Malheureux les ennemis A son empire équitable? Chantons, bergers, et nous réjouissons : De ces lieux l'éclat et les attraits, Sont les dons de ses mains bienfaisantes. Il veut bien quelquefois visiter nos bocages; O ciel, o saintes destinées, Qui prenez soin de ses jours florissants, Pour ajouter à ses années! Qu'il règne ce héros, qu'il triomphe toujours; Qu'il règne ce héros, qu'il triomphe toujours, Les Hirondelles. Captif au rivage du More, Un guerrier, courbé sous les fers, Suit jusqu'en ces brûlants climats, Depuis trois ans je vous conjure RACINE. Se berçait d'un doux avenir. Au détour d'une eau qui chemine L'une de vous peut-être est née La célébrer dans leurs chansons? De tant d'amis ne me parlez-vous pas ? Sur leurs corps l'étranger peut-être Du vallon reprend le chemin; Sous mon chaume il commande en maître; De ma sœur il trouble l'hymen, Pour moi plus de mère qui prie, Et partout des fers ici-bas! Hirondelles de ma patrie, De ses malheurs ne me parlez-vous pas ? BÉRANGER. Le Nid abandonné. Dans un jardin du voisinage Je les ai vus sur ma fenêtre, Les petits ont vu la lumière; Qu'on craint toujours de voir mourir. Que de soucis et que de joie! O vertu, tendresse immuable; Ce matin des cris de détresse Sans doute un épervier rapide, Non, dès qu'ils ont senti leurs ailes, Ils vont étaler leur plumage, Allez, enfants, douces chimères, 1. CHANSONS. (Heugel édit.) G. NADAUD 1. Adieux sur la montagne. Là, nous avons vécu de divines journées, Je partis le premier, rappelé dans les villes, Il nous fallut enfin rompre la douce chaîne. Et Dieu m'a retiré cette main forte et pure, LAPRADE. Ma Mansarde. Il n'est que d'être roi pour être heureux au monde. Là, je reviens toujours, et toujours les mains pleines, Soit qu'en un livre antique à loisir engagé, A. CHÉNIER. Les Nuages. Lorsque j'étais en pleine mer, et que je n'avais d'autre spectacle que le ciel et l'eau, je m'amusais quelquefois à dessiner les beaux nuages blancs et gris, semblables à des groupes de montagnes, qui voguaient à la suite les uns des autres sur l'azur des cieux. C'était surtout vers la fin du jour qu'ils développaient toute leur beauté en se réunissant au couchant, où ils se revêtaient des plus riches couleurs et se combinaient sous les formes les plus magnifiques. Un soir, environ une demi-heure avant le coucher du soleil, le vent alizé du sud-est se ralentit, comme il arrive d'ordinaire vers ce temps. Les nuages, qu'il voiturait dans le ciel à des distances égales comme son souffle, devinrent plus rares, et ceux de la partie de l'ouest s'arrêtèrent et se groupèrent entre eux sous la forme d'un paysage. Ils représentaient une grande terre formée de hautes montagnes, séparées par des vallées profondes et surmontées de rochers pyramidaux. Sur leurs sommets et leurs flancs apparaissaient deş brouillards détachés, semblables à ceux qui s'élèvent .des terres véritables. Un long fleuve semblait circuler dans leurs vallons, et tomber çà et là en cataractes; il était traversé par un grand pont appuyé sur des arcades à demi ruinées. Des bosquets de cocotiers, au centre desquels on entrevoyait des habitations, s'élevaient sur les croupes et les profils de cette île aérienne. Tous ces objets n'étaient point revêtus de ces riches teintes de pourpre, de jaune doré, de nacarat, d'émeraude, si communes le soir dans les couchants de ces parages; ce paysage n'était point un tableau colorié : c'était une simple estampe, où se réunissaient tous les accords de la lumière et des ombres. Il représentait une contrée éclairée, non en face, des rayons du soleil, mais par derrière de leurs simples reflets. En effet, dès que l'astre dụ |