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Saint Marcel mourut au commencement du cinquième siècle, le 1 de Novembre, jour auquel il est nommé dans le martyrologe romain, quoiqu'on ne célèbre sa fête à Paris que le 3 du même mois. Il fut enterré dans un village qui était à un quart de lieue de la ville, mais qui en fait aujourd'hui partie, sous le nom de faubourg Saint-Marcel ou Saint-Marceau. Du temps de Louis-le-Débonnaire, ou de Charles-le-Chauve, on bâtit une église sous son invocation, laquelle, après diverses réparations, subsiste encore, et est desservie par un chapitre de chanoines. On en tira depuis ses reliques, pour les transporter dans la cathédrale, qui se glorifie de posséder ce précieux trésor.

Voyez dans Surius, la vie de saint Marcel par Fortunat (2); Baillet, le Gallia Christ, nova, etc.

(2) Cave, Hist. Lit. t. I, p. 530, et quelques autres écrivains, attribuent cet ouvrage à Vénance Fortunat, qui, pour éviter la fureur des barbares en Italie, quitta Ravenne, et vint s'établir à Tours par dévotion pour saint Martin. De là il fut appelé à Poitiers par sainte Radegonde, et on l'élut ensuite évèque de cette ville, sur la démission de Platon. Il mourut peu après l'année 600. On l'honore à Poitiers le 4 de Décembre. Il a laissé divers ouvrages qui prouvent qu'il avait du génie et une grande étendue de connaissances. Ces ouvrages sont, 1o Une vie de saint Martin en vers, composée d'après l'élégante vie du même Saint, que Sulpice-Sévère avait écrite en prose. 2o Un recueil de poésies, divisées en onze livres. Parmi ces poèmes, il y en a de fort courts. Ils ont été publiés à Mayence par le P. Brower, Jésuite. 3o Une explication de l'Oraison Dominicale, qu'on regarde comme le chef-d'œuvre de l'auteur; la communion journalière y est recommandée Cette pièce a été imprimée dans la Bibliothèque des Pères et dans les Ortodoxographa, avec l'explication du Symbole des Apôtres par le même auteur. 4° L'explication du Symbole de saint Athanase, que Muratori a donnée dans ses Anecdota latina, p. 212. 5o Les vies de saint Germain de Paris, de saint Aubin, évêque d'Angers, de saint Paterne, évêque d'Avranches, de saint Amant, évêque de Rodez, de sainte Radegonde, de saint Remy, évêque de Rheims. Ces vies sont en général peu intéressantes, parce qu'elles sont dénuées de faits et surchargées

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S. AMABLE, PATRON DE RIOM

Cinquième siècle.

EN AUVERGNE.

S. AMABLE naquit au village de Riom, qui est aujourd'hui une des principales villes de l'Auvergne. Les vertus éminentes qu'il pratiqua dès sa jeunesse, lui méritèrent l'honneur d'être élevé au sacerdoce. Il paraît qu'il fut chargé du soin de l'église de Riom. Son évêque le fit venir ensuite dans la ville d'Auvergne, et l'attacha à son église. On pense que l'évêque dont il s'agit ici, était saint Sidoine Appollinaire. Saint Amable mourut sur la fin du cinquième siecle. Son tombeau devint célèbre par plusieurs miracles, et saint Grégoire de Tours en rapporte quelques-uns dont il avait été témoin oculaire. Vers la fin du dixième siècle,

de miracles. Il faut en excepter celle de sainte Radegonde, qui sert de supplément à une autre vie de cette Sainte, composée par une de ses religieuses, nommée Baudonivie. Voyez D. Rivez, t. III, p. 464, et l'Hist. Lit. de Cave, de la seconde édition. On n'y retrouve point les fautes qui s'étaient glissées dans la première. Cave cependant n'est point exact dans cet article, puisque des deux Fortunat, il ne fait qu'une seule et même personne.

Il y a un autre Fortunat, qui fut évêque en Lombardie, et qui était originaire de Verceil. Son savoir lui fit donner le surnom de philosophe. Il vint en France un peu avant le premier. Peut-être avait-il été chassé par les Lombards. Il s'établit près de Chelles, et fut fort estimé de saint Germain, évêque de Paris, dans le diocèse duquel il vivait. Il mourut vers l'an 569. On l'honore sous le nom de saint Fortuné, le premier de Mai et le 18 de Juin. Le lieu où il fut enterré porte son nom, et on y conserve ses reliques. Il y a deux églises dédiées sous son invocation. C'est à ce Saint qu'on doit donner la vie de saint Marcel de Paris. Il l'écrivit à la prière de saint Germain, évêque de la même ville. Voyez les Bollandistes, sous le 18 de Juin; Dubois, Hist. Eccl. Paris, C. 8; D. Rivet, Hist. Lit. de la France, t. III, p. 298.

1. 1,

son corps fut transporté de Clermont à Riom, et déposé dans l'église de Saint-Bénigne. Quoique la mort de ce Saint soit arrivée le premier de Novembre, on n'a jamais fait sa fête en ce jour, sans doute à cause de celle de la Toussaint. On la célèbre aujourd'hui le 11 de Juin.

Voyez saint Grégoire de Tours, de Gloria Confess. et le P. Longueval, Hist. de l'église gallic., t. II, p.

c. 33; Baillet,

190.

