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et cependant il en est encore résulté de la tristesse, de la gêné dans la respiration, de l'accélération du pouls, une faiblesse toujours croissante, surtout dans le membre blessé, des convulsions et la mort. La plaie devient promptement gangréneuse. La ligature de la partie blessée, la succion de la plaie, l'application de ventouses, la cautérisation par les caustiques puissants et le feu, sont les moyens les plus efficaces qu'il faut mettre en usage aussitôt après la morsure.

INSECTES VENIMEUX.

ARTICLE III.

Scorpion.

Genre d'arachnides de l'ordre des pulmonaires, famille des pédipalpes de Latreille. On en distingue trois espèces : les scorpions afer, europæus, occitanus. Le premier, ou scorpion d'Afrique, qui est long de 5 à 6 pouces, est le plus dangereux; le second, qui habite les régions méridionales, n'a guère que 4 pouce de longueur, il est beaucoup moins à craindre; le troisième l'est plus que le précédent. Les caractères du genre auquel ces insectes appartiennent sont les suivants : abdomen intimement uni au tronc par toute sa largeur, offrant à sa base inférieure deux lames mobiles en forme de peignes; trois plaques recouvrent le tronc la première, très grande, en forme de corselet, porte six à huit yeux; deux de ces yeux sont situés au milieu du dos, rapprochés et plus grands; les autres sont placés près des bords latéraux et antérieurs, trois ou deux de chaque côté; mandibules en pince, corps allongé et terminé brusquement par une queue longue, composée de six nœuds, dont le dernier, plus ou moins ovoïde, finit en une pointe arquée et très aiguë, sorte de dard sous l'extrémité duquel sont deux petits trous servant d'issue à une liqueur venimeuse contenue dans un réservoir intérieur. Les pieds palpes sont très grands, en forme de serres, avec une pince au bout, imitant par sa figure une main didactyle ou à deux doigts, dont un mobile; tous les tarses sont semblables, composés de trois articles, avec deux crochets au bout du dernier.

Le scorpion d'Europe est d'un brun très foncé et noirâtre; ses bras sont anguleux, avec la main presque en cœur, et l'article qui la précède est unidenté; la queue est plus courte que le corps, menue; le cinquième nœud est allongé; le dernier est simple, d'un brun jaunâtre, ainsi que les pattes; les peignes ont chacun neuf dents.

Il résulte de la piqûre du scorpion une marque rouge qui s'agrandit peu à peu et noircit à son centre; inflammation, douleur, fièvre, frisson, engourdissement, vomissements, hoquets, tels sont les symptômes qui l'accompagnent. Du reste, ces accidents ne sont ordinairement que passagers; on leur oppose avec efficacité l'usage extérieur et intérieur de l'ammoniaque et des crucifères.

ARTICLE IV.

Tarentule (lycosa tarentula).

Insecte de l'ordre des pulmonaires, famille des aranéides, tribu des citrigrades. | Une espèce est commune en Italie, aux environs de Tarente, de là le nom de tarentule. Grosse araignée de près de 4 pouce de longueur, ayant le dessous de l'abdomen rouge, traversé dans son milieu par une bande noire; le dessous du tronc est noirâtre avec une bande longitudinale dans le milieu de sa longueur; poitrine et origine des pattes très noires; pattes d'un gris cendré en dessus, avec deux taches aux cuisses et aux jambes et les tarses noirs, le dessous des cuisses et des jambes antérieures ayant une teinte roussâtre. C'est de toutes les araignées la plus venimeuse; néanmoins on paraît avoir exagéré les effets de sa morsure. Suivant le docteur Laurent, qui a longtemps habité le royaume de Naples, elle ne produirait qu'une douleur assez vive, analogue à celle que cause la piqûre d'une abeille, une légère inflammation quelquefois accompagnée de phlyctènes, et qui se dissipe par l'usage de simples émollients. On a dit qu'elle donnait lieu à une dansomanie salutaire pour le blessé, en ce qu'il n'abandonnait la danse que lorsqu'elle avait procuré une sueur abondante survenue à la suite d'une fatigue excessive. On a décrit cette dansomanie sous le nom

de tarentisme: toujours est-il que cet insecte a causé des accidents graves, et peutêtre même la mort.

ARTICLE V.

