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rieures, et si, par conséquent, une personne couchée sur le sol de la chambre infectée y vivrait plus longtemps qu'une personne placée debout ou couchée sur un lit; ils résolurent cette question négativement, et ils eurent raison. Mais il est étonnant que les recherches et les raisonnements qu'ils ont dû faire pour arriver à cette con.

l'autre, il est rare que celui-ci ne soit pas | accusé de supercherie ou même d'assassinat. On suppose dans ces cas, ou qu'il a quitté l'atmosphère délétère avant qu'elle pût être mortelle, ou bien qu'il a allumé le charbon pendant le sommeil de la victime, et qu'il n'est entré dans la chambre que lorsque déjà il n'y avait plus de danger, et seulement pour détourner les soup-clusion ne les aient pas mis sur la voie çons. Dans ces cas, comme dans les deux qui nous suggèrent ces réflexions, les magistrats soumettent ordinairement au jugement du médecin légiste plusieurs questions qui se trouvent renfermées implicitement dans celle-ci : De deux personnes soumises à l'influence d'une atmosphère de vapeur de charbon, l'une peut-elle continuer à y vivre, tandis que l'autre vient d'y succomber?

d'autres recherches relatives à un fait bien plus important que la composition des diverses couches de gaz. Voici en quoi consiste ce fait :

» Il n'est personne qui, une fois au moins dans sa vie, n'ait observé un corps léger, édredon, aigrette de plante, etc., voltiger dans un appartement, et partant il n'est personne qui n'ait vu ce corps tantôt tomber lentement et perpendiculairement vers le sol, tantôt être entraîné avec rapidité soit horizontalement, soit obliquement, soit même vers le plafond. Ce phénomène ne se présente pas seulement, comme on pourrait le croire, lorsque l'appartement où se trouve l'observateur communique largement avec l'air extérieur ; il se manifeste aussi quand l'ap

» Pour résoudre cette question, les médecins légistes ont analysé l'air de la chambre où la scène s'est passée; à défaut de cette analyse, ils ont recherché la quantité de charbon brûlée, et calculé le volume d'acide carbonique et d'oxyde de carbone produits; ils ont cherché à reproduire, en brûlant une quantité de charbon à peu près égale à celle employée dans l'as-partement est clos, moins prononcé sans sassinat soupçonné, une atmosphère délé- doute, mais très appréciable cependant; tère, et dans cette atmosphère ils ont exposé et d'autant plus appréciable que la diffédes lampes ou des bougies, ou bien des rence de température entre l'air extérieur animaux, et, suivant que les bougies s'é- et celui de l'appartement est plus considéteignaient ou continuaient à brûler, sui-rable. Il est inutile d'insister sur la cause vant que les animaux succombaient ou continuaient à vivre, suivant que l'atmosphère contenait telle ou telle proportion de gaz délétère, les médecins légistes ont conclu que l'accusé avait ou n'avait pas pu continuer à vivre à côté de la personne morte; mais ils ont presque toujours admis la négative; il n'est même pas à notre connaissance qu'on ait jamais conclu affirmativement. Or, dans leurs éléments de conviction, ces experts, médecins ou chimistes, ont ou incomplétement apprécié ou totalement négligé quelques circonstances qui devaient avoir une importance majeure pour la solution des questions qu'ils avaient à résoudre.

» Dans une affaire célèbre (affaire de la fille Ferrand), les experts discutèrent la question de savoir si la couche d'air rapprochée du sol était moins chargée de gaz acide carbonique que les couches supé

de ce simple phénomène; tout le monde comprend qu'il est dû à des courants de gaz produits par la différence de densité qu'il y a soit entre les différentes couches de l'air de l'appartement, soit entre cet air et l'air extérieur.

>> Cela posé, on comprend facilement que si une pièce dans laquelle deux personnes se trouvent soumises à l'influence de la vapeur de charbon, présente quelques fissures un peu considérables, il s'y forme nécessairement de semblables courants, et ces courants seront d'autant plus faciles ici qu'il y a un foyer de calorique qui met une grande différence entre l'air qui l'entoure immédiatement et les couches d'air placées à une plus grande distance; on comprend, dis-je, que, dans ce cas, l'une des personnes pourra se trouver sur le passage d'un courant venant de l'extérieur, tandis que l'autre sera plongée dans une

