UNIVERSELLE. POLITIQUE. HISTOIRE. INDUSTRIE. DE LA LIBERTÉ DU COMMERCE. Pendant la guerre gigantesque livrée par Bonaparte à la Grande-Bretagne, et soutenue par elle avec un courage et une obstination dignes d'un tel adversaire, l'agriculture, le commerce, les manufactures des Trois-Royaumes, étaient dans la situation la plus florissante. L'agriculture surtout avait pris un immense développement. D'après les rapports officiels (1), les taxes sur l'agriculture équivalaient, à elles seules, à trois fois la valeur de celles que produisaient les taxes sur les manufactures et le commerce. La paix, au lieu d'augmenter cette prospérité, en suspendit le cours. A peine l'Europe eut-elle déposé les armes, « le prix de nos grains fut réduit de moitié; 50 millions se trouvèrent effacés du revenu total des classes agricoles; la communauté tout entière (comme l'observe Spence dans ses Essais) eut à subir une diminution proportionnelle de bénéfices et de revenus; » enfin aujourd'hui, la situation générale du commerce et de l'industrie suit une pente rapide, et approche de la décadence, par degrés faciles à apprécier. On a fait de grands efforts pour arrêter ou paralyser ce mouvement rétrograde. A peine les ports de la Baltique nous furent-ils ouverts, on acheta des grains, que l'on importa en Angleterre. En même tems on encombra de produits britanniques les marchés du continent la grande quantité de ces produits en amena la dépréciation; les gouvernemens étrangers, pour prévenir la chute de leurs propres manufactures, frappèrent de lourds impôts les mêmes produits, qui bientôt perdirent, même sur le continent, l'avantage du bon marché. Cependant on imitait nos procédés, on se rapprochait chaque jour de cette perfection de fabrication qui avait assuré notre supériorité et accru nos profits. Les partis politiques, d'accord sur le fond de la question, expliquent, selon leurs intérêts et leurs principes opposés, l'accroissement inévitable du fléau. Ils sondent la plaie commerciale, moins pour la guérir que pour s'écrier : « Voilà l'œuvre de nos ennemis : frappezles; punissez-les; renversez-les. » Heureusement il résulte de ces discussions amères, |