Images de page
PDF
ePub

dimont leur avait cédé la propriété de cette île, pour y servir le Seigneur.

L'abbaye d'Anchin suivait la règle de S. Benoît; elle faisait partie du diocèse d'Arras, et elle a eu plusieurs abbés célèbres. On y faisait la fête de S. Gordain le 16 Octobre.

Voyez Molani Nat. SS. Belg. p. 228; Mirai Origines Cœnob. Benedict. in Belg. p. 126; Gallia christiana, t. III, et Lamartinière, Dict. géogr.

mmmmmmmmmmmm.

mmmmmm

1

CONFESSEUR.

S. GURDINEL,

LE 16 Octobre, on célébrait ordinairement à Douai, dans l'église de S. Amé, la fête de ce saint confesseur. Quelques auteurs pensent qu'il est le même que S. Gordain, dont nous venons de parler, et que le corps de celui-ci fut transféré d'Anchin à Douai, par les soins de Siger. Mais les moines d'Anchin, se fondant sur d'anciennes traditions, soutinrent que le corps de S. Gordain ne quitta pas leur église, où il reposait dans un tombeau de marbre. Les chanoines du ci-devant chapitre de S. Amé à Douai croiaient que le corps de S. Gurdinel fut transféré de Soissons à Douai, avec ceux de S. Amé et de S. Onésime, vers l'an 896, lorsque les longues dévastations des Normands eurent pris fin. On représente S. Gurdinel comme un jeune homme, tenant à la main une branche de palmier, ce qui sans doute ne semble pas annoncer un hermite.

Voyez Molani Nat. SS. Belgii, p. 229, et Raissii Hierogazophylacium Belgicum, p. 33, 34 et 56.

[blocks in formation]

S. MUMMOLIN, ÉVÊQUE DE NOYON ET DE TOURNAI.

L'AN 685.

[ocr errors]

S. MUMMOLIN OU MOMMOLEIN était de la ville de Constance, sur le lac de ce nom et de l'une des plus nobles familles du pays. Il méprisa tous les avantages qu'il pouvait tirer de sa naissance et des richesses de sa maison, pour suivre Jésus-Christ dans sa bassesse et sa pauvreté. Il se lia avec un jeune homme de son pays, et de son âge nommé Ebertram, qui n'aimait pas moins que lui la vertu et la piété. Après leurs études ils formèrent le dessein de quitter ensemble leur patrie, pour aller servir Dieu dans quelque solitude. Ils communiquèrent leur vue à Bertin (1), qui était aussi de leur âge, et tous trois, après s'être fortifiés dans leur sainte résolution, allèrent chercher une retraite dans les montagnes des Vosges. Bertin avait un parent, religieux de l'abbaye de Luxeû en Bourgogne : C'était saint Omer, qui fut depuis évêque de Térouenne (2). Il proposa à ses deux compagnons d'aller le trouver avec lui, espérant qu'il les ferait recevoir dans ce monastère, qu'il leur donnerait quelque avis salutaire pour régler leur conduite.

ou

[ocr errors]

Saint Walbert, successeur de saint Eustase à Luxeû, s'étant convaincu des saintes dispositions des trois jeunes gens les reçut d'une manière toute paternelle et leur fit donner l'habit monastique. Ils firent de si grands progrès dans la vertu, que leur supérieur, considérant d'ailleurs qu'ils avaient de l'étude et du talent, leur fit conférer la prêtrise,

(1) Voyez sa vie tom. XIII', p. 134, sous le 5 Septembre. (2) Voyez sa vie, tom. XIII, p. 218, 9 Septembre.

T. XVI.

2

afin de les employer dans le saint ministère. Depuis ce moment ils prêchèrent la pénitence et le royaume des cieux aux peuples des environs du Rhin. Lorsqu'ils apprirent que saint Omer, qui déjà depuis trois ans avait été appelé à l'évêché de Térouenne, avait besoin d'ouvriers évangéliques, ils partirent pour aller l'assister, après en avoir obtenu la permission de leur abbé. Ils travaillèrent sous la conduite de ce saint prélat avec un succès admirable. Huit ou neuf ans après, saint Omer ayant bâti un monastère à Sithiu, sur un terrain qui lui avait été donné par un riche gentilhomme du pays, nommé Adroald, le donna en 648 à nos trois saints prédicateurs, afin qu'ils pussent là, dans la retraite et dans la prière, se reposer de leurs fatigues (3). Il choisit Mummolin, qui était le plus âgé des trois, pour en être le premier abbé; il se distingua principalement par sa douceur pour ses religieux et son austérité pour sa propre personne; après de longues abstinences qui avaient épuisé son corps, il ne soulageait sa faim qu'avec de l'eau et du pain d'orge mêlé de cendres, qu'il arrosait de ses larmes. Il n'était pas seulement le père et le nourricier des pauvres, il s'était fait encore l'infirmier et le médecin des malades. Lorsqu'il entreprenait de les panser, il commençait par se mettre en prière pour recommander à Dieu la guérison de leur âme avec celle de leur corps et il s'appliquait ensuite à soulager leurs maux avec une charité qui rarement était privée de son effet.