atmosphère stagnante ou à peu près. Ce résultat n'est même pas impossible quand les deux personnes sont très rapprochées l'une de l'autre, comme par exemple lorsqu'elles sont couchées dans un même lit, car les courants d'air ont en général très peu de volume, ce dont il est facile de s'assurer en suivant les pérégrinations de plusieurs des petits corps dont j'ai parlé. Or, si le courant vient de l'air extérieur, ce courant ne contiendra que peu ou point de gaz délétère, attendu qu'il faut un certain temps pour que le mélange des gaz se fasse d'une manière complète; celle des deux personnes sur la bouche de qui passera ce courant respirera donc un air pur jusqu'à un certain point, et dès lors la vie pourra s'entretenir chez elle bien plus longtemps que chez l'autre personne; il pourra même se faire que, la combustion venant à cesser, l'atmosphère de la chambre se purifie suffisamment pour que la mort n'ait pas lieu, si elle n'est point survenue au moment où la combustion aura cessé.

» Ces faits, joints aux différences de résistance à l'empoisonnement qui résultent des idiosyncrasies et de quelques autres conditions notées par les auteurs, montrent avec quelle circonspection les médecins légistes doivent procéder à la solution des questions qui leur sont posées dans les cas de double empoisonnement par la vapeur de charbon, et combien ils doivent réfléchir avant de déclarer ce qu'ils ont malheureusement fait trop souvent jusqu'à ce jour, que tel accusé n'aurait pu vivre tant de temps dans telle atmosphère; qu'il y a par conséquent crime ou supercherie de la part de cet accusé. C'est par des inductions, des affirmations aussi peu réfléchies, que l'on compromet à la fois la vie et l'honneur d'accusés innocents, l'autorité de la science et la considération des hommes de l'art. » (H. de Castelnau, Gazette des hôpitaux, juillet 1847.)

Des moyens de déterminer la capacité de la chambre où s'est opérée l'asphyxie. Lorsque, malgré les réflexions précédentes, on pense que la détermination de la capacité d'une chambre est utile à la solution des questions qu'on a à résoudre, voici comment il convient de procéder:

Si toutes les pièces offraient dans leur construction des parallelogrammes régu

liers, rien ne serait plus facile que de déterminer par un simple calcul leur capacité; il suffirait de multiplier d'abord la hauteur de la pièce par sa largeur, puis le produit de la multiplication par la longueur, et l'on obtiendrait le cube de l'espace, en prenant le soin de toujours se servir de la mesure métrique, afin de rendre les calculs plus simples.

Mais tantôt il existe dans la chambre plusieurs compartiments, des alcôves, des cabinets; tantôt c'est un corps de cheminée qui avance; ici un pan de mur d'une certaine obliquité, là de petites excavations tout à fait irrégulières.

Pour vaincre ces difficultés, il faut s'attacher à mesurer isolément chacun des espaces après leur avoir donné la forme d'un parallelogramme; puis les réunir ensuite par le calcul. En cas d'inégalités par vices de conformation, on s'attachera à fractionner les espaces de manière à avoir des cubes ou des parallelogrammes assez réguliers; et quant aux fractions d'espace dépendantes de l'obliquité d'un mur, d'une encoignure, on la négligera, attendu que quelques pieds cubes d'air jouent en général un rôle bien peu important dans cette mensuration, et que, pour arriver à un calcul exact, il faudrait se livrer à des opérations assez compliquées.

Recherches chimico-légales.— Caractères chimiques de la vapeur de charbon. —— La vapeur de charbon, vue en masse, a une teinte bleuâtre très marquée, qui est due à de la fumée provenant de ce que la décomposition du ligneux n'est jamais complète. Cette coloration subsiste-t-elle longtemps après la combustion du charbon? c'est ce que nous ne saurions préciser, mais elle se produit constamment ; et elle disparaît complétement après un certain laps de temps. Dans l'expérience que nous avons citée précédemment, et où on a laissé refroidir l'atmosphère pour recueillir dé l'air, elle n'existait plus douze heures après la combustion du charbon. Il y a lieu de croire qu'elle met moins de temps à se dissiper. C'est encore un fait à éclaircir. Sa connaissance peut être la source de données utiles à la justice, dans le cas, par exemple, où il s'agirait de déterminer à quelle époque telle personne a commencé les préparatifs de l'asphyxie.

