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vivres de campagne, mais seulement au moment de la guerre.

Les corps francs pourront avoir deux pièces de canon de 3 ou de 4, et, dans ce cas, le matériel leur sera fourni des arsenaux de l'Empire. Ils seront toujours tenus d'avoir avec eux de la poudre et des balles pour 600 coups.

Tout ce que les corps francs prendront sur l'ennemi, sera de bonne prise et à leur profit. Les canons, caissons et effets militaires seront achetés par l'Etat aux prix des trois-quarts de la valeur.

Des primes seront accordées aux particuliers pour les prisonniers qu'ils feront et en raison de leur importance. La répartition de ces sommes et profits sera faite d'après un réglement que dressera le ministre de la guerre, sur les principes de partage adoptés pour les armemens en course dans la guerre maritime.

Il pourra être également formé des corps francs dans les départemens de l'intérieur ; ils ne sortiront de leur département qu'au moment où les hostilités éclateraient, et ils pourront se diriger sur la frontière de leur choix, en prenant les ordres du ministre de la guerre.

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EXTRAIT DU MONITEUR.

Du vendredi 28 avril 1815.

EXTÉRIEUR.

ANGLETERRE.

Londres, le 24 avril.

DANS son journal d'hier, M. Goldsmith nous raconte que le 16 mars, M. de Blacas avait envoyė chercher M. Lafitte, principal associé de la maison Perregaux et Compage; que ce dernier avait donné à M. de Blacas des lettres-de-change sur Londres pour un million de liv. sterl., et que par contre il avait reçu pour ce montant des traites sur la banque de Paris. Cette somme ne fut pas payée; sur quoi, M. Clermont, autre associé de la maison Perregaux, passa précipitamment en Angleterre, où heureusement il parvint à empêcher l'acceptation des effets.

(Morning-Chronicle. )

Un bruit a été répandu dans la ville, ces deux jours derniers, que la semaine passée, le duc de Wellington serait arrivé incognito d'Ostende, et que vendredi dernier il aurait eu une conférence avec le prince-régent et les ministres. Nous

C

ne savons point si ce bruit est vrai, mais il est assez général. Ce qui est certain, c'est qu'au commement de la semaine il était à Ostende.

Nous apprenons qu'on signe dans ce moment une réquisition tendante à convoquer une cour de conseil commun, pour protester contre une nouvelle guerre; et nous sommes persuadés que des pétitions seront envoyées de tous les côtés du pays. On assure que plusieurs des villes principales ont déjà convoqué des assemées. (Idem.)

Nous avons reçu les journaux français jusqu'à ja date de 21. Ils sont remplis de lettres et de paragraphes propres à exciter l'énergie de la population du royaume, et à donner une idée de l'enthousiasme qui a lieu, d'après l'invasion dont le territoire est menacé. Les moyens dont on se sert pour animer le peuple sont bien calculés pour éveiller ses passions. Loin de diminuer le danger dont le trône est menacé, ce danger est augmenté, pour montrer que l'Empereur n'est point alarmé de la menace qu'il est le seul objet de l'attaque, et que sa cause est séparée de celle de la France. Il publie toutes ces menaces, qui lui sont personnelles, comme pour montrer au peuple que si la nation veut accéder aux propositions des alliés, elle en a la liberté. Cela prouve certainement qu'il a la même confiance en elle que lorsqu'il s'est avancé en France, sans escorte, lorsqu'il suffisait d'une sentinelle pour l'arrêter tout-à-coup dans sa marche,

Quant aux bruits qu'on fait circuler sur l'état

équivoque de l'opinion dans la métropole, et sur la non popularité de Napoléon, nous pouvons dire qu'ils diffèrent des rapports des gens les mieux informés qui ont quitté dernièrement Paris. Ces derniers s'accordent à dire que la ville est tranquille, et que toute la France prendra les armes pour combattre les alliés s'ils entreprennent de passer la ( Idem. ) frontière.

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L'homme sage et réfléchi ne lira pas sans frémir cette déclaration du 25 mars, par laquelle les principales puissances de l'Europe, la Grande-Bretagne, la Russie, la Prusse et l'Autriche s'engagent ellesmêmes et engagent les autres puissances à faire la guerre, non pas comme l'annonce le traitė, contre un seul homme, mais contre toute la population de la France! Par une première sanguinaire declaration du 13, elles avaient dit en entrant en France, avait poléon Bonaparte, perdu tout droit à l'existence, et en conséquence elles l'avaient mis hors de la loi civile et sociale par le traité du 25, les puissances contractantes s'engagent d'employer tous leurs efforts pour l'amener lui et ses adhérens (dont le nombre ne nous semble pas petit) à justice, dans le cas qu'une demande à cet effet leur serait faite par le cidevant roi de France.

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Quelle belle occasion pour ce prince de se montrer magnanime! Il voit les principales puissances de l'Europe prêtes à marcher et à porter la désolation dans la belle France, son pays, à sa première demande. Il les voit s'agiter et brûler du

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desir insensé de balayer, pour ainsi dire, l'homme et la civilisation de la Terre l'expérience du passé n'est point une leçon pour elles avant méme qu'il ait parle, elles sont accourues! De qui aujourd'hui dépend la paix de l'Europe? Qui pousse à la guerre ? Louis ou Napoléon ? Napoléon veut la paix et la France est tranquille.

Louis-Stanislas-Xavier a-t-il donné le signal pour la destruction de ceux qu'il appelle ses enfans ? Qui faudra-t-il rendre responsable de la dévastation de l'Europe, si l'affreux signal a été donné de fouler' aux pieds les fondemens de la sûreté publique, celui qui le premier aura donné l'ordre sanglant des combats. Toutes les parties contractantes s'engagent à ne pas mettre bas les armes qu'on n'ait atteint l'objet de la guerre, et que Bonaparte n'ait été mis entièrement et complettement hors d'état de troubler la paix de l'Europe. C'est-à-dire que pour empêcher des troubles à l'avenir, il faut aujourd'hui mettre l'Europe en combustion! C'est là ce qu'on appelle maintenir la paix de l'Europe! Pour atteindre ce but (c'est-à-dire pour donner à la France un souverain dont toute la nation ne veut pas), les quatre puissances contractantes s'enga-` gent à entretenir constamment sous les armes ( si nous pouvons les payer, est-il sans doute convenu}' cent cinquante mille hommes; ce qui doit faire (a habilement calculé le Times pour notre instruction) six cent mille hommes.

Les autres puissances, si elles se joignent à la coalition, avec les autres si que les calculateurs politiques trouveront, devront fournir au moins

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