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l'informer de l'arrivée des ennemis. Lorsque ce prince eut lu pour » les lettres qui lui annonçoient cette nouvelle, il ordonna à ses » généraux de différer le combat jusqu'à ce que Liparitès fût arrivé » avec les troupes Ibériennes, et qu'il eût fait sa jonction avec les » Romains. Il envoya ensuite à ce général des lettres qui le pressoient, » s'il étoit l'ami et l'allié des Romains, de réunir toutes ses troupes » et de partir pour aller joindre les généraux de l'empire et pour >> aller avec eux combattre les barbares. Quand les généraux eurent »reçu les lettres qui leur annonçoient tout cela, ils s'arrêtèrent comme » on le leur ordonnoit, et ils attendirent Liparitès, qui avoit reçu » l'ordre de l'empereur, et qui rassembloit et armoit ses soldats avec » lenteur.

» Pendant que Liparitès rassembloit ses troupes particulières, le » temps se passoit, et Ibrahim-Iral occupoit le Vasbouragan [ Baas» wegravias]. Informé que les Romains qui y étoient rassemblés » s'étoient retirés en Ibérie, quand ils avoient appris son arrivée, et >> pensant que c'étoit par lâcheté, comme cela paroissoit être en effet, » il dédaigna de ramasser le butin qu'il avoit fait, et il se mit à leur » poursuite en toute hâte, pour les combattre avant qu'ils eussent >> reçu des renforts. Lorsque les généraux Romains furent instruits » de la marche d'Ibrahim, ils craignirent d'être forcés d'en venir aux » mains avant l'arrivée de Liparitès; ils se retirèrent donc dans un » endroit de difficile accès, environné de tous côtés de précipices, et de » lieux escarpés; puis ils s'y reposèrent, et ils écrivirent à Liparitès » de venir sans aucun retard.

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» Ibrahim, cessant alors de poursuivre l'armée Romaine, vint à » un endroit nommé Artze, qui étoit un bourg très-riche et très» peuplé, car, avec les habitans, il s'y trouvoit encore une grande quan» tité de marchands Syriens, Arméniens et d'autres nations. Se fiant sur > leur nombre, ils ne voulurent point s'enfermer dans des murailles, quoiqu'ils fussent voisins de Théodosiopolis, ville grande et envi» ronnée d'une enceinte forte et inexpugnable. Les Turks attaquèrent » le bourg, les habitans bouchèrent les rues, montèrent sur les toits » de leurs maisons, et lancèrent des pierres, des flèches et des pièces » de bois sur les assaillans. Ils combattirent ainsi pendant six jours » entiers. On avertit les généraux Romains de la position des assiégés. » Catacalon pressoit et s'agitoit vivement pour qu'on se mit en marche

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» et qu'on fondit sur les Turks pendant qu'ils étoient occupés du >> siége; il ne vouloit pas qu'on restât plus long-temps dans l'inaction en » attendant le secours de Liparitès, et qu'on négligeât une occasion » aussi favorable et qui ne se retrouveroit pas facilement. Aaron s'opposa » à cette proposition, disant qu'il ne feroit rien sans l'ordre de l'em»pereur, et il resta encore en repos. Ibrahim, voyant cependant que » les choses n'alloient pas à son gré et qu'il ne pouvoit prendre le »bourg, méprisa le butin et les richesses qu'il pouvoit y trouver, » et ordonna de jeter du feu sur les toits des maisons. Les Turks » aussitôt saisissent des torches, les allument avec des matieres inflam»mables et les lancent sur les maisons; le feu se répand par-tout, » et il s'élève un immense incendie. Les Artzéniens ne pouvant plus » résister au feu et aux flèches, se décidèrent enfin à fuir. On dit qu'il périt dans ce bourg cent quarante mille hommes, soit par l'épée, » soit par les flammes, car beaucoup d'habitans qui voyoient que leur » perte étoit inévitable, se jetèrent au milieu du feu avec leurs femmes » et leurs enfans. Quand Artze fut pris, Ibrahim y trouva beaucoup » d'or, des armes et des instrumens de fer qui n'avoient point été » consumés. Après avoir rassemblé une grande quantité de chevaux » et de bêtes de somme, et avoir armé ses soldats comme il con» venoit, il partit pour aller chercher l'armée Romaine.