Araignée des caves (segestria cellaria).

Genre d'arachnides de l'ordre des pulmonaires, de la famille des aranéides, tribu des turbitelles. Corps d'environ 2 centimètres, velu, d'un noir tirant sur le gris de souris, avec les mandibules vertes ou d'un bleu d'acier, et une suite de taches triangulaires noires le long du milieu du dos et de l'abdomen. On la trouve en France et en Italie. (Latreille.)

3o Guépe. Ordre des hyménoptères, section des porte-aiguillon, famille des diploptères, tribu des guépiaires. (Latreille.) 4o Guépe frelon. Au moins 4 pouce de longueur; antennes obscures avec la base de couleur de rouille; tête de même couleur, pubescente; corselet noir, pubescent; sa partie antérieure et l'écusson couleur de rouille; le premier anneau de l'abdomen noir, avec la base d'aspect ferrugineux et les bords jaunâtres; les autres anneaux noirs à la base, jaunes à l'extrémité, avec un petit point noir latéral sur chaque; les pattes d'un brun ferrugineux, ailes d'une légère teinte roussâtre. I

Ses piqûres sont suivies du développe-existe dans toute l'Europe. (Latreille.) ment d'un gonflement avec aspect livide et phlyctènes parfois des nausées, de la céphalalgie, des frissons, de l'engourdissement, phénomènes qui ont été exagérés, ainsi que ceux qui résultent de la piqûre

de la tarentule.

ARTICLE VI.

Abeilles, guépes et bourdons.

4° Abeille domestique (apis mellifica).Insecte de l'ordre des hyménoptères, famille des apiaires. Écusson noirâtre comme le corselet; abdomen de la même couleur, avec une bande transversale et grisâtre formée par un duvet à la base du troisième anneau et des suivants; languette filiforme, composant avec les mâchoires une sorte de trompe coudée et fléchie en dessous. Premier article des tarses postérieurs grand, comprimé, en palettes carrées; point d'épine à l'extrémité des deux dernières jambes. La longueur du corps est de 12 millimètres.

Une vive douleur et une tuméfaction érysipélateuse fort dure dans son centre, qui blanchit et qui persiste tant que l'aiguillon reste dans la plaie, tels sont les symptômes qui résultent de sa piqûre; on a quelquefois vu la gangrène et la mort en être la suite.

2° Bourdon des pierres, Ordre des hyménoptères, famille des mellifères. Tout poir, à l'exception de l'anus, qui est d'un jaune rougeâtre. Il a été désigné ainsi parce qu'il fait son nid dans la terre, entre les pierres, au bas des murs. Sa piqûre produit les effets de celle de l'abeille.

5o Guépe commune (Vespa vulgaris). — 8 à 9 lignes de longueur; antennes et tête noires; corselet noir, légèrement pubescent, avec une tache au devant des ailes, un point calleux à leur origine, une tache au-dessous et quatre sur l'écusson, jaunes; abdomen jaune avec la base des anneaux noire, et un point distinct de chaque côté; le premier anneau a une tache noire en losange au milieu; les autres ont une tache presque triangulaire, contiguë au noir de la base; les pattes sont d'un jaune fauve, avec la base des cuisses noire. Elle existe dans toute l'Europe. (Latreille.)

La piqûre de ces guêpes est plus ou moins dangereuse, suivant la partie piquée, la saison, le climat, la nature des végétaux dont la guêpe a sucé le suc, les matières animales ou végétales putréfiées dont elle s'est nourrie, selon aussi que l'aiguillon est ou n'est pas resté dans la plaie. L'ammoniaque, la succion, les émollients sont les moyens qu'il faut mettre en usage pour combattre ces accidents.

CHAPITRE III.

DE L'EMPOISONNEMENT PRODUIT PAR L'INSPI-
RATION DE SUBSTANCES GAZEUSES.