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S. VIGOR, né dans l'Artois (1), fut un des disciples de saint Waast. Il quitta depuis sa patrie, vint dans la Neustrie, alors soumise aux Français, et s'arrêta dans le territoire de Bayeux. Touché de voir l'idolâtrie régner encore dans ce pays, il travailla avec un zèle infatigable à la détruire; et ce zèle fut suivi des plus heureux succès. Après la mort de l'évêque de Bayeux, qu'on croit être saint Contest, il fut unanimement élu pour lui succéder. On lui attribue la fondation de trois monastères entre autres celui de Cérisi. Il mourut, selon l'opinion la plus probable, avant le milieu du sixième siècle (2), et fut enterré sur le mont Phanus ou Chrismat (3), où était autrefois un prieuré de son nom. Il eut pour successeur Leucade, qui souscrivit au troisième concile d'Orléans, en 538.

(1) Dans le territoire d'Arras in atrebatensi territorio, ex parentibus nobilitate et fide pollentibus ortus est. Voyez Ghesquière, Acta SS. Belgii selecta, t. II, p. 93, n. 6.

Note de la prés. édit.

(2) Ghesquière place sa mort vers l'an 536. (3) Les actes disent Phanus. Voyez Ghesquière, op. cit. p. 96. Son corps repose actuellement dans l'église de l'ancienne abbaye de saint Riquier. Note de la prés. édit.

Saint Vigor est nommé dans le martyrologe, sous le 1 de Novembre, qui fut le jour de sa mort. On fait sa fête à Bayeux, le 3 de ce mois. Il y a à Rouen une église paroissiale dédiée sous son invocation.

Voyez le Gallia Chr. nova, t. XI, p. 348; Baillet; le P. Longueval, Hist. de l'égl. gal. t. II, p. 408; Trigan, Hist. eccl. de Normandie, t. I, p. 87, 100, 102.

S. FLORBERT ou FLORIBERT, ABBÉ A GAND.

Vers l'an 661.

On ne connaît pas avec certitude le lieu ni l'année où S. Florbert naquit. On ne sait même rien de particulier sur sa vie, si ce n'est ce qui est relatif à l'époque où il fut choisi par S. Amand, vers 639, pour diriger les deux monastères que celui-ci avait établis à Gand en l'honneur des saints Apôtres, dont le premier est connu sous le nom de l'abbaye de Saint-Pierre ou du Mont-Blandin, et dont l'autre reçut dans la suite le nom de Saint-Bavon, parce qu'il fut illustré par la pénitence de ce Saint.

Ce fut donc dix ans environ après la fondation de ces couvens, que S. Florbert fut chargé de leur direction. Il s'en acquitta avec le plus grand zèle, suivant pieusement les traces de S. Amand, marchant constamment dans la présence du Seigneur, et ne négligeant rien pour conduire dans la voie de la vertu ses religieux, dont le nombre augmentait de jour en jour. S. Amand lui avait aussi confié la mission d'annoncer la foi dans tout le territoire de Gand, et là aussi Florbert fit éclater un zèle sans bornes. Aussi ce fut lui qui travailla avec grand succès à extirper l'idolâtrie et à fonder le christianisme dans cette contrée.

Après s'être exercé de la sorte pendant vingt ans dans

le service du Seigneur, il fut appelé à jouir de la béatitude éternelle vers l'an 661 (1). Son corps fut enterré au cou

(1) Le docte et respectable M. J. J. Raepsaet a publié dans le Messager des sciences et des arts des Pays-Bas, 1re livr., 1829, une Notice sur la pierre sépulcrale de S. Florbert, mort à Gand vers le milieu du septième siècle. C'est M. De Bast, secrétaire de la Société des beaux-arts de Gand, qui a communiqué à l'auteur de la notice ce monument intéressant par lui découvert dans les archives de la cathédrale de S. Bavon, à Gand. Cette pierre est de marbre blanc, et présente des vestiges de mortier ou de chaux, qui font présumer qu'elle a été maçonnée dans un mur ou dans un pavé; mais il est plus probable que c'est dans un mur, puisque l'inscription ne présente aucune trace du frottement des pieds que la pierre aurait subi pendant tant de siècles, si elle avait été scellée dans le pavé. Voici cette inscription

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:

REQVIESCIT FLOR
BERTVS ABBA...:.

GANDENSIS. CÆ

NOBII: OBIT VII.

ID. OCTOB

Cette inscription est un document précieux pour notre agiographie nationale. Les savans, long-temps partagés sur l'année de la mort de saint Florbert, s'accordaient encore moins sur le jour. Le savant Bollandiste Périer dans son commentaire sur la vie de S. Bavon, et Mabillon se sont accordés à fixer l'époque de cette mort vers l'année 664, tandis que d'autres la placent vers l'année 639.

Après une longue dissertation, où l'auteur de la notice s'attache à prouver l'originalité de cette pierre sépulcrale, il en conclut qu'il ne reste aucun doute sur la mort du saint abbé qui eut lieu le 8 Octobre, et que pour l'année qui n'est point relatée dans l'inscription, c'est une des plus grandes preuves de son authenticité. En effet cette omission dans une inscription lapidaire du septième siècle est caractéristique. A cette époque on n'énonçait pas encore l'année, pas même dans les actes publics, ni dans les chartes royales. On peut donc se rapporter à l'autorité des Bollandistes qui ont fixé l'année 664, ou plutôt à celle de Ghesquière et de son collaborateur Corneille Smet qui placent cette mort vers l'année 661. La découverte de cette pierre fournit à M. Raepsaet

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