>> Lorsque les Romains furent informés de l'arrivée de Liparitès, »ils descendirent de la forte position où ils étoient, et vinrent dans » la plaine, au pied d'une colline, sur laquelle étoit situé le fort » de Kapetrou [& Kamrç8 qegvelov ]. Comme les Turks s'avançoient en » désordre, Caracalon proposa de nouveau de fondre sur eux pendant » qu'ils étoient éparpillés et qu'ils ne s'étoient pas encore mis en » bataille. Liparitès ne le voulut point à cause du jour; c'étoit alors » un samedi, le 18 de septembre de la 2.o indiction [1049 de J. C.]. >> Comme il avoit beaucoup d'aversion pour ce jour, qu'il rangeoit » parmi les jours malheureux, on ne put combattre, et les Romains restè>> rent dans le même état. Ibrahim, instruit par ses coureurs du lieu où les » Romains étoient postés, et informé qu'ils y séjournoient, rangea son » armée en bataille, et s'avança pour combattre. Quand l'armée Ro» maine vit cette manœuvre, elle fut contrainte malgré elle d'en faire » autant; Catacalon commanda l'aile droite, Aaron eut la gauche, »et Liparitès fut placé au centre. On étoit alors vers le soir. Ibrahim

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» étoit opposé à Catacalon; un autre général appelé Chorosanitès (a) » l'étoit à Aaron, et Aspam-Selar (b), frère d'Ibrahim, máis issu d'un » autre lit, étoit en face de Liparitès. On en vint aux mains (c): » Catacalon et Aaron mirent en déroute les deux ailes qui leur étoient opposées et les poursuivirent jusqu'au matin. Liparitès, fort affligé » de la mort de son parent (selon les Arméniens, Tchordovanel, » neveu de Libarid), attaqua les ennemis avec violence; mais son » cheval ayant été blessé mortellement, il fut pris. Les Romains, de >> retour de la poursuite des ennemis, descendirent de cheval, et ren» dirent grâces à Dieu par des chants de triomphe. Est-il un Dieu » aussi grand que le nôtre, disoient-ils en chœur. On attendoit Liparitès, >> qu'on imaginoit être occupé à poursuivre les ennemis cependant » quand on ne vit venir personne, dans l'incertitude où l'on étoit » sur son sort, on commença à concevoir de l'inquiétude. Tandis » que l'on étoit dans cet état, il arriva un soldat qui avoit fait >> partie de son corps d'armée et qui annonça aux généraux que Lipa» ritès avoit été vaincu et pris; qu'Ibrahim, de retour de sa fuite, » s'étoit réuni à son propre frère (car Asan avoit péri dans le combat), » qu'ils avoient emmené Liparitès avec les prisonniers Ibériens, et qu'ils » avoient fait leur retraite en se portant rapidement sur Castrocomion [το λεγόμενον Κας Εγκώμιον ]. Cette nouvelle rendit les généraux stupé» faits: ils passèrent toute la nuit sans prendre de repos; lorsque le >> jour fut venu, ils tinrent conseil, pour savoir ce qu'ils avoient à faire, et ils furent tous d'avis de s'en retourner chez eux. Aaron >> rassembla alors son corps d'armée et s'en alla à Ivan, métropole » du Vasbouragan. Catacalon s'en retourna avec les siens à Ani.

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» Ibrahim, content de la prise de Lipariiès, et se regardant, pour »ce succès, comme le plus heureux des hommes, négligea le soin » de toute autre affaire, se mit promptement en route, et après un » voyage de cinq jours il arriva à Rey [Pi], d'où il partit ensuite, » en envoyant au sultan un message qui lui annonçoit toutes ces

(a) Xaegravians. Ce chef, que nous ne connoissons pas d'ailleurs, étoit peut-être nommé ainsi parce qu'il étoit né dans le Khorasan.

