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sonnable qu'il a raison de se confier au peuple; il n'a pas besoin de garnisons dans l'intérieur à peine faut-il qu'il laisse une garde à Paris ; tous ses moyens peuvent être portés sur les frontières et lancés contre le premier assaillant : la sttuation de la France est donc très-différente de celle ou elle se trouvait en mars et avril 1814. Les vainqueurs d'Amsterdam, de Berlin, de Hanovre, de Vienne, de Rome, de Madrid, de Moscou se trouvent encore réunis sous le même chef. L'armée française se compose de vieux soldats. et de guerriers éprouvés, et la faute sera à ceux qui les provoqueraient à recommencer leurs exploits. Ne donnons donc aucun prétexte et ne nous mêlons pas, même en paroles, dans les affaires intérieures de la France.

INTÉRIEUR.

Lyon, 27 avril.

Les opérations du conseil de recrutement ont commencé ici sous les auspices les plus favorables. Les militaires appelés se présentent, et manifestent beaucoup de bonne volonté. Il y en a beaucoup qui sont absens du pays pour leurs affaires, mais qui s'empressent de se rendre devant le conseil d'examen dès qu'ils ont connaissance du décret de Sa Majesté.

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Huningue, le 28 avril.

On dit que M. le baron de Stein est secrètement chargé de communiquer à la diète une déclaration

de guerre qui aurait été signée à Vienne, le 11 avril, par toutes les puissances du congrès, non contre la France, mais contre l'empereur Napoléon personnellement, et de demander l'accession de la Suisse à cette déclaration, qui va être incessamment et solennellement publiée.

On pense que la diéte résistera à cette proposition on peut compter que douze voix s'y oppo

seront.

Les contingens bavarois s'avancent en même tems que les corps autrichiens; leur ligne se prolongera vers Offenbourg.

Du er mai.

Le général Rapp est arrivé dans notre ville. Après la revue qu'il a passée de nos bataillons de grenadiers et chasseurs de gardes nationales, ces troupes sont entrées dans les places. On se peindrait difficilement l'enthousiasme et le bon esprit dont toutes ces contrées sont animées. Les étrangers et les nombreux agens de la coalition qui viennent prendre langue ici, ne peuvent revenir de la surprise que cela leur cause. Le cri de vive l'Empereur! retentit jour et nuit sur le Rhin, dans les vallées d'Alsace et sur les Vosges.

La rive droite du Rhin n'est occupée que par des Badois. Jusqu'à cette heure tous les Autrichiens se sont dirigés sur l'Italie, et d'après les dernières nouvelles de Varsovie, il est positif qu'au 21 avril au cune troupe russe n'avait encore passé cette ville.

Colmar, le 24 avril.

Le préfet, M. Dangosse, qui vient d'être installé, a trouvé les meilleures dispositions dans les habitans du département. Il n'est point d'efforts qu'on ne doive attendre de leur dévouement patriotique. L'approvisionnement des places fortes est maintenant completté. Les bataillons de garde nationale s'organisent pour leur défense avec la plus grande cėlėrité, et les militaires en congé se présentent avec empressement.

MINISTERE DE LA GUERRE.

AVIS.

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Le ministre de la guerre fait connaître aux militaires ou autres individus qui lui adressent chaque jour des demandes pour obtenir la permission de lever des corps francs, qu'une des dispositions du décret du 22 avril statuant que les préfets de concert avec les commandans de la gendarmerie doivent emvoyer au ministre des rapports sur les services l'expérience et la capacité de l'officier qui aura demandé a lever un corps franc; pour éviter les fongueurs qu'entraînerait la correspondance entre lui et les préfets, il a délégué aux généraux en chef des corps d'observation sur les frontières, et dans l'intérieur aux généraux commandans les divisions militaires, le pouvoir de déléguer des commissions provisoires de chefs de corps francs, lesquelles seront échangées contre des brevets quand les corps

seront au complet; qu'en conséqnence toute demande directe qui lui serait faite sera envoyée aux généraux susdits. Il convient donc que tout officier ou autre individu qui voudra lever un corp franc se rende sur les lieux, et s'y adresse aux autorités civiles et militaires dont on vient de parler.

EXTRAIT DU MONITEUR.

Du vendredi 5 mai 1815.

EXTÉRIEUR.

ANGLETERRE.

Londres, le 28 avril.

(Extrait du Sun. )

Tous les journaux qui nous arrivent de France confirment de plus en plus les conjectutes que nous avons présentées à nos lecteurs sur le systême politique que suit dans la crise actuelle le Gouvernement français. Des protestations de modération et de tolérance; la promesse de ne pas troubler le repos de l'Europe; le desir de maintenir le traité de Paris, etc.; et dans l'intérieur, la protection garantie à tous les individus, à toutes les propriétés; la liberté de la presse et des cultes; l'oubli de toutes les injures qui ont pu échapper dans des momens de troubles, ee violence et d'anarchie; l'établissement d'un gouvernement libre et représentatif sous une monarchie limitée.

Qu'il y ait dans la nation française des individus qui desirent sincèrement un tel ordre de choses, c'est ce dont nous ne doutons pas; mais nous sommes également convaincus que les principaux acteurs qui

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