La vapeur du charbon a une odeur caractéristique, désagréable pour tout le monde, amenant des nausées, et donnant lieu à un mal de tête fort incommode; elle entête, ainsi qu'on le dit communément. Cette odeur est surtout sensible pendant le temps où le charbon s'allume; elle cesse une fois que le charbon est bien allumé; aussi les ouvriers craignent-ils moins le charbon en : pleine combustion. Il est très probable qu'elle joue un grand rôle dans la production de l'asphyxie, et que c'est à son influence qu'il faut attribuer la tendance au sommeil qui se manifeste dans les premiers moments où la vapeur du charbon exerce ses effets délétères. La vapeur du charbon est plus pesante que l'air atmosphérique; elle rougit la teinture de tournesol, précipite l'eau de chaux en blanc en vertu de l'acide carbonique qu'elle renferme, et forme du carbonate de chaux; elle éteint les corps en combustion, mais une masse donnée d'air avec laquelle elle serait mélangée pourrait déterminer l'asphyxie et entretenir cependant la combustion. Nous avons vu qu'il y a des faits dans lesquels on a trouvé auprès d'une personne ou d'animaux morts nne chandelle encore allumée. On rapporte un exemple analogue où le gaz asphyxiant avait été le produit de la fermentation de fruits. Enfin, la vapeur de charbon ne renferme jamais assez d'oxyde de carbone et d'hydrogène carboné pour s'enflammer à l'approche d'un corps en combustion. Il n'en est pas de même du gaz qui s'échappe dans les galeries pratiquées dans les houillères; mais ici la cause asphyxiante est le gaz hydrogène protocarboné.

ARTICLE IX.

Asphyxie par l'air non renouvelé.

« Quelques auteurs, dit M. Devergie, ont confondu à tort l'asphyxie par l'air non renouvelé avec l'asphyxie par la raréfaction de l'air. Il existe une grande différence entre ces deux genres. Dans l'asphyxie par la raréfaction de l'air, ce dernier fluide reste toujours pur, mais, sous un volume donné, il ne contient pas assez d'oxygène, condition de mortalité à laquelle vient se joindre la diminution de pression de l'atmosphère qui exerce son influence et sur les solides et sur les liquides de l'homme.

» Nous avons déjà cité des faits qui se rapportent au cas où un grand nombre d'individus se trouvent renfermés dans un espace trop petit, et où leur respiration seule altère l'air ambiant encore dilaté par la chaleur qui émane continuellement du corps. Mais tous les jours, grâce au mode de construction employé aujourd'hui pour les appartements, et aussi à la manie de réunir dans de petits espaces un nombre de personnes beaucoup plus considérable qu'ils n'en peuvent contenir, on voit fréquemment des personnes à moitié asphyxiées, et obligées de quitter la réunion pour aller au dehors respirer un air pur.

» Pour se faire une idée des causes nombreuses d'altération de l'air qui existent dans nos salons de Paris, il faut savoir qu'une chandelle des six à la livre emploie par heure 68 grammes d'oxygène, ou 340 litres d'air; un tiers seulement de cette quantité d'oxygène est employé à la combustion, l'air, au delà de cette limite, étant impropre à l'entretien de la flamme; une bougie en demande 86 grammes, représentant 435 litres d'air; une lampe Carcel, 336 grammes ou 4,680 litres d'air.

»> Si enfin on fait observer qu'une personne emploie 20 litres d'air par minute, ou 1,200 litres d'air par heure; que par le fait de la respiration, comme pendant la combustion des bougies ou des lampes, il se produit de l'acide carbonique, on sentira combien est impur l'air d'un salon, par exemple, de 46 pieds de longueur sur 44 de largeur et 9 de hauteur, c'est-à-dire un espace qui ne renferme que 64,432 litres d'air; or, n'y eût-il que quarante bougies allumées, qu'elles exigeraient pour cinq heures de combustion, 2,719 litres d'air; et si, dans ce salon, on a réuni quarante ou cinquante personnes, dont la respiration altère la pureté de l'air dans une proportion considérable, on verra combien sont nuisibles à la santé ces réunions, qui ne sont citées comme belles que lorsque l'on est obligé d'attendre quelques heures à la porte pour pouvoir y pénétrer, et l'on comprendra facilement comment nombre de personnes sont obligées d'abandonner immédiatement la réception pour éviter une asphyxie imminente. (Gaultier de Claubry, art. HABITATION, Dictionnaire de l'industrie, t. VI, p. 456.)

