe, dans la cévadille, la racine d'ellébore blanc, le colchique. Blanche, cristallisée en étoiles solitaires qui paraissent hexaèdres; très âcre, fusible, et prenant alors un aspect résineux et brunâtre; assez soluble dans l'eau, très soluble dans l'alcool, insoluble dans l'éther, formant des sels cristallisables avec les acides sulfurique et hydrochlorique.

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Résine-gomme de sabadilline. Encore appelée par M. Couerbe, qui l'a décou verte, mono hydrate de sabadilline; rougeâtre, très soluble dans l'eau et dans l'alcool, à peine soluble dans l'éther, alcaline, saturant les acides sans former de sels cristallisables, précipitable de sa dis

solution par les alcalis, sans se combiner | azotique concentré la colore en violet fonce

avec eux.

ARTICLE VII.

Colchique, tue-chien, veillote, safran des prés, safran bátard, colchicum autumnale (colchicées).

Dans le commerce, il se présente sous la forme d'un corps ovoïde (oignon) de la grosseur d'un marron, convexe d'un côté, présentant la cicatrice occasionnée par la tige qui en a été enlevée; d'un gris jaunâtre à l'extérieur, et marqué de sillons uniformes causés par la dessiccation; il est blanc et farineux à l'intérieur, sans odeur et d'une saveur âcre et mordicante (Guibourt); quand il est frais, il contient un suc laiteux et âcre. Ce végétal ne possède pas en tout temps et à toutes les époques de son développement les mêmes propriétés et la même énergie. Il résulte des expériences faites par MM. Pelletier et Caventou, qu'il contient les mêmes principes que l'ellébore blanc, c'est-à-dire, de la vératrine à l'état de gallate acide, qui ne se forme qu'à une époque de la végétation, et qui paraît être modifié par la dessiccation: ce qui explique les diverses manières de voir des auteurs au sujet des propriétés actives de cette plante, que quelques uns ont regardées comme fort peu marquées, tandis que, selon les autres, elles ont été considérées comme très délétères. Elle renferme en outre une fécule (inuline), substance semblable à l'amidon sous beaucoup de rapports, et capable de servir d'aliment; aussi les oignons de colchique sont-ils mangés sans inconvénient en Carniole pendant l'automne (Fée). MM. Geiger et Hesse y ont en outre découvert un alcaloïde, la colchicine, substance très vénéneuse.

Colchicine. On a aussi extrait du colchicum autumnale une substance particulière qu'on a désignée sous le nom de colchicine. Elle cristallise en aiguilles déliées, incolores, inodores, d'une saveur très amère, puis âcre, assez soluble dans l'eau : ce solutum précipite le chlorure de platine; quoique n'offrant qu'une faible alcalinité, elle neutralise complétement les acides et forme des sels en partie cristallisables dont la saveur est amère et âpre. L'acide

et en bleu indigo; puis la liqueur passe au vert et ensuite au jaune; l'acide sulfu rique la colore en brun. D'après Geiger et Hesse, elle est très vénéneuse.

ARTICLE VIII.

Belladone.

C'est un des poisons les plus énergiques en même temps que le plus fréquemmen employés, de la classe des narcotico-âcres

Action sur l'économie animale. — [l résulte des expériences faites sur les chiens, par M. Orfila, et des observations recueillies sur l'homme :

4o Que les feuilles, la racine, les baies. le suc et l'extrait aqueux de la belladone sont très vénéneux, et susceptibles de déterminer des accidents fâcheux peu de temps après leur emploi; 2° qu'ils occasionnent des symptômes analogues à ceux dont nous avons parlé, qui dès lors sont insuffisants pour caractériser un empoisonnement, comme on l'avait pense 3° qu'ils n'agissent pas tous avec la même force; 4o que l'extrait préparé en évapo rant à une très douce chaleur le suc de la plante fraîche est incomparablement plus actif que les extraits du commerce, dont l'énergie est, au reste, très variable, suivant la manière dont ils ont été obtenus: 5° que l'intensité des effets de ces poisons varie suivant l'organe avec lequel ils ont été mis en contact: ainsi leur action est plus vive lorsqu'on les injecte dans les veines que dans les cas où ils ont été appliqués sur le tissu lamineux sous-cutané de la partie interne de la cuisse, et leur introduction dans l'estomac est suivie d'effets moins fâcheux que ce dernier mode d'application, tout étant égal d'ailleurs; 6° qu'ils enflamment les tissus sur lesquels on les applique, mais que la phlogose qu'ils déterminent est trop légère pour qu'il soit permis de la regarder comme la principale cause de la mort; 7° que celleci doit être attribuée à l'absorption du poison, à son transport dans le torrent de la circulation et à son action sur le système nerveux, et en particulier sur le cerveau ;

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