Il y avait neuf ans que saint Mommolin gouvernait le monastère de Sithiu, lorsqu'il fut appelé par tous les suffrages au siége de Noyon et de Tournai, à la place de

(3) Pour ne pas répéter ici ce qui a déjà été rapporté dans cet ouvrage, nous renverrons le lecteur à la notice de S. Bertin et de S. Omer, sous le 5 et le 9 Septembre.

S. Eloy (4), qui mourut l'an 659. Se voyant obligé de quitter ainsi le séjour de sa pénitence, il laissa l'administration de son monastère à S. Bertin, qui se montra digne de cette confiance, comme nous avons vu sous le 5 Septembre.

Notre Saint travailla pendant 26 ans avec un zèle infatigable dans l'un et l'autre diocèse dont il se trouvait chargé, et reçut le 16 Octobre 685 la récompense de ses travaux. - Il fut enterré, comme il l'avait prescrit, dans le cimetière commun, mais dans la chapelle de S. George qui touchait à l'église des Apôtres, laquelle porta depuis le nom de sainte Godeberte. Ses reliques furent divisées dans la suite: on en transporta une partie dans la cathédrale de Noyon, l'autre fut mise dans l'église abbatiale de saint Eloy. Le martyrologe romain ne fait point mention de lui : les autres marquent la plupart sa fête au 16 Octobre; mais dans le calendrier des Bénédictins elle se trouve au 18 Mai, qui est apparemment le jour de sa translation. Dans le dio

(4) S. Achaire devint évêque de Noyon et de Tournai vers l'an 621. Il mourut en 639 et eut pour successeur S. Eloy. Celui-ci mourut le 1 Décembre 659, et fut remplacé par S. Mummolin. S. Omer, ami intime de S. Eloy, et qui fut sacré le même jour que lui, dit formellement dans la vie de son ami, qu'il fut le successeur immédiat de saint Achaire : «< Elegerunt ex merito sanctitatis cunctis bonis operibus præ>> ditum ad sacerdotale (seu episcopale) officium sanctum Eligium..... » ut præësset ecclesiæ Noviomagensi : decesserat enim in ipso anni cir» culo Acharius, præfatæ urbis antistes. » Ceci prouve que S. Mummolin fut le successeur de S. Eloy, ce qui se trouve d'ailleurs en termes exprès dans sa vie : Interea vir Dei Eligius.... migravit ad Dominum. Cujus in loco, fama bonorum operum, quia prævalebat non tantum > in Teutonica sed etiam in Romana lingua, Lotharii regis (III) ad

[ocr errors]

"

[ocr errors]

» aures perveniente, præfatus Mummolinus ad pastoralis regiminis cu>> ram subrogatus est episcopus. >> Plusieurs auteurs, se fondant sur la vie anonyme de S. Omer, se sont trompés dans la succession de ces trois évêques. V. Acta SS. Belgii selecta, t. IV, p. 403 et 404.

[ocr errors]

cèse de Tournai, sa fête se célèbre le 16 Octobre, ritu duplici, d'après le décret d'un synode diocésain de 1600, sous l'évêque Michel d'Esne.

La vie de S. Eloy, écrite par S. Ouen, nous apprend que S. Mummolin, vers la fin de la première année de son épiscopat, leva de terre avec la plus grande solennité le corps de S. Eloy, et qu'à la sollicitation et par la libéralité de la sainte Reine Bathilde, il fit élever à son vertueux prédécesseur un superbe et magnifique tombeau. Mummolin assista aussi, avec d'autres évêques et abbés, à la dédicace de l'église abbatiale d'Elnon, fondée par S. Amand, dont il signa aussi le testament (5).

Voyez Folcart, Vit. S. Bertini ; dans Mabillon, Acta Bened., t. III, sæcul. III, et vita S. Audomari, sæcul. II ibid.; Le Cointe, ad an. 633, no 13, et 648, no 31; Malbrancq, De Morinis, lib. II, c. 13; les Bollandistes, t. II, Aprilis, p. 32, no 7 et p. 34, no 11; t. IV, Maji, p. 136; Baillet sous le 16 Octobre. Voyez particulièrement dans les Acta SS. Belgii selecta une dissertation écrite avec beaucoup de soin par l'abbé Ghesquière, t. IV, p. 393-413.

(5) Voyez Miræi Diplom. Belg. tom. I, p. 8. On trouve dans le même ouvrage (tom. II, p. 925) un diplôme de l'an 660, par lequel Clotaire approuve un échange de diverses localités, fait par S. Mummolin et S. Bertin.

« PrécédentContinuer »