>> Comme exemple d'asphyxie par l'air, non renouvelé, on peut citer ce qui a lieu dans les cas où, par un éboulement survenu pendant l'exploitation d'une mine, une partie d'une galerie se trouve tout à coup interceptée, et que dans cette excavation restreinte sont renfermés des ouvriers en nombre plus ou moins considérable. Tel était le cas rapporté par le docteur J. Soviche (Journal des connaissances médico-chir., 4o année, p. 117), de huit mineurs qui restèrent enfermés pendant cent trente-six heures dans la houillère du bois Monzil. Quelques heures avant l'achèvement de la percée, leur respiration était pénible, stertoreuse; ils ne pouvaient pour la plupart articuler une seule parole; leur tête était le siége d'une vive douleur, et leurs membres ne les soutenaient qu'avec peine un assoupissement s'empara d'eux, et quelques uns délirèrent.

leur réclusion, tous ceux qui restaient encore en vie, qui n'avaient pas respiré aux fenêtres un air moins infect, étaient tombés dans une stupidité léthargique ou dans un affreux délire; on se battit deux fois pour approcher des fenêtres, et enfin, après huit heures environ de détention, on ouvrit les portes de la prison, et il n'en sortit vivants que vingt-trois hommes dans l'état le plus déplorable, et portant sur leurs visages l'empreinte de la mort à laquelle ils venaient d'échapper. » (Devergie, loc. cit., t. III, p. 150.)

ARTICLE X.

Empoisonnement par le gaz des fosses d'aisances el des égouts.

Nous terminerons ce qui concerne les empoisonnements par les gaz en rapportant ce que dit l'auteur que nous venons de citer du méphitisme des fosses d'aisances et des égouts :

SI. Méphitisme des fosses d'aisances.

« Les matières fécales en putréfaction dans une fosse d'aisances peuvent donner naissance à trois corps gazeux principaux capables d'amener l'asphyxie; ce sont : l'acide sulfhydrique, le sulfhydrate d'ammoniaque et l'azote. Les deux premiers sont délétères, le dernier seulement est impropre à la respiration; ces trois corps gazeux peuvent exister ensemble ou isolément dans l'atmosphère de la fosse. Dans le plus grand nombre de cas, ils n'y existent pas seuls; ils sont toujours mêlés à beaucoup d'air atmosphérique. Les expériences de M. Thénard tendent à démontrer que l'hydrosulfate d'ammoniaque est tout formé dans la partie liquide de la fosse. Dans d'autres circonstances, l'atmosphère de la fosse est composée d'environ quatre

» Mais il n'est pas de relation qui peigne mieux les phénomènes qui accompagnent cette asphyxie que ce que nous a rappelé Percy (Journal de médecine, t. XX, p. 382), et qu'il avait extrait de l'histoire des guerres des Anglais dans l'Indostan. Cent quarante-six personnes furent enfermées dans une chambre de vingt pieds carrés, qui n'avait d'autres ouvertures que deux petites fenêtres donnant sur une galerie. Les premiers effets éprouvés par ces malheureux furent une sueur abondante et continuelle, une soif insupportable; à cette soif succédèrent de grandes douleurs de poitrine et une difficulté de respirer approchant de la suffocation; ils essayèrent plusieurs moyens pour être moins à l'étroit et se procurer de l'air; ils ôtèrent leurs habits, agitèrent 'air avec leurs chapeaux, et prirent enfin le parti de se mettre à genoux tous ensemble, et de se relever simultanément au bout de quelques instants; ils eurent re-vingt-quatorze parties de gaz azote, de deux cours trois fois dans une heure à cet expédient, et chaque fois, plusieurs d'entre eux manquant de force, tombèrent et furent foulés aux pieds par leurs compagnons; ils demandèrent de l'eau, on leur en donna; mais se disputant pour s'en procurer, les plus faibles furent renversés et succombèrent bientôt après; ils étaient tous dévorés d'une fièvre qui redoublait à chaque instant. Pendant la cinquième heure de

parties seulement de gaz oxygène, et de quatre parties d'acide carbonique ou de sesquicarbonate d'ammoniaque. Mais, quelle que soit la nature de ces gaz, ils tiennent en dissolution de la matière animale en putréfaction, qui peut ou modifier l'odeur de l'acide sulfhydrique et du sulfhydrate d'ammoniaque, ou bien rendre odorant l'azote, naturellement inodore. Ces gaz occupent deux places différentes dans la

fosse ou ils contribuent à remplir la partie dépourvue de matières fécales solides ou liquides, c'est-à-dire l'atmosphère de la fosse; ou ils s'accumulent sous la croûte ainsi que dans l'épaisseur de la pyramide, ou heurte, ce qui est beaucoup plus rare; ou enfin dans la partie que l'on nomme gratin, et principalement dans celle qui remplit les angles d'une fosse de forme quadrilatère.

asphyxie asphyxie par le plomb. La prédominance de l'ammoniaque peut quelquefois être portée à un tel degré, que toute odeur est masquée; cet effet a lieu surtout pendant les temps de pluie. C'est à cette quantité d'ammoniaque que l'on doit attribuer l'ophthalmie des vidangeurs, connue sous le nom de mitte.