(b) 'Aœàu zrnácsos. Ce personnage est peut-être Koutoulmisch, autre frère du sultan ThoghrulBegh, qui, selon les Arméniens, se trouvoit à cette expédition. Il avoit peut-être la dignité , ou connétable.

آسیا هسالار d'aspal-salar

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(e) Selon Zonare (tome II, page 257), Liparitès attaqua sur le soir près d'un lieu appelé Boulytus είδη δὲ καὶ τῇ Διπαρίεν σὺν τοῖς ἐξηρσὶ τοξαναϊονότος, συμβολὴ τὴν τρατευμάτων ἐγέντε σει Βρααυτόν,

» bonnes nouvelles et qui lui apprenoit la prise de Liparitès. Le sultan >> en parut content et satisfait; mais il n'en fut pas moins jaloux du » bonheur de son frère, qu'il ne pensa plus qu'à faire périr, et il >> en chercha avec soin l'occasion.

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» Lorsque l'empereur fut instruit de la prise de Liparitès, il fit >> tout pour le délivrer; il envoya vers le sultan Georges Drosus, » secrétaire d'Aaron, avec des présens magnifiques et une rançon, » pour demander sa liberté et tâcher de traiter de la paix. En recevant » l'ambassade, le sultan voulut se montrer plutôt un roi généreux » qu'un marchand avare il donna Liparitès en présent à l'empe»reur; puis, prenant la rançon, il la remit à son prisonnier, l'exhor>> tant à se souvenir à jamais de ce jour, en ne portant plus les > armes contre les Turks (Cédrénus, tom. II, pag. 770-774). » Je ne joindrai pas ici la narration de Zonare, qui n'est qu'un abrégé de celle de Cédrénus, et qui n'offre rien de particulier (Zonare, tom. II, pag. 256 et 257). Je vais rapporter ce que les Arméniens nous ont transmis sur cette même guerre.

Selon Arisdagès Lasdiverdtsi (Michel Tchamechéan, Hist. d'Arm. tom. II, p. 945-950), ce fut en l'an 496 de l'ère Arménienne [1047 de J. C.], que le sultan Thoghrul-Begh envoya Ibrahim-Inal et Koutoulmischi attaquer l'Arménie, pour venger les mauvais traitemens que ses généraux fugitifs avoient éprouvés dans le Vasbouragan, de la part des gouverneurs Romains. Leur armée étoit de cent mille combattans; ils dévastèrent tout le Vasbouragan. pillèrent et ruinèrent vingt-quatre provinces de la grande Arménie, et pénétrèrent jusqu'à la ville de Vagharschavan, dans le pays de Pasen. Tous les habitans des pays environnans se réfugièrent dans la haute Arménie, où ils cherchèrent un asile dans le canton de Mananaghi, sur le mont et dans le fort de Sempadapert. Les Turks se retirèrent ensuite. Ils revinrent l'année suivante et s'avancèrent encore jusqu'aux frontières de la haute Arménie. Au mois de septembre, ils sortirent du pays de Pasen, pour entrer sur le territoire d'Arzroum : les uns s'avancèrent, du côté de l'occident, jusqu'au pays d'Egeghéats, et au nord, jusqu'à Sber et au mont Barkhar, dans la Daik'h; d'autres allèrent du côté du midi, jusqu'aux cantons de Daron, d'Haschdéan et de Khordsen. Ils environnèrent de tous les côtés les fugitifs retirés à Sempadapert, où ils furent tous tués ou massacrés, tandis que leurs

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209 femmes et leurs enfans furent emmenés en captivité. Ce ne fut, selon le même écrivain, que l'année suivante, 1049, que les Turks prirent la ville d'Ardzen, et furent vaincus, peu après, dans le pays de Vanant, par les armées combinées des Romains, des Arméniens et des Géorgiens; ce qui est conforme à ce que disent les écrivains des autres nations. Nous allons maintenant faire connoître ces derniers événemens d'après le récit de Mathieu d'Édesse, pour qu'on puisse plus facilement le comparer avec celui d'Étienne Orpélian.