Il est évident que sous le rapport de leur composition et jusqu'à un certain point sous le rapport de leur mode d'action, les gaz qui exercent une influence toxique sur l'économie pourraient rentrer dans les diverses catégories de poisons que nous avons décrites. Mais les recherches médico-légales qui se rattachent aux empoisonne

ments par les gaz ont tant de points com- | résie se déclare; elle donne lieu à la sécrémuns, sont presque tellement identiques, tion de sérosité sanguinolente en plus ou que, pour éviter les répétitions, il convient moins grande quantité, et elle devient de grouper ensemble tous les empoisonne- mortelle. Dans un cas d'empoisonnement ments par le gaz. De ces empoisonnements par l'acide cyanhydrique que l'on comd'ailleurs, deux ont surtout de l'impor- battit en faisant respirer au malade une tance, celui par le gaz des fosses d'ai- grande quantité de vapeurs ammoniacales, sances et celui par la vapeur de charbon. les symptômes d'intoxication cessèrent; Ce dernier surtout, dont il nous faudra mais ils firent place à tous les symptômes traiter longuement, appelle souvent l'in- d'une vive excitation de la bouche, des tervention du médecin légiste. Nous glis- bronches et de la gorge. La guérison eut serons donc rapidement sur les symptômes cependant lieu en quinze jours. (Revue méet les lésions déterminés par la plupart des dicale, t. XVII, p. 642.) poisons gazeux; nous insisterons plus longuement sur quelques uns d'entre eux, très longuement en particulier sur l'empoisonnement par la vapeur de charbon, et c'est après avoir décrit ce dernier empoisonnement que nous étudierons ce qui se rapporte aux recherches médico-légales des gaz en général, car ces recherches sont à peu près identiques, quel que soit le gaz toxique.

ARTICLE PREMIER.

Gaz ammoniac.

Il est incolore, d'une odeur sui generis, forte, piquante, déterminant dans les fosses nasales la sensation d'un picotement douloureux sans produire l'éternument; il pique fortement les yeux; il se transforme immédiatement en des vapeurs blanches, épaisses, à l'approche du gaz acide chlorhydrique (hydrochlorique); il verdit le sirop de violettes. Sa densité est de 0,5910. Un décimètre cube pèse 05,7678.

C'est

Action sur l'économie animale. un stimulant très énergique des membranes muqueuses; aussi est-il employé en médecine dans les cas de syncope. Respiré trop longtemps, il enflamme ces membranes, amène une phlegmasie de la membrane muqueuse du nez et de celle des bronches; il peut même développer une pneumonie et par suite la mort, ainsi que Nysten en a rapporté un exemple (Bulletin de la Faculté, 1845, n" 5). Il tue en quelques secondes les animaux qui le respirent pur; injecté dans les plèvres, il détermine une agitation générale très grande, parfois même des mouvements convulsifs, des vomissements et des cris douloureux: cet état n'est que momentané; mais la respiration reste accélérée, et bientôt une pleu

Nysten considère ce gaz comme susceptible d'être injecté en petite quantité dans le système veineux, sans occasionner de symptômes funestes; mais pour peu que la dose de chaque injection soit portée à 30 centimètres cubes, une mort très prompte arrive par le fait de l'excitation produite sur les parois du cœur.

Ce gaz est un de ceux qui peuvent produire l'asphyxie des fosses d'aisances; il est, suivant Dupuytren, la cause des ophthalmies fréquentes des vidangeurs, ophthalmies que l'on appelle mite.

ARTICLE II.

Gaz chlore.

Gaz jaune verdâtre, d'une odeur sui generis, et tellement caractéristique, qu'il n'est guère possible de la confondre avec celle d'un autre corps; provoquant la toux et l'éternument; décolorant la teinture de tournesol; s'unissant à l'hydrogène à toute température, mais dans des circonstances données, et pouvant se transformer en acide hydrochlorique sans résidu de gaz, si le mélange a été fait à volumes égaux. Son poids spécifique est de 2,4260. Un décimètre cube pèse 3gr, 1516.

Action sur l'économie animale. - Lo chlore pur asphyxie les animaux en quel

ques instants. Injecté dans le système veineux, il amène la mort très promptement par l'irritation violente qu'il produit sur les parois du cœur. Si on l'introduit dans la plèvre d'un chien, il en résulte des douleurs atroces, suivies d'une inflammation avec épanchement de sérosité sanguinolente. Respiré lorsqu'il est mêlé à l'air, il peut, suivant les proportions du mélange, provoquer seulement la toux suivie d'un enrouement qui persiste pendant quelques

cant de produits chimiques de Belfast que le chlore développe des produits acides dans l'estomac des ouvriers qui sont expo

l'aide de carbonate de chaux; ces ouvriers ne viennent jamais gras, quoique leur existence ne soit pas diminuée, puisqu'on en voit de très âgés. Ce phénomène d'émaciation a été aussi remarqué par M. Bourgeois (Transact. med., t. II, p. 156) chez les phthisiques.

