Sont tous, fans difputer, d'accord pour vous bénir? De Judith & d'Aod fervent imitateur, N'eût tenté dans Saint Cloud fa funefte entreprife: Toutes les factions à la fin font cruelles; Pour peu qu'on les foutienne, on los voit tout ofer; Qui conduit des Soldats peut gouverner des Prêtres. Du fceau de fa grandeur il chargea leurs fottifes. * Il ne faut pas entendre par ce mot l'Eglife Catholique, mais le poignard d'un Eccléfiaftique, le fanatifime abominable de quelques gens d'Eglife de ces tems Cc 4 Dans là, déteftés par l'Eglife de tous les tems. + Ce ridicule fi univerfellement fenti par toutes les Nations, tombe fur les grandes intrigues pour Dans la pouffière alors on les vit tous rentrer. Et des arbres touffus, dans fon clos renfermés, Son docile terrain répond à fa culture; Le Sénat des Romains, ce Confeil de Vainqueurs, pour de petites chofes, fur la haine acharnée de deux partis qui n'ont jamais pû s'entendre Préfidait fur plus de quatre mille volumes imprimés. Préfidait aux Autels, & gouvernait les mœurs, Ces grands Légiflateurs d'un faint zèle enyvrés, Toute Eglife a fes loix, tout peuple a fon ufage; A fur tous fes fujets égale autorité; * *Ce n'est pas à dire que chaque ordre de l'Etat n'ait fes diftinctions, fes privilèges indifpenfablement attachés à fcs Sont fonctions. Ils jouiffent de ces privilèges dans tout pays : mais la Loi générale lie également tout le Monde. Sont tous également les membres de l'Etat. De la Religion l'appareil néceffaire, Confond aux yeux de DIEU le grand & le vulgaire ; Et les civiles Loix, par un autre lien Ont confondu le Prêtre avec le Citoyen. La Loi dans tout Etat doit être univerfelle. Les mortels, quels qu'ils foient, font égaux devant elle. Le Ciel ne m'a point fait pour régir les Etats, Mon efprit fuit le vôtre, & ma voix vous répète. Il ne faut pas pour eux fe déclarer la guerre : Le vrai nous vient du Ciel, P'erreur vient de la Terre; Et parmi les chardons qu'on ne peut arracher, Dans des fentiers fecrets le fage doit marcher. La paix enfin, la paix, que l'on trouble & qu'on aime, Eft d'un prix auffi grand que la vérité même. PRIER E. O DIEU qu'on méconnait, ô DIEU que tout annonce NOTE S. Soit qu'un Etre inconnu, &c. a DIEU étant un Etre infini, fa nature a dû être inconnuë à tous les hommes. Comme cet ouvrage est tout philofophique, il a falu rapporter les fentimens des Philofophes. Tous les Anciens', fans exception, ont cru l'éternité de la matière; c'eft prefque le feul point fur lequel ils convenaient. La plupart prétendaient que les Dieux avaient arrangé le Monde; nul ne favait que DIEU l'avait tiré du néant. Ils difaient que l'Intelligence céleste avait par fa propre mature le pouvoir de difpofer de la matière, & que la matière exiftait par fa propre nature. Selon prefque tous les Philofophes & les Poëtes, les grands Dieux habitaient loin de la Terre. L'ame de l'homme, felon plufieurs, était un feu célefte; felon d'autres, une harmonie réfultante de fes organes; les uns en faifaient une partie de la Divinité, Divine particulam aure; les autres, une matière épurée, une quinteffence; les plus fages, un être immatériel: mais quelque Secte qu'ils ayent embraffée, tous, hors les Epicuriens, cnt reconiu que Thomme eft entiérement foumis à la Divinité. b Et |