» Une autre circonstance induit souvent les ouvriers en erreur, c'est celle dans laquelle la fosse n'est pas sensiblement odorante, lorsque l'air est vicié par la présence seule de l'azote et de l'acide carbonique. Alors l'asphyxie ne survient que lentement, et par un état de faiblesse que les travailleurs cherchent en vain à surmonter; cet état de faiblesse peut être porté jusqu'à la syncope et même jusqu'à l'extinction de la vie, si des secours ne sont pas administrés à temps.

>> Une fosse vidée peut asphyxier les ouvriers qui y descendent avec la même rapidité qu'une fosse pleine. C'est qu'il s'est opéré alors un dégagement de gaz délétères, des murs qui ont été imprégnés de matière fécale, et ce n'est qu'après douze ou quinze jours que la fosse a été vidée et laissée ouverte, que les ouvriers peuvent impunément y descendre pour

» Il est en général facile d'éviter les accidents résultant de la présence des gaz répandus dans l'atmosphère d'une fosse, en y descendant des lampes allumées, afin d'observer si elles y brûlent, et, dans le cas contraire, en introduisant des réchauds remplis de charbon bien allumés, que l'on renouvelle au fur et à mesure que le combustible s'éteint, jusqu'à ce qu'il brûle dans la fosse, comme s'il se trouvait exposé a l'air libre. Un phénomène particulier accompague souvent cette opération, que à tous les vidangeurs prudents pratiquent ordinairement avant de descendre dans la fosse, c'est la production d'une auréole lumineuse autour du foyer; elle a lieu toutes les fois qu'il existe de l'acide sulfhydrique en quantité suffisante dans l'atmosphère de la fosse, et les gens du métier disent alors qu'ils brûlent le plomb lorsqu'ils opè-faire les réparations que les constructions rent cette combustion. Il peut y avoir et en maconnerie peuvent exiger. il y a quelquefois détonation par le contact d'un corps enflammé. Pour brûler complétement le gaz, il faut descendre dans la » Le méphitisme des égouts est presque fosse un tuyau qui communique avec le aussi dangereux que celui des fosses d'aicendrier d'un fourneau produisant un fort sances. M. Parent-Duchâtelet a publié appel. On pourrait aussi éviter les acci- (Ann. d'hygiène et de médecine légale, 1829, dents qui résultent le plus souvent de la t. II, p. 5) un mémoire fort intéressant présence des gaz sous la croûte et dans la sur ce sujet, à l'occasion du curage qui a pyramide de matière fécale, en ayant le été fait des égouts Amelot, de la Roquette, soin de la crever avant de retirer les ré- du canal Saint-Martin, etc., à Paris. Nous chauds; mais les vidangeurs ne prennent en extrairons ici les principaux faits. L'air pas toujours cette précaution, en sorte des égouts est ordinairement vicié par qu'au moment où ils commencent la vi- trois gaz l'azote, l'acide carbonique et dange ils tombent souvent asphyxiés dans l'acide sulfhydrique. Ces trois gaz peuvent un espace de temps plus ou moins court. exister dans l'air en quantité telle, que la Cet effet peut même être instantané lorsque respiration de l'atmosphère qu'ils constile gaz se dégage en masse, et qu'il est tuent puisse asphyxier immédiatement les formé par de l'acide sulfhydrique ou le sulf-personnes qui la respirent. C'est surtout hydrate d'ammoniaque; et comme les in- pendant le déplacement des matières les dividus rappelés à la vie disent tous avoir plus concrètes que leur dégagement a lieu. éprouvé une vive pression sur l'épigastre, De l'air recueilli, après avoir agité la vase et la sensation d'un poids exerçant une de l'égout Amelot, a donné pour composiforte pression sur la tête, on a nommé cette tion, sur 400 parties, 13,79 d'oxygène,

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SII. Méphitisme des égouts.

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