Յայսմ` թուականութես Հայոց դողը ամին՝ յաւուրս Մոնոմախին կայսերն՝ որ նենդութբ եւ երդմամբ եբարձ զթագաւորութի Հայոց ի յազգէ Բագրատունեաց, յայսմ` թագաւորութես եւ ՚ի Հայրապետութե ահն Պետրոսի Հայոց կաթուղիկոսի, զարթեաւ ածասաստ բարկութի ի տանէն Պարսից՝ Հրամանաւ Տուղրէլ Սուլտանին, եւ ելեալ երկու զօրապետք բազում` զօրօք՝ ՛ի տիւանէ անտի, որք անուանեալ ասէին՝ Աբրեհիմ եւ ԳԹլմուշ եւ անթիւ բազմութեամբ դան ՚ի աշխարհն Հայոց՝ վս զի ՛ի ձեռացն Հոռոմոց գիտացին անտէր եւ անպահապան՝ զամ՝ աշխարհն Հայոց • զի զարս քաջս եւ հզօրս՝ քակեալ Հանին յարեւելից Հումք, եւ կուրտ զօրապետօք ջանային պահել զաշխարհն Հայոց եւ զամ` տունն յարեւելից։ Եւ ահա յայսմ` ամի զօրք անօրինացն Հա սանէին ի Հռչակաւորն եւ ՚ի բազմամբոխ քաղաք Հայոց, որ կոչի Արծն, եւ դտեալ անպարիսպ զքաղաքն եւ անթիւ բազմութբ լցնալ արանց եւ կանանց եւ անՀամար չափս ոսկւոյ եւ արծաթոյ՝ եւ քաղաքացիքն տեսեալ զզօրսն այլաղգեացն՝ միաբան ՚ի պատերազմ՝ ելեալ եւ խմբեցան շուրջ զեղերօք քաղաքին` սաստիկ եւ ահաւոր պատերազմ` եւ եղեւ զմեծ Ժամ` աւուրն զմիմեանս կոփէին եւ արեամբ լցաւ անդաստանքն. վս զի` ոչ գոյր տեղի փախստեան եւ ոչ օգնական` միայն զմահն ունէին յոյս եւ ի բաղմութէ անօրինացն ձանձրացան զօրք քաղաքին եւ ՚ի փախուստ դարձան եւ այլազգիքն սրով արձակեցան ի վր քաղաքին՝ սաստիկ կոմ տորածով` առւ- Հասարակ ` ի ներքոյ որոյ անցուցին զամ` քաղաքն, իբրեւ բիւրս Հինգետասան, այլ զոսկւոյ եւ զարծաթոյ եւ զդիպակաց աւելորդ է ասել. վս զի՝ ոչ արկասի ընդ գրով։ Բայց՝ զայս բազմանդամ` ըւեալ է մեր ՚ի բազմաց յաղադս քորեպիսկոպոսին, որ ասէին Դաթուկ, եթէ՝ զգանձատոււնս նր` Աբրեհիմն էառ, եւ խ ուղտ բարձաւ զգանձա տունն նր եւ ը՛ծ եւ վեցկի եզանց ելանէին ՚ի տանէ նր: Եւ կայր յայնժամ՝ ըս եկեղեցի ընդ պատարագով, եւ այսպիսի դառն կոտորածիւս եւ չա րաչար մահուամբս սրով անցաւ վայելուչ եւ փառաւոր քաղաքն ||րծն՝ եւ կամ` որպէս լալով ասացից զանցումն իշխանացն եւ քահանայիցն, Tome II.

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