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Au très-honorable lord maire.

Mylord, nous soussignés, bourgeois, requèrons votre seigneurie de convoquer une assemblée de la cité pour un des jours prochains, afin d'examiner quelles mesures il peut être necessaire d'adopter pour empêcher les ministres du roi de plonger encore une fois ce pays épuisé dans une guerre destructive et ruineuse, jusqu'à ce qu'il ait été clairement démontré que toute négociation franche et honorable, entreprise dans l'intention d'écarter une calamité aussi funeste, aura été sans succès, et aussi pour protester contre l'impolitique évidente et l'injustice notoire de toute entreprise qui aurait pour but de dicter à la France ou à tout autre pays, quant à la forme de leur gouvernement, le choix des personnes qu'ils peuvent investir de l'autorité suprême, ou d'intervenir en aucune façon dans leurs affaires intérieures.

Et aussi, pour exprimer notre horreur pour l'entreprise qu'on vient de faire, au mépris de l'opinion publique si universellement manifestée, d'imposer de nouveau au peuple cet impôt, l'income tax, le plus injuste, le plus pénible et le plus détestable de

tous.

(Suivent les signatures.)

INTÉRIEUR.

Valenciennes, le 23 avril.

La conduite de quelques gardes-du-corps qui ont suivi le comte de Lille a fatigué les habitans d'Alost; ils ont demandé avec instance leur éloignemen!;

ils ont été remplacés par la garde de la ville de' Gand, par des militaires anglais.

Un régiment de hussards belges est entré à Berkeim, village près d'Anvers, en faisant en-' tendre à plusieurs reprises les cris de vive l'Em-` pereur! Les officiers ont eu des duels avec les officiers anglais.

Depuis la capitulation du duc d'Angoulême, les Bourbons sont entièrement déchus dans l'opinion des belges. On assure que le prince héréditaire a été près d'avoir une querelle sérieuse avec le duc de Berry.

L'esprit public à Anvers est toujours favorable aux Français, quoiqu'ils soient en butte aux vexations des autorités.

On ne voit plus circuler à Bruxelles que de l'argent de France : la livre sterling ne vaut dans cette ville que 15 francs.

Aurillac, le 14 avril.

La nouvelle de la capitulation du duc d'Angoulême a répondu à l'attente général dans ce département; on n'y avait conçu aucune inquiétude sur ce mouvement partiel que l'opinion génėrale ne secondait nullement. Cette nouvelle a fait entièrement tomber tous les bruits que la malveillance essayait de répandre.

Nimes, le 13 avril.

Nos autorités ont agi avec prudence et avec fermeté, la tranquillité a été maintenue dans des momens qui étaient difficiles. Le département n'a fourni qu'un petit nombre d'hommes aux bandes

royales, et l'on peut dire que l'on n'a fait que ce qu'il était impossible de ne pas faire pour l'exécution des ordres qui parvenaient de la part des agens des princes. Le changement s'est opéré sans trouble marquant, et sans secousse, quoiqu'avec un véritable enthousiasme, et beaucoup de promptitude. Tout s'est réduit à de légers désordres dont la repression n'a point été difficile. On peut protester du dévouement à l'Empereur de la très-grande majorité des habitans de ce département.

Toulouse, le 13 avril.

Un bataillon de quelques centaines d'hommes, le seul qui fût sorti du département pour aller à la prétendue armée royale, est rentré ici le 10 et a été désarmé. Une trentaine de volontaires à cheval qui s'étaient rendus à Nismes, ont aussi été désarmés, et sont rentrés dans leurs foyers.

Le plus grand ordre règne dans le département et dans les départemens voisins. Rien ne peut donner l'idée qu'il puisse être troublé.

Paris, le 25 avril.

Le marécbal prince d'Essling, arrivé à Paris, a rendu compte à l'Empereur de la situation du Midi. Les mesures prises par le maréchal ont entièrement rétabli la tranquillité dans ces contrées, et le pavillon tricolore flotte sur toutes les côtes, qui ont été armées. Le prince d'Essling fait l'éloge de la bonne conduite de la garde nationale de Marseille. Il se loue particulièrement de la ville de Toulon.

EXTRAIT DU MONITEUR.

Du jeudi 27 avril 1815.

EXTÉRIEUR.

ITALI E.

Milan, le 15 avril.

Il avait semblé d'abord que l'armée du roi de

L

Naples se dirigeait du côté du Taro, et qu'elle menaçait Plaisance. Les Autrichiens y avaient formé des travaux, et ý avaient réuni des troupes. Aujourd'hui il est certain que l'armée napolitaine se dirige sur le Bas-Pô. Il y a eu plusieurs rencontres assez sérieuses; elles ont eu pour résultat la retraite des Autrichiens au-delà du Pô, et l'avancement des Napolitains sur la rive droite de ce fleuve. Les Autrichiens ont deux têtes de pont depuis Borgoforte jnsqu'à Plaisance. Il paraît qu'ils attendent des renforts. Ils occupent le pays entre Reggio et Plaisance; ils ont reçu plusieurs régimens à Vérone. Leur grand quartier-général qui était à Piadène, s'est porté à Mantoue.

Les autorités autrichiennes prétendent que le roi de Naples ne s'est recruté que de quatre mille Italiens. Il y a eu, dit-on, de nombreux échanges de courriers entre lui et lord Bentink, commandant les forces anglaises à Gênes.

Le roi de Naples a nommé gouverneur de Modène

F

M. le comte Vaccari, ancien ministre de l'intérieur du royaume d'Italie. D'autres assurent que S. M. a créé une junte d'Etat italienne, et parmi les membres qui la composent, on cite MM. Paradisi, exprésident du sénat à Milan; Costabili, ex-intendant des domaines de la couronne, et Vaccari; ancien ministre. Le comte Ercolani a été nommé commandant de la garde nationale à Bologne; on assure ici que cette ville a offert de fournir six mille hommes.

On fait ici des préparatifs au Palais-Royal pour recevoir l'archiduc vice-roi.

On assure que l'armée napolitaine a pris la dénomination d'Armée Italienne, et qu'elle a changé ses couleurs et ses drapeaux. Le prince Jérôme est arrivé de Trieste, et se trouve, dit-on, au quartiergénéral du roi son beau-frère.

Aujourd'hui, le bruit s'est répandu à Milan que la désertion était considérable dans les régimens piémontais, et que le général Gifflingua, ancien aide-de-camp du vice-roi qui commandait les troupes du roi de Sardaigne, avait abandonné S. M., et qu'il était parti tout-à-coup sans que l'on sût de quel côté il s'était dirigé. On dit aussi que S. M. sarde s'est renfermée avec ses ministres dans Alexandrie, qui est occupée par une garnison autrichienne.

Depuis quelques jours, nous ne recevons plus aucunes lettres de France. Nous n'avons aussi aucune communication avec toute la partie de l'Italie qui se trouve au-delà du Pô.

On continue à approvisionner Mantoue. Chaque jour on fait partir d'ici les effets militaires. On les dirige sur Véronne.

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