VALERE. Non, quand toute la terre, après sa perfidie Et les traits effrontés... ASCAGNE. Ah! souffrez que je die, Valère, que le cœur qui vous est engagé D'aucun crime envers vous ne peut être chargé ; POLIDORE. Oui, mon fils, c'est assez rire de ta fureur, personnage, pour ainsi dire double, expliquoit sa nature réelle et sa nature apparente avec une subtilité énigmatique qui souvent redoubloit l'obscurité du mystère au lieu de l'éclaircir. Les comédies des prédécesseurs et des contemporains de Molière en offrent de nombreux exemples. » 1. Tour de phrase peu correct. ᎪᏞ Ᏼ Ꭼ Ꭱ Ꭲ . Et c'est là justement ce combat singulier Qui devoit envers nous réparer votre offense, POLIDORE. Un tel événement rend tes esprits confus, Mais en vain tu voudrois balancer là-dessus. VALERE. Non, non, je ne veux pas songer à m'en défendre, La surprise me flatte, et je m'en sens saisir 1 De merveille à la fois, d'amour et de plaisir. Ꭺ Ꮮ Ᏼ Ꭼ Ꭱ Ꭲ . Cet habit, cher Valère, Souffre mal les discours que vous lui pourriez faire. VALERE. Vous, Lucile, pardon, si mon âme abusée...3 LUCILE. L'oubli de cette injure est une chose aisée. ALBERT. Allons, ce compliment se fera bien chez nous, Et nous aurons loisir de nous en faire tous. 1. Merveille, dans le sens d'étonnement, d'admiration, étoit d'un commun usage. Boisrobert a dit : Non sans merveille, on vous voit estimé De l'appelant comme de l'intimé. 2. Le pronom en est ici mal placé. 3. Ce vers et les trois suivants étoient supprimés à la représentation. (Edit. 1682.) ERASTE. Mais vous ne songez pas, en tenant ce langage, MASCARILLE. Nenni, nenni, mon sang dans mon corps sied trop bien : MARINETTE. Et tu crois que de toi je ferois mon galant? Mais il faut qu'un galant soit fait à faire envie. GROS-RENÉ. Écoute quand l'hymen aura joint nos deux peaux, MASCARILLE. Tu crois te marier pour toi tout seul, compère? GROS-RENÉ. Bien entendu je veux une femme sévère, Ou je ferai beau bruit. MASCARILLE. Hé! mon Dieu! tu feras Comme les autres font, et tu t'adouciras. Ces gens, avant l'hymen si fâcheux et critiques, MARINETTE. Va, va, petit mari, ne crains rien de ma foi: Les douceurs ne feront que blanchir contre moi : 1 Et je te dirai tout. MASCARILLE. O la fine pratique! 1 Un mari confident! MARINETTE. Taisez-vous, as de pique. Ꭺ Ꮮ Ᏼ Ꭼ Ꭱ Ꭲ . Pour la troisième fois, allons-nous-en chez nous 1. On dit d'un coup de feu qu'il n'a fait que blanchir, lorsqu'il n'a fait qu'effleurer une plaque, une cuirasse, une muraille, en y laissant une trace blanche. « On emploie ce mot au figuré, dit Furetière, pour exprimer que les efforts que l'on fait pour attaquer ou persuader quelqu'un sont inutiles. » On ne peut les fléchir; Ne font que blanchir. (SCARRON, Chanson sur deux yeux noirs.) 2. As de pique, expression injurieuse qui étoit alors en usage. On l'explique de différentes manières. Auger y voit une allusion au proverbe : << Seul comme l'as de pique. » Génin l'interprète : langue piquante, mauvaise langue, et y voit un jeu de mots sur le sens figuré du verbe piquer. Cette dernière explication est celle qui convient le mieux à cet endroit de Molière. C'est peut-être aspic que Marinette veut dire. 3. « Le cinquième acte, dit Voltaire, employé à débrouiller ce roman, n'a paru ni vif ni comique. » Avec le Dépit amoureux prend fin cette partie des œuvres de Molière que le poëte composa pendant ses pérégrinations en province et avant son retour à Paris. « Dès ce second essai de grande comédie, dit M. Géruzez, il révéla son habileté à peindre les mœurs et la passion... Son succès lui fit comprendre que la tâche unique d'amuser ses contemporains étoit un rôle vulgaire, que la scène devoit être élevée et épurée, et qu'elle pouvoit devenir une école pour réformer les travers de l'esprit et les vices du cœur, ou, tout au moins, pour les déconcerter par le ridicule. » FIN DU DÉPIT AMOUREUX. |