ENSEMBLE. Perche tanto rigor Contro innocente cor? Dar morte à la Beltà, ch'altrui da vita. Ahi ch'indarno fi tarda, Non refifte à gli Dei mortale affetto, Ove commanda il Ciel, l'Uvom cede à forza. Ces Plaintes font entrecoupées & finies par une En. trée de Ballet de huit Perfonnes affligées, qui par leurs attitudes expriment leur douleur. ACTE II SCENE PREMIERE. LE ROY, PSICHE, AGLAURE, CIDIPPE, LYCAS, SUITE. D pere PSICHE'. E vos larmes, Seigneur, la fource m'eft bien chere; Mais c'est trop aux bontez que vous avez pour moi, Que de laiffer regner les tendreffes de Jufques dans les yeux d'un grand Roy. Et j'en dois refufer les touchantes faveurs : Et ceffez d'honorer mon deftin Qui dans le cœur d'un Roy montrent de la foibleffe. LEROY. Ah ! ma fille, à ces pleurs laiffe mes yeux ouverts. Mon deüil eft raisonnable, encor qu'il foit extrê Et lors que pour toûjours on perd ce que je perds, Veut qu'on foit infenfible à ces cruels revers, L'effort en eft barbare aux yeux de l'Univers, Je ne veux point dans cette adverfité De cette dureté farouche, Et de quelque façon qu'on nomme de tous, Cette vive douleur dont je reffens les coups, PSICHE Je ne merite pas cette grande douleur : Aux droits qu'elle prend fur un cœur Dont mille evenemens ont marqué la puiffance. Quoy, faut-il que pour moy vous renonciez, Seigneur, A cette Royale conftance, Dont vous avez fait voir dans les coups du malheur Une fameuse experience? LER QY. La conftance eft facile en mille occafions. Où nous peut expofer la fortune inhumaine, N'ont rien que ne puiffe fans peine D'une ame où la raison eft un peu fouveraine : Seigneur, une douceur icy vous eft offerte ; perte. Il ne vous oftent rien en m'oftant à vos yeux, Où placer toutes les douceurs. LERO Y. Ah, de mes maux foulagemens frivoles ! Rien, rien ne s'offre à moy qui de toy me confole, Et ne voy point ce qui me refte. PSICHE. Vous fçavez mieux que moy qu'aux volontés des Dieux, Seigneur, il faut regler les noftres ; Et je ne puis vous dire en ces triftes adieux, autres. Ces Dieux font maiftres fouverains Des prefens qu'ils daignent nous faire; On n'a nul droit de murmurer Des graces que leur main ne veut plus nous éten dre; Seigneur, je fuis un don qu'ils ont fait à vos vœux, Ah, cherche un meilleur fondement Ne fais point un accablement A cette douleur fi cuifante, Dont je fouffre icy le tourment. Dont tu veux que je me contente', Ne paroift-elle pas aux yeux ? Voy l'état où ces Dieux me forcent à te rendre, Tu connoiftras par là qu'ils me viennent reprendre Un prefent que mon cœur ne leur demandoit pas; J'y |