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NOVEM.4.

SAINT

CHAMANT,

PREMIER EVÊQUE DE RODEZ. SAINT AMANT, vulgairement Saint

Chamant, eut la Ville de Rodez pour patrie. Il entra de bonne heure dans l'Etat Eccléfiaftique. Ses vertus le firent placer fur le Siege de Rodez. Il travailla avec un zele infatigable, à la converfion des Idolâtres qui étoient encore en grand nombre dans fon Diocefe; & il en gagna beaucoup à Jesus-Chrift par la force réunie de fes difcours & de fes miracles. Il avoit un attrait particulier pour les auftérités de la pénitence qu'il favoit allier avec les fatigues des travaux Apoftoliques. Sa douceur & fa charité eurent auffi beaucoup de part aux converfions qu'il opéra. Il mourut vers la fin du cinquieme fiecle. Il eft nommé en ce jour dans le Martyrologe Romain, qui a fuivi ceux d'Adon & d'Ufuard. Il eut pour fucceffeur Saint Quintien qui voulut lever fon corps de terre en 511; mais cette entreprife, felon Saint Grégoire de Tours, ne fut point approuvée de Saint Chamant; & il en fit des reproches à Saint Quintien dans un fonge.

Voyez la Vie de Saint Chamant par Fortunat de Poitiers, dont la meilleure Edition eft celle qu'a donnée le P. Labbe, Bibl. Nov, MS; le Gallia Chr. Nova, T.z. p. 198, Baillet, &c.

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NOVEM. 4.

SAINT JOANNICE,

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ABBÉ EN BITHYNIE.

OANNICE, qui répara par la pénitence, les défordres de fa jeuneffe, parvint à une sainteté fi éminente, que l'Eglife Grecque l'a compté parmi lés Saints les plus illuftres de l'Ordre Monaftique. Il naquit dans la Bithynie, & paffa fes premieres années à garder les pourceaux. Il s'enrôla depuis dans la Compagnie des Gardes de l'Empereur Conftantin Copronyme, ou de Léon, furnommé Chazare, fon fils & fon fucceffeur. Il étoit d'une conftitution robufte, & d'une intrépidité de courage à toute épreuve. Ses belles actions lui mériterent des récompenfes diftinguées. Mais fa Foi ne put tenir contre le torrent de l'exemple. Il devint fectateur des Iconoclaftes, dont l'Héréfie étoit alors protégée par la Cour. Il eut cependant le bonheur de faire connoiffance avec un faint Religieux, qui, fous le regne de l'Impératrice Irene, le retira tout à la fois du vice & de l'erreur. Touché d'une vive componction, il paffa fix ans dans la priere & la mortification, fans changer d'état dans le monde. Enfin, à l'âge de quarante ans, il quitta le fervice; & fe retira fur le Mont Olympe en Bithynie, près de Prufe. Il demeura dans di11 vers Monafteres, pour fe former aux pratiques de la perfection. Il apprit auffi à lire, & s'exerça à réciter le Pfeautier par coeur. Sa priere étoit continuelle, & il avoit toujours dans la bouche quelque afpiration pieuse. Il mena

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depuis la vie érémitique pendant l'efpace de
douze ans après quoi, il prit l'habit dans le
Monaftere d'Erefte. Le don des miracles & NOVEM. 4.
celui de prophétie le rendirent célebre dans
tout l'Orient, ainfi que la prudence toute cé-
lefte qu'il avoit pour conduire les autres dans
les voies de la perfection. Il défendit avec
zele la doctrine de l'Eglife fur les faintes Ima-
ges, fous les regnes de Léon l'Arménien &
de Théophile. Il eut beaucoup de part au
triomphe que la vérité remporta, lorfque la
pieufe Impératrice Théodore profcrivit l'er-
reur des Iconoclaftes. Dans fa vieilleffe, il
fe conftruifit une cellule près de fon Monafte-
re, fitué fur le Mont Antide, afin de s'y pré-
parer au paffage de l'éternité. Il mourut en
845, à l'âge de 116 ans, felon les uns, &
de 80, ou de 90,
felon les autres. Trois
jours auparavant, il avoit reçu une vifite
du Patriarche Saint Méthode.

Voyez fa Vie publiée par Surius; Baronius
& Baillet l'attribuent à Métaphrafte: mais le
P. Pagi la donne à un Auteur anonyme. Le P:
Papebroch, in Ephem. Gr. Mofch. promet de
meilleurs Mémoires fur ce Saint, d'après Pier-
re & Sabas qui étoient Moines de fa Com-
munauté.

*AUJON ANAMIG va vil

NOVEM. 4.

SAINT BRINSTAN,

EVÊQUE DE WINCHESTER.

SAINT

AINT BRINSTAN fut difciple de Saint Grimbald. Ses vertus & fes lumieres le firent placer en 931, fur le Siege de Winchester, dont s'étoit démis le pieux Evêque Tritheftan qui mourut l'année fuivante. Il fut, felon Guillaume de Malmesbury, un Prélat d'une fainteté éminente. Tous les jours il difoit la Meffe pour les Fideles défunts. Pendant la nuit, il récitoit encore des Pfeaumes dans le Cimetiere pour le repos de leurs ames. Il ne laiffoit paffer aucun jour, fans laver les pieds à un certain nombre de Pauvres qu'il fervoit enfuite à table lui-même. Lorsqu'il les avoit renvoyés, il fe mettoit en priere, & donnoit à ce faint exercice plufieurs heures de fuite. Il mourut le 4 Novembre 934, fans avoir éprou vé aucune maladie. Saint Elphege le Chauve lui fuccéda.

Voyez Guillaume de Malmesbury, de Pon tif. l. 2. p. 242; Godwin, de Epifc. Angl. &c.

FIN DU DIXIEME VOLUME.

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