jours, ou bien le crachement de sang, et par suite une aphonie, une phlegmasie de la trachée et des bronches, ou même une pneumonie. Dans un mémoire sur le trai-sés à ses vapeurs; ils les neutralisent à tement des maladies du foie par le chlore, le docteur Williams Wallace, chirurgien irlandais, a consigné les résultats suivants (Archiv. génér. de méd., 1824, t.V, p. 118). Lorsqu'on expose un individu, dans un appareil convenable, à l'action du chlore suffisamment mêlé à de l'air et à de la vapeur d'eau à la température de 43 degrés centigrades, il commence, au bout de dix à douze minutes, à éprouver en différents points de la périphérie cutanée une sensation comparable à la piqûre de très petits insectes; ce prurit est accompagné de sueurs, et à cette transpiration, plus abondante que celle qui serait provoquée par une température égale ou par une fumigation de vapeurs aqueuses, succède une éruption de petites vésicules.

ARTICLE III.

Gaz acide sulfureux.

C'est un gaz incolure, d'une odeur sui generis, piquante et suffocante, tellement caractéristique, qu'elle en constitue le cafre qui brûle, ce qui peut se traduire par chet. On dit improprement: odeur de sou

cette locution: l'acide sulfureux a l'odeur d'acide sulfureux. Il est extrêmement soluble dans l'eau et dans les liqueurs alca

Si l'on fait arriver directement la vapeur chlorée sur une partie, la peau prend bien-lines, avec lesquelles il forme des sels dont

tôt en cet endroit une couleur rouge de

plus en plus intense; elle devient chaude,

douloureuse, se tuméfie et se soulève. Cet étai persiste, et au bout de quelques jours il y a desquamation de l'épiderme; enfin on retrouve la série des phénomènes qui se développent dans l'érysipèle. Les effets immédiats de la vapeur du chlore sont donc une exaltation de la sensibilité de la peau, accompagnée de sensations particulières, avec augmentation de sécrétion, congestion sanguine dans les capillaires et élévation de température.

Le docteur Wallace croit que le chlore exerce sur les membranes muqueuses une action analogue à celle qu'il produit sur la peau. Les personnes soumises à cet agent thérapeutique présentent une altération dans la qualité et dans la quantité des sé.. crétions opérées par ces membranes, mais plus particulièrement, dit-il, dans celles des organes biliaires, salivaires, urinaires et génitaux.

Chez presque tous les phthisiques où le chlore a été employé sous la forme de fumigations, on a remarqué un accroissement notable dans les forces digestives, la constipation et la décoloration des matières fécales. Christison (Treatise on poisons, p. 697, 2 édit.) a entendu dire à un fabri

!

l'acide sulfurique le dégage immédiateest égal à 2,1930. Le poids d'un déciment à l'état gazeux. Son poids spécifique

mètre cube est de 25,8489.

Il est très irritant pour les organes de la suffocation avec un sentiment de conla respiration; il provoque la toux, amène striction à la gorge; il peut produire l'asphyxie et la mort promptement, s'il est respiré pur. Hallé a vu des cabiais qu'on y avait plongés périr en moins d'une minute et un quart (Orfila, Toxicol., t. Io, p. 160). Desbois, de Rochefort, rapporte que des ouvriers habituellement exposés par état aux vapeurs sulfureuses sont sujets aux maux de tête, à l'ophthalmie, au tremblement, à des mouvements spasmodiques du larynx et de la trachée, et à une

sorte d'asthme sec et convulsif.

ARTICLE IV.

Gaz protoxyde d'azote.

Il est invisible et inodore; il a une saveur douceâtre. Son poids spécifique est de 1,5204. Il est soluble dans l'eau; mis en contact avec une bougie dont la mèche brûle, mais sans flamme, celle-ci se rallume et brûle avec éclat. Dans cette combustion, le gaz est décomposé et l'azote mis à nu. ·

L'action de ce gaz a différé chez les di- Į pas donner lieu à la distension du cœur, il peut occasionner du chancellement dans la marche; mais que cet effet cesse promptement, et qu'il n'est suivi d'aucun accident consécutif grave; 5° qu'il n'occasionne aucun changement apparent dans le sang artériel. (Recherches de physiologie et de chimie, Paris, 1814, p. 77.)

