Toi que j'adoptai pour patrie, Et d'où je crois me voir bannir, Entends les adieux de Marie, France, et garde son souvenir. Le vent souffle, on quitte la plage, Et, peu touché de mes sanglots, Dieu, pour me rendre à ton rivage, Dieu n'a point soulevé les flots!
Adieu, charmant pays de France, Que je dois tant chérir! Berceau de mon heureuse enfance, Adieu! te quitter, c'est mourir.
Lorsqu'aux yeux du peuple que j'aime, Je ceignis les lis éclatants,
Il applaudit au rang suprême
Moins qu'aux charmes de mon printemps. En vain la grandeur souveraine M'attend chez le sombre Ecossais: Je n'ai désiré d'être reine
Que pour régner sur des Français.
Adieu, charmant pays de France, Que je dois tant chérir!
Berceau de mon heureuse enfance, Adieu! te quitter, c'est mourir.
L'amour, la gloire, le génie, Ont trop enivré mes beaux jours; Dans l'inculte Calédonie
De mon sort va changer le cours.
Hélas! un présage terrible
Doit livrer mon cœur à l'effroi:
J'ai cru voir, dans un songe horrible,
Un échafaud dressé pour moi.
Adieu, charmant pays de France, Que je dois tant chérir!
Berceau de mon heureuse enfance, Adieu! te quitter, c'est mourir.
France, du milieu des alarmes, La noble fille des Stuarts,
Comme en ce jour qui voit ses larmes, Vers toi tournera ses regards.
Mais, Dieu! le vaisseau trop rapide Déjà vogue sous d'autres cieux, Et la nuit, dans son voile humide, Dérobe tes bords à mes yeux!
Adieu, charmant pays de France, Que je dois tant chérir!
Berceau de mon heureuse enfance, Adieu! te quitter, c'est mourir.
BÉRANGER, Chansons (1811).
Des Espagnols m'ont pris sur leur navire, Aux bords lointains où tristement j'errais. Humble débris d'un héroïque empire, J'avais dans l'Inde exilé mes regrets. Mais loin du Cap, après cinq ans d'absence, Sous le soleil je vogue plus joyeux. Pauvre soldat, je reverrai la France: La main d'un fils me fermera les yeux.
Dieu! le pilote a crié: «Sainte-Hélène!>> Et voilà donc où languit le héros! Bons Espagnols, là s'éteint votre haine; Nous maudissons ses fers et ses bourreaux. Je ne puis rien, rien pour sa délivrance: Le temps n'est plus des trépas glorieux! Pauvre soldat, je reverrai la France: La main d'un fils me fermera les yeux.
Peut-être il dort, ce boulet invincible Qui fracassa vingt trônes à la fois. Ne peut-il pas, se relevant terrible, Aller mourir sur la tête des rois?
purkwa dy sɛptr armat il sɔ̃n orgœ:j?
il apare sa glwar de nuvo mɔ̃:d povrǝ solda, la me de fis
bɔ̃z ɛspaɲɔl:, e drapo nwa:r! lyi muri:r!
o'tur də mwa lwe də sə rək
1 astrǝ dy zur po'vrə səlda,
də la tɛr, syr set ekoj.
kom lǝ fair
e dœ mo:d 3ǝrǝvere mə ferməra
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