ARTICLE V.

drique).

Incolore, odeur d'ail des plus fortes et intense, que quelques bulles de ce gaz, des plus désagréables; elle est tellement pour y manifester sa présence. 11 s'enrépandues dans un laboratoire, suffisent flamme à l'approche d'un corps en comblanche et épaisse, répand des vapeurs bustion, brûle lentement avec une flamme blanches d'acide arsénieux, et dépose sur les parois du vase une couche noire d'hy

drure d'arsenic.

Action sur l'économie animale, La

ARTICLE VI.

vers individus qui l'ont respiré : ainsi M. Davy éprouva d'abord des vertiges, des picotements à l'estomac; vers la fin de l'expérience la force musculaire augmenta, et il se déclara une sorte de délire gai qui finit par des éclats de rire. Proust ressentit seulement des étourdissements et un malaise inexprimable. Les essais tentés à Toulouse, par une société d'amateurs, confirment les résultats obtenus par Davy; | Gaz hydrogène arsénié (arséniure trihycependant quelques personnes, loin d'éprouver de la gaieté, ressentirent une grande chaleur de poitrine; leurs veines jugulaires se gonflèrent, le pouls devint accéléré; ils eurent des vertiges, des éblouissements; les objets leur paraissaient tourner autour d'eux. Pfaff, en rendant compte de ces expériences faites à Kiel, dit « Une des personnes qui ont respiré ce gaz a été enivrée très vite et mise dans une extase extraordinaire et très agréable. Je me suis soumis aussi à une épreuve de ce genre; le protoxyde d'azote sur lequel j'opérais était parfaitement pur, et j'ai été même que celle de l'arsenic. bientôt obligé de suspendre l'expérience : des vertiges, un malaise inexprimable, une vive chaleur dans la poitrine, tels sont les symptômes que j'ai éprouvés, et qui ont amené une syncope qui a duré six minutes. Nysten a conclu d'une multitude d'expériences faites en injectant ce gaz dans les -veines: 1° Qu'il se dissout avec la plus grande promptitude dans le sang veineux des animaux, 2° qu'injecté par quantités de 30 à 40 centimètres cubes, il ne donne lieu d'abord à aucun effet primitif notable; mais que si l'on multiplie les injections, surtout si l'on augmente les doses, il finit par produire sur le système nerveux des phénomènes analogues à ceux qu'il détermine lorsqu'on le respire en grande quantité, et que ces phénomènes peuvent être suivis de la mort, qui commence alors par le cerveau; 3° que, malgré la solubilité du gaz protoxyde d'azote, si l'on en injecte à la fois une très grande quantité, par exemple, 200 à 300 centimètres cubes, il détermine sur-le-champ la distension du cœur pulmonaire et la mort, qui, dans ce cas, commence par le cœur ; 4o qu'injecté en quantité considérable, mais insuffisante pour produire des phénomènes nerveux mortels, et avec les précautions nécessaires pour ne

Hydrogène phosphoré (phosphure d'hydrogène).

Gaz incolore, répandant une odeur forte de phosphore qui en constitue un des caractères essentiels; s'enflammant à l'approche d'un corps en combustion; il brûle alors avec une vive lumière, et répand après sa combustion des vapeurs blanches d'acide phosphorique; il laisse aussi sur les parois du vase un résidu rouge d'oxyde de phosphore. Mais il n'est pas toujours inflammable, quoique sa composition soit la même ; il constitue alors ce que l'on désignait autrefois sous le nom d'hydrogène protophosphoré, qui ne brûle qu'à l'approche d'un corps en combustion.

Nysten, dont les expériences sur les animaux tendent à atténuer l'action délétère de tous les gaz, regarde l'hydrogène perphosphoré comme excitant; mais il ajoute qu'il peut être injecté dans le système veineux des animaux en petite quantité sans déterminer d'accidents primitifs graves; or, comme toutes les préparations de phosphore sont d'autant plus vénéneuses qu'elles sont plus divisées, il y